CreateSpace est à la fois un imprimeur à la demande et un site internet relié à celui d’Amazon, et qui permet désormais à des auteurs indépendants d’avoir leur livre sur Amazon.fr, tout en évitant de gérer du stock. Les livres sont en effet imprimés au fil de chaque commande et envoyés directement par Amazon. Auparavant, mon roman Le Souffle d’Aoles était déjà sur Amazon.fr, mais pour ce faire, j’utilisais le service payant de Cyber Scribe, Ediweb/Ges Com, qui permet aussi de référencer ses ouvrages dans la base de données libraires Dilicom.
Eh oui, Le Souffle d’Aoles est référencé sur deux pages distinctes du site Amazon.fr, celle de Cyber Scribe, et celle de CreateSpace. Les connaisseurs auront remarqué que le numéro ISBN n’est pas le même pour chaque exemplaire : l’ISBN CreateSpace m’a été fourni gratuitement par CreateSpace au moment de la création du livre.
En ayant recours à ce service, il a fallu deux jours pour que le livre apparaisse comme disponible (en stock) lors de sa publication en septembre 2012. Et contrairement à la page Cyber Scribe du Souffle d’Aoles, celle de CreateSpace affiche des frais de port gratuits.
Sur la page Cyber Scribe d’Amazon.fr, vous pouvez aussi noter l’absence de présentation de l’ouvrage : j’ai dû l’ajouter moi-même en commentaire. Avant 2013, je payais 90 € par an pour que Cyber Scribe me référence mon livre sur Amazon.fr, et il n’y avait pas la description. Cette somme correspond aussi au référencement dans la base de données Dilicom des libraires, mais il faut savoir qu’aucun libraire n’est jamais passé par Dilicom pour me commander un ouvrage.
Je n’ai eu que deux ou trois commandes de libraire, et cela s’est fait d’abord par un coup de téléphone ou un mail. J’ai eu en tout et pour tout 7 commandes Amazon.fr grâce à Cyber Scribe, et à une exception près, c’était à chaque fois pour le deuxième tome du cycle d’Ardalia, Eau Turquoise (qui ne bénéficie pas non plus de description sur sa page Cyber Scribe, sinon celle que j’ai rajoutée en commentaire).
Sur la page Createspace d’Amazon.fr, il y a bien la description.
Vous remarquerez aussi en cliquant sur ces deux liens de début d’article que l’image n’est pas la même : coupée un peu plus près de mon nom et plus sombre pour celle de Createspace. L’image de CreateSpace sur le site d’Amazon.fr (envoyée directement par Createspace d’après le fichier PDF de couverture) est d’ailleurs moins fidèle que celle de Cyberscribe sur le site d’Amazon.fr, comme l’atteste la photo des deux exemplaires prise par votre serviteur.
À gauche l’exemplaire imprimé par Lightning Source vendu par Cyber Scribe sur Amazon, à droite l’exemplaire CreateSpace
L’exemplaire CreateSpace est un peu plus sombre, mais aussi un peu plus rouge que celui de Lightning Source (LSI, imprimeur situé en Grande Bretagne). Ce n’est pas la seule différence sur la couverture.
Oui, là je crois que vous l’avez repéré : le trait sur la gauche du livre Createspace (livre de droite sur l’image) est bien un trait de pliure et de collage, une technique différente de celle employée par Lightning Source.
D’après moi, la technique employée par Lightning Source est plus avancée et la couverture est d’une qualité légèrement meilleure avec LSI. En tant que lecteur, franchement, ces changements ne me gêneraient pas plus que ça, que ce soit par rapport aux couleurs de couverture ou à la légère pliure. Passons maintenant à l’intérieur du livre.
Grosse surprise en voyant le livre arriver : les pages intérieures de la version Createspace (à droite et en haut sur les deux images ci-dessus) sont blanches. Et non crème comme je croyais l’avoir demandé ! La qualité d’impression est optimale pour les deux versions, et les feuilles sont suffisamment épaisses pour ne pas être transparentes.
Je suis donc retourné sur mon projet Createspace, pour constater qu’effectivement, la mention « blanche » était cochée par erreur pour les pages. Sans doute une erreur de ma part. J’ai donc opéré un changement, et j’ai resoumis la nouvelle version à l’équipe du site pour approbation. C’est là qu’il y a eu un défaut de la part du site, puisque le livre, contrairement au précédent, n’a pas été approuvé : on m’a indiqué, ce qui était faux, qu’il y avait plus de deux pages blanches consécutives.
Pour ne pas être victime de ce problème en cas de reprise d’un ancien projet, faites ce que j’ai dû faire : renvoyez le fichier PDF, même si c’est strictement le même que celui conservé dans les données de Createspace. Je sais, c’est idiot mais c’est comme ça. Par la suite, je me suis contenté d’approuver la version 3D du livre.
Eh oui, au moment de la validation finale, il y a un modèle 3D de votre livre qui tourne sur le site, et dont on peut déplier les pages à la manière de ce que propose Issuu ou Calaméo. Ça en jette. Malheureusement, même si vous avez choisi les pages couleurs crème, cela ne se voit pas à l’œil nu sur ce modèle (tout est blanc).
