Témoignages

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur un illustre inconnu.

This entry is part 4 of 4 in the series Prendre un pseudonyme

L’ironie du pseudo, dans mon cas, c’est que je m’en traîne un depuis presque cinq ans, mais à l’aube d’être édité… je ne l’utiliserai pas !

Pourquoi un pseudo ?

En juillet 2008, je rentrais en France après dix ans d’expatriation au Canada. Je devais trouver du boulot, me refaire à la culture française, trouver un logement, arrêter de penser en anglais et, pour faire bonne mesure, tout cela déclencha chez moi une frénésie d’écriture. ­Oui, parce que c’était vraiment le moment idéal, pas vrai ? Ce n’était pas comme si j’avais déjà assez de chats à fouetter ! Mais bon, j’ai toujours eu un timing impeccable pour ce genre de choses. C’est dans ce contexte que je décrochai un poste dans une compagnie de sécurité informatique. C’est un milieu paranoïaque à souhait et le contrat de travail comportait une clause édifiante (et au demeurant illégale. Elle n’aurait pas tenu 45 secondes aux prud’hommes sous la forme utilisée, même si dans le fond, je pouvais comprendre les raisons d’une clause d’exclusivité dans ce domaine).

« […] L’employé s’interdit d’exercer une activité autre que les responsabilités liées à son poste, que celle-ci soit rémunérée ou non, sans l’accord express de l’employeur […] »

En temps normal, j’en aurais ri. Au moins sur la formulation. Devais-je demander la permission pour aller faire pipi (activité non rémunérée) ? Aller au ciné ? Me faire un resto ? Écrire ? Mais l’aiguille de mon compte en banque descendait aussi sûrement que celle de la jauge à essence d’un bolide fou lancé dans un record Paris-Marseille. Il me fallait ce boulot et le plus simple était de botter en touche : ne laisser aucune trace de mon état civil lié à mes activités d’auteur, surtout sur Internet. Et pour cela, l’usage d’un pseudo s’imposait.

Pourquoi « Kanata » ?

C’est un clin d’œil à mon pays d’adoption. Une petite légende perdue entre vérité historique et folklore local.

À son arrivée sur les berges du Saint-Laurent en 1534, Jacques Cartier (« Découvreur » du Canada, même si le titre semble quelque peu galvaudé sachant que les vikings avaient déjà foulé le sol du Labrador 544 ans plus tôt) fut accueilli par les représentants de la tribu huronne locale. Ces derniers lui indiquèrent la direction de leur village (« Kanata » dans le langage commun des peuplades des Grands Lacs). Jacques Cartier se méprit sur le geste et cru qu’on lui montrait la beauté de la contrée environnante en lui en précisant le nom : « Regarde, c’est Kanata ». Le Malouin nomma aussitôt cette nouvelle terre « Canada », orthographe la plus proche en français de la prononciation de « village » dans la langue des autochtones.

Comme je le dis souvent : le Canada est le plus grand village du monde !

Pourquoi « Kanata NASH » ?

Ce choix est bien moins poétique…

Les domaines Internet « kanata.com », « kanata.fr » et « kanata.ca » étant tous déjà réservés, j’ai accolé un « nom de famille » à Kanata pour pouvoir enregistrer un nom de domaine adéquat.

Le premier à trouver pourquoi j’ai choisi « Nash » gagne un exemplaire ePub dédicacé de mon prochain recueil ;-).

Indice : aucun rapport avec le Canada, plutôt avec l’Écosse…

Conclusion :

J’ai utilisé un pseudo par obligation. Mais depuis l’an dernier, j’ai changé de travail et point de clause bizarroïde dans ma nouvelle, hum… disons entité, car ce n’est pas une société à proprement parler. Donc, sans contraintes, plus besoin d’un pseudo…

Mes pour :

  • Un petit bouclier pour la vie privée (j’insiste sur « petit », parce que, paradoxalement, plus il y aura reconnaissance et moins le pseudo sera efficace. Google et Wikipedia y veilleront.) ;
  • Le côté « personnification », avec sa connotation de mystère et de jeu de rôle. (Kanata a même parfois était pris pour une femme, ce qui est plutôt flatteur dans une discussion sur l’affect 😉 ).

Mes contres :

  • Rien que pour Facebook, ce sont deux comptes et une page à gérer ! Je ne vous dis pas pour le reste… C’est vite chronophage dans les communications.
  • La schizophrénie inhérente. Si vous avez un pseudo, il faut pleinement l’assumer, c’est votre seconde peau/personnalité. Quand on appellera votre pseudo dans un salon du livre… N’oubliez pas de vous retourner et de réagir, c’est bien de vous dont on parlera.
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16 réponses à Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur un illustre inconnu. incluant les trackbacks et les pings.

  1. Les pseudos ont toujours des histoires plus ou moins ahurissantes… ^_^

  2. Alice a dit :

    « Nash », ça ne viendrait pas la série « Nash Bridges » par hasard? :p

  3. Caribou a dit :

    Moi aussi j’utilise a speudo! Sinon, le terme gaélique sassenach, longtemps utilisé par les Highlanders pour désigner aussi bien les habitants des Lowlands que les Anglais ou Kaylard ou le livre Scottish literature par Andrew Nash

  4. didier a dit :

    je partirais sur le nom de la bande déssiné NASH

  5. Liliecat a dit :

    Ahahah, j’aime bien les énigmes…
    Nash, comme Russell Nash pseudo de Connor MacLeod lorsqu’il est antiquaire ???

    • Kanata a dit :

      AND… WE’VE GOT A WINNER !!

      Bravo Liliecat, il s’agit bien d’un clin d’œil au personnage de Russel Nash (Connor MacLeod) dans « Highlander ». Une histoire (il y en a d’autres) qui a grandement contribué à me lancer dans le monde tumultueux de l’écriture. J’ai toujours aimé les personnages brisés et grandioses à la fois, nul doute que cela vient de là…

      Tu me laisses tes coordonnées mail via le formulaire contact du site, et je te ferais parvenir ton epub dédicacé à sa sortie 😉

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