Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler du métier situé tout au bout de la chaîne du livre, celui de bibliothécaire. Cela fait une dizaine d’années que je travaille en bibliothèque, et je me suis rendu compte que les gens ont souvent une vision stéréotypée de cette profession. Je souhaitais donc vous présenter la mienne, même si celle-ci est aussi sûrement influencée par ma propre expérience.
Lorsque que j’ai commencé ma carrière, j’ai appris sur le tas, car je n’avais pas de formation spécifique. Mais au fur et à mesure, j’ai compris qu’aimer les livres n’était pas suffisant pour évoluer dans ce secteur. J’ai donc décidé d’acquérir des connaissances en bibliothéconomie, c’est-à-dire les techniques et savoir-faire spécifiques à la gestion d’une bibliothèque, un domaine particulièrement vaste. Par exemple, j’ai appris comment réparer les livres papier abîmés ou encore comment paramétrer un catalogue informatisé.
Il y a différents types d’établissement où le métier de bibliothécaire peut s’exercer : dans les bibliothèques de quartier, les bibliothèques d’école, les bibliothèques universitaires, les bibliothèques spécialisées, les bibliothèques d’entreprise, les bibliothèques d’association, etc. Les tâches confiées aux bibliothécaires varient donc selon les endroits, mais leur rôle demeure à peu près identique partout, il consiste à rendre accessible au public des ressources correspondant à ses attentes.
Voici quelques-unes des activités des bibliothécaires :
La sélection de ressources
Les bibliothécaires sélectionnent des livres (papier, numériques ou audio), journaux (papier ou numériques), CDs, DVDs, logiciels, bases de données, etc. Pour ce faire, ils doivent être curieux et se tenir au courant de la vie culturelle et des nouveautés éditoriales. Au moment de choisir ce qui sera intégré au fonds de la bibliothèque, ils doivent faire preuve d’esprit critique et se poser deux questions : Ce document sera-t-il consulté par les lecteurs ? Ce document est-il de qualité ?
Le référencement des ressources
Avant d’être mis à disposition des usagers, les documents sont enregistrés dans un catalogue informatisé. Comment procèdent les bibliothécaires pour l’alimenter ? S’il s’agit d’un livre, ils indiquent notamment le titre, le nom de l’auteur (ou des auteurs), l’éditeur, l’année de publication, ou encore le nombre de pages. Si c’est un enregistrement sonore, ils spécifient le titre, le compositeur, le nom de l’interprète (ou des interprètes), l’éditeur, l’année de publication ou encore le support d’enregistrement.
Souvent, ils décrivent aussi le contenu intellectuel. Par exemple, pour Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, ils peuvent ajouter « roman de cape et d’épée » ou encore « Louis XIII » comme mots-matière. C’est grâce à ces méthodes de référencement que les lecteurs trouvent facilement ce qui les intéresse.
L’accueil et le renseignement bibliographique
Les bibliothécaires doivent être capables d’écouter les demandes des usagers et de les orienter vers les ressources adéquates. Ils peuvent ainsi les conseiller sur le choix d’un roman ou d’un ouvrage de référence avec une thématique particulière.
En tant qu’auteur, lorsqu’on écrit un livre, on a parfois besoin de se documenter sur tel ou tel sujet. Bien sûr, on peut tout simplement aller sur Internet et utiliser un moteur de recherche lambda, mais si on décide de fréquenter une bibliothèque, et pourquoi pas demander de l’aide à un bibliothécaire, il y a de grandes chances qu’on réunisse des informations plus rapidement et que celles-ci soient plus pertinentes, voire plus fiables.
La médiation culturelle
Bien qu’ils le fassent par des moyens variés, les bibliothécaires contribuent généralement à améliorer l’accès à la culture. Grâce à des services comme le portage à domicile, ils apportent directement des ouvrages aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer. Les bibliobus permettent aussi d’atteindre plus de lecteurs.
Pour attirer les usagers, les bibliothécaires peuvent organiser des manifestations diverses : des expositions, des « Heures du conte », des débats, des rencontres avec des auteurs, des clubs de lecture, des concours d’écriture, etc. Il arrive qu’ils soient également community managers, car développer la communauté d’une bibliothèque sur les réseaux sociaux permet d’améliorer sa visibilité.
La médiation numérique
Avec l’arrivée des nouvelles technologies, le métier a évolué, et les bibliothécaires sont souvent devenus formateurs. De plus en plus, ils organisent des ateliers où les usagers peuvent apprendre à effectuer des recherches efficaces sur Internet ou encore à utiliser des tablettes.
Le 14 septembre 2013, la Bexar County BiblioTech library, la première bibliothèque sans collections imprimées, a ouvert dans le comté de San Antonio au Texas. Cet établissement ne possède bien entendu pas d’étagères couvertes de livres papier, mais à son ouverture, plus de 10 000 titres numériques étaient déjà disponibles, de même que des ordinateurs ou encore des liseuses. L’équipe de bibliothécaires y a pour mission de permettre l’accès aux nouvelles technologies, de former à leur utilisation, et de promouvoir la lecture, la culture et les loisirs.
À l’heure actuelle, le métier de bibliothécaire est en pleine mutation. Et pour ne pas se laisser dépasser, les professionnels doivent suivre les évolutions et remettre constamment leurs pratiques en question afin de s’assurer qu’elles correspondent bien aux attentes des usagers. Comme on a prédit la mort des livres, on a aussi prédit