La création du livre sur le site CreateSpace : en dehors du problème précédemment évoqué, cela a été un vrai bonheur étant donné que je disposais déjà des PDF de couverture et de texte. J’ai juste modifié un détail sur le PDF de couverture du livre : en effet, le code-barre avec le numéro ISBN fourni par Amazon figure sur la quatrième de couverture, en bas à droite, et il importe de préserver cet espace libre au moment de la création de la couverture. J’ai aussi modifié le PDF du texte, de manière à indiquer : « imprimé par CreateSpace » (en plus de la mention de dépôt légal). J’ai fait un ou deux petit changement de maquette comme la mention : Retrouvez Pelmen dans le deuxième tome du cycle d’Ardalia : Eau Turquoise pour la version CreateSpace.
Je n’ai pas précisé à dessein la ville où a été imprimé le livre Createspace, car je l’ignorais. Le carton qui m’est arrivé le 12 septembre mentionnait Francfort, je suppose donc que c’est dans cette ville qu’il a été imprimé (ce n’est pas indiqué sur leur site).
Cette page en photo ci-dessus ne figure bien entendu pas dans les versions vendues sur le site : c’est la page « Proof » correspondant à la version à approuver que m’a envoyée Createspace. Remarquez la mention « made in the USA, Charleston, SC », que je soupçonne ne pas être correcte puisque le carton venait d’Allemagne (Francfort).
Comment je fais si je ne comprends pas l’anglais ?
L’anglais sur Createspace est basique, les différentes étapes, logiques. Je n’ai pas fait l’essai, mais je pense qu’en utilisant le traducteur automatique de Google, même si ce n’est pas la panacée, vous devriez vous en sortir.
Et maintenant… les prix !
Le livre lui-même chez Createspace, hors frais d’expédition, me revient à 5,24 $ contre 4.83 € chez Lightning Source.
En prenant le tarif d’expédition le plus économique, je suis à 10,12 $ chez Createspace contre 10,44 € pour Lightning Source.
Le mode d’expédition que j’ai choisi était un peu plus cher : 13,23 $ pour un livre (11,66 €). Cela a mis 20 jours à arriver, mais je sais d’expérience qu’avec LSI, le mode le plus économique aurait pris un mois. Le tarif suivant que propose LSI, le tarif premium, me revient à 17,56 € le livre. Là, le livre est imprimé et expédié en trois jours.
Cela dit, dès que l’on imprime plus d’un livre à la fois, Lightning Source devient beaucoup, beaucoup plus avantageux. Par exemple, un tirage typique de 250 exemplaires pour Le Souffle d’Aoles me revient à 4,45 € le livre, frais de port compris, avec les 12 cartons correspondant aux 250 livres qui m’arrivent en trois jours ! Alors que chez Createspace, le prix à l’unité ne baisse pas.
C’est pourquoi je compte bien rester avec Lightning Source pour ce type d’impression en petits volumes.
Mais… mais, bien évidemment, je vais aussi travailler avec CreateSpace. Parce que comme on l’a vu plus haut, payer Cyber Scribe 90 € par an pour n’avoir aucune commande libraire de mes livres et les livres sans leur description sur Amazon.fr, c’est de la folie !
Dernière info, avec la distribution sur Amazon/CreateSpace, chaque livre vendu me rapportera 7,60 € net (oui, après la déduction de la marge Amazon). À titre de comparaison, quand j’envoie l’un de mes livres à 4,45 € tiré de mon stock de 250 exemplaires, cela me revient à 8,45 € en passant par la Poste. Mais Amazon ne me verse pas les 21 € que coûte le livre. Amazon me verse 16,82 € très précisément (après déduction de sa marge).
16,82 € – 8,45 € = 8,37 €. Un livre tiré de mon stock de 250 me rapporte donc moins de un euro de plus que ceux imprimés par Createspace et envoyés directement. Et je dois me déplacer à chaque fois à la Poste pour les livres que j’ai en stock. Et je n’imprime pas tous mes exemplaires à 250 (pour les Eau Turquoise, je suis sur des tirages de 150). Et il faut rajouter à cela les 90 € par an de CyberScribe !
Attention aux conversions au moment d’indiquer le prix !
Au moment où j’écris ces lignes, Createspace propose d’indexer le prix de l’ouvrage en euros et en livres sterling sur le prix de la version américaine en dollars en cochant une case. Si vous ne le faites pas, faites très attention à vos conversions ! Createspace va faire en sorte d’imprimer votre livre en Angleterre si jamais le prix en livres sterling s’avère moins onéreux que le prix en euros. J’avais commis cette erreur d’avoir mon livre moins cher en livres sterling qu’en euros, et du coup, je perdais environ 1,80 € par ouvrage en revenu d’auteur.
En effet, Amazon verse les royalties en fonction du lieu d’impression : peu importe que vous ayez vendu votre livre sur Amazon.fr, votre livre peut se retrouver imprimé en Angleterre, avec des royalties en livres sterling ! La preuve avec cette image correspondant aux ventes du troisième tome du cycle d’Ardalia (les royalties y sont un peu moins élevées que pour Le Souffle d’Aoles, 6,84 €) :
Le problème est que le chiffre de 4,30 £ qui revient le plus souvent ne correspond qu’à 5 € de royalties ! On voit bien ici que Createspace a largement privilégié ce qui m’était le moins favorable en termes de revenus d’auteur, en jouant sur cette histoire de conversions.
Par précaution, je recommande donc de mettre votre ouvrage un ou deux livres sterling plus cher que la conversion normale. Je l’ai fait, et Amazon m’a aussitôt pratiqué un rabais sur le livre vendu en Grande-Bretagne. J’attends maintenant de savoir si ce rabais va nuire à mes revenus d’auteur. Logiquement, ce ne devrait pas être le cas puisque le rabais vient d’Amazon. Pour plus de détails, je vous invite à vous rendre sur cet article de mon blog, et notamment dans la section commentaires.
Un petit mot sur le programme Avantage
Je sais qu’il existe un programme d’Amazon en partenariat avec Cyber Scribe appelé Avantage, mais je soupçonne qu’il s’adresse aux éditeurs vendant davantage que moi. Pour le moment, c’est donc Createspace qui représente une solution incomparable en terme de souplesse (on peut enfin profiter du plus grand atout de l’impression à la demande, l’impression à l’unité), de facilité d’utilisation du site, de visibilité de mon livre sur Amazon.fr et pour une qualité générale tout à fait honorable.
Autres atouts de Createspace et Kindle MatchBook
L’un des avantages de Createspace pour les auteurs indépendants qui diffusent déjà leur ebook sur le Kindle Store d’Amazon est de « relier » les versions papier et ebook sur la même page, de manière à ce que le lecteur puisse constater l’importance différence de prix entre les deux, ce qui peut améliorer les ventes en ebook.
Autre atout, la crédibilité que peut conférer une version papier. Le livre broché conserve en effet une valeur dans l’inconscient collectif que peine à prendre l’ebook. On pourrait parler de poids psychologique du papier.
La dernière fonction qui vient d’arriver est la fonction Kindle MatchBook que vient d’implémenter Amazon. En tant qu’auteur indépendant, vous avez la possibilité de permettre aux acheteurs de la version papier de bénéficier de l’ebook correspondant au livre broché gratuitement, ou à faible prix (entre 0,49 € et 1,99 €). Les lecteurs seront contents que vous leur ayez donné cette possibilité, ce qui les fidélisera (bon, d’accord, cela les fidélisera avant tout à Amazon).
L’avenir dira si des petits malins n’en profiteront pas pour acheter le livre papier, se procurer l’ebook gratuitement ou à petit prix, et renvoyer ensuite le livre papier pour non satisfaction. Ou autre combine de ce genre, mais bon, je pense que le piratage reste plus pratique. Les avantages du Kindle MatchBook, en particulier le gain en popularité, me semblent à première vue largement supérieurs aux inconvénients.
Comment déclarer vos revenus en tant qu’autoédité ?
Cela déborde un peu du cadre de cet article, mais la question est régulièrement posée. Personnellement, j’estime que tant que vous faites moins de 33 000 € par an de bénéfices, vous n’avez aucun intérêt à vous mettre en autoentreprise et à payer un numéro SIRET. Seul un petit éditeur voulant essayer de s’ouvrir les portes de la diffusion papier prendra cette option.
Personnellement, je profite du régime spécial de l’autoédité en remplissant le formulaire 2042C des impôts, et notamment mes bénéfices net de l’année correspondante dans la case 5HQ de type revenus imposables régime déclaratif spécial ou micro BNC.
Mais je tiens à préciser que je ne suis pas un spécialiste, et que je n’ai pas non plus de conseiller fiscal pour me venir en aide sur ce coup-là.
En tout cas, il n’y a pas besoin de n° de SIRET pour pouvoir établir des factures et se les faire payer – en revanche, une bonne dose de persévérance est souvent requise dans le dernier cas.
Ping : La revue de l’après-fin du monde | Jartagnan.com
Merci pour cet article rempli de conseils concrets et vécus !
Bonjour, je me suis un peu perdue dans vos explications . Il y a tellement de sites pour publier un livre que je ne sais plus à quel Saint me vouer. Creatspace est tout en anglais ! je ne peux pas accepter les conditions si je ne les comprends pas. Quels sont les risques encourus ? En passant par Creatspace est-ce qu’ils ont l’exclusivité ou puis-je passer par un second éditeur ? bref, tant de questions sans réponses, que je me demande si je un jour mon livre sera lu.
Bien à vous,
Monic Perez
L’avantage de Createspace est que vous avez le référencement automatique. En outre, rien n’empêche d’imprimer chez Createspace et chez un autre imprimeur.
Je vous conseille de passer par Google Translate pour traduire le site de Createspace. Même si c’est loin d’être parfait, ça aide.
Je voulais dire: référencement automatique du livre papier sur Amazon.