L'auto-publication

Où l’on parle de papier…

This entry is part 2 of 2 in the series Autoédition

Dans mon précédent article, je vous ai parlé un peu des bases de l’impression, du choix de la police et des marges. Maintenant, on va parler de quelque chose d’un peu plus « concret » : le papier. Il existe évidemment de nombreux types de papier, et il n’est pas forcément très facile de s’y retrouver, surtout vu les appellations un peu cryptiques… En effet, le poids du papier s’exprime gramme par mètre carré, c’est ce qu’on appelle le grammage. Un papier sera beaucoup plus résistant si son grammage est élevé, et beaucoup plus souple (et aussi plus transparent) si son grammage est faible.

L’intérieur

Le grammage le plus courant dans l’impression de livres est 80 g/m². Personnellement, c’est celui que j’ai choisi pour mon roman, et il me convient très bien. Notez cependant qu’il est légèrement transparent, donc il est impératif que votre texte soit bien aligné sur la grille (j’y reviendrai dans un article consacré à la mise en page), histoire de minimiser cet effet de transparence. Ne prenez surtout pas un grammage plus faible que 80, vous risqueriez d’avoir quelque chose de vraiment trop transparent. Le 90 g est idéal pour des photographies ou des illustrations, mais à mon avis, il est trop rigide pour des pages de roman.

Maintenant, on a le choix entre un papier « offset » et un papier « offset bouffant ». Si vous avez un roman qui n’est pas trop épais, vous pouvez sans problème vous diriger vers du papier bouffant, ça donne de l’épaisseur au livre et il a un toucher sympathique. Par contre, si votre roman tape déjà aux alentours des 400 pages, je vous déconseille sincèrement le papier bouffant pour une raison toute simple : la poste.

[Petit aparté : en théorie, il est interdit d’envoyer des livres au format lettre. Après quelques recherches sur internet et de longues discussions avec un responsable de la poste, c’est en effet de la théorie, car en pratique, si votre enveloppe ne dépasse pas 2,5 cm d’épaisseur (grosso modo, hein, si ça fait 3 cm, c’est bon aussi), vous pouvez envoyer en lettre. Les employés de la poste n’ont absolument pas le droit de vous demander d’ouvrir le paquet, donc vous pouvez mettre ce que vous voulez à l’intérieur, du moment que c’est rigide et que ça ne risque pas de bloquer les machines de triage. Bref, à vous de voir : un livre en colissimo, c’est 6,90 € en moyenne, un livre en lettre, on peut s’en sortir à moins de 4 € (le mien est juste un peu trop lourd et passe dans la tranche du dessus, mais la différence entre la lettre verte et le colissimo est quand même importante).]

J’en reviens au papier : bouffant ou offset, à vous de voir, les deux ont leurs qualités et leurs défauts. À noter qu’à nombre de pages égal, un livre imprimé sur du papier bouffant sera 50 % plus épais qu’un livre imprimé sur un papier offset. Après, vous pouvez également avoir un papier couleur ivoire, et non blanc pur. Il y a une différence de coût dès lors que vous vous écartez du « standard ».

La couverture

À présent, la couverture. Là encore, il existe plusieurs types de papier, et ce n’est pas très facile au premier abord de comprendre les caractéristiques de chacun. Comme pour le papier utilisé pour l’intérieur de votre livre, il y a différents grammages. On commence à avoir quelque chose de bien autour de 180 g, mais il vaut mieux taper un peu au-dessus. Si votre couverture est imprimée seulement sur le recto (c’est presque toujours le cas), choisissez un papier couché une face. À grammage égal, les papiers couchés deux faces sont plus souples que les couchés une face. Le standard pour les livres est le papier couché une face 260 g. Mais le plus important à ce stade, à mon avis, c’est de parler avec l’imprimeur que vous aurez choisi et de lui demander conseil. C’est son métier, il pourra immédiatement vous donner un avis éclairé. Vous pouvez sans problème imprimer en recto verso sur du couché une face, mais le verso aura un « grain » qui peut être gênant suivant ce que vous avez décidé d’imprimer dessus.

Pour ceux qui ont eu mon roman entre les mains et qui se posent la question, le papier utilisé pour la couverture est un papier couché une face à 250 g. Il existe des papiers couchés mats ou brillants. Ce n’est pas le pelliculage. La plupart du temps, dans le devis, de toute manière, ce sera juste marqué le grammage de votre papier (aussi appelé « carte » dans le cas du papier de couverture) et s’il s’agit d’un papier une face ou deux faces.

Une fois que vous avez fait le choix de votre papier, vous allez pouvoir décider du pelliculage : mat ou brillant. C’est une question de goût, mais sachez que le pelliculage brillant a tendance à accentuer un peu le magenta, il faut en tenir compte lors du réglage des couleurs de votre couverture, et le pelliculage mat va être plus fragile et sensible aux rayures. Dans tous les cas, le pelliculage assombrit un peu les couleurs. Vous n’êtes pas obligé de mettre un pelliculage, mais c’est très fortement conseillé.

Petit conseil : dans le cas d’un pelliculage mat sur une couverture sombre, il est impératif (et non, ce n’est pas juste une suggestion) de choisir ensuite l’emballage sous film individuel. Malheureusement, les grands aplats de couleur sombre en pelliculage mat n’aiment pas trop les rayures, et sont plus fragiles qu’une couverture sombre en pelliculage brillant. Pour une manipulation « normale », donc la lecture du livre, ou le poser sur une table, il n’y a évidemment aucun problème, mais les livres entassés dans des cartons vont subir pas mal de frottements lors du transport, même s’ils sont emballés par 5 ou 10, et ça risque de vraiment abîmer votre couverture. Donc quitte à prendre la peine de faire quelque chose de joli et de soigné, autant mettre ensuite quelques euros de plus (je ne pourrais pas vous dire la différence de coût exacte avec un emballage sous 10 ou une simple mise en carton, mais ce n’est pas exorbitant) pour que votre livre soit bien protégé.

Il existe aussi la possibilité de mettre un vernis sélectif (personnellement, je ne concevais pas mon roman sans vernis sélectif dessus vu que je suis une très grande fan de ce truc), pour donner un effet vraiment sympa, si vous avez choisi le pelliculage mat. Cette possibilité existe pour de l’impression offset, mais également pour de l’impression numérique (le vernis sélectif s’appelle dans ce cas « encre transparente », mais c’est le même principe). C’est un coût supplémentaire non négligeable, cela dit, mais je trouve que ça apporte beaucoup si vous avez une couverture très sobre et que vous voulez mettre en valeur quelques éléments. Le vernis sélectif demande une étape de plus lors de la création de votre fichier, mais on y reviendra quand je parlerai de la mise en page. Ce n’est pas très compliqué, rassurez-vous.

La reliure

Maintenant, la reliure ! On ne va pas y aller par quatre chemins, c’est une reliure brochée en dos carré collé qu’il vous faut.  Il existe également la reliure dos cousu, mais ça coûte un bras, et c’est surtout réservé à des éditions de luxe ou à des livres qui vont être mis à rude épreuve, ou des formats genre albums d’images, où les pages sont très larges. Certaines personnes vous diront peut-être que dans un livre fini en dos carré collé, on peut avoir des pages qui se détachent, et j’ai moi-même fait la malheureuse expérience un jour sur une plage avec un livre de poche J’ai lu (oui, je balance) dont les dix premières pages se sont éparpillées au vent, mais c’était il y a vingt ans, et depuis, la technologie a évolué, et il faut tirer sacrément fort pour arriver à arracher une page.

Je m’arrête là parce que sinon ce sera vraiment trop dur à digérer, mais vous avez déjà de quoi faire, je pense 🙂

Quelqu’un m’a suggéré d’illustrer cet article avec quelques photos de mon livre, donc voici 🙂 (désolée pour la qualité, mais c’est pris avec un iPhone 4…)

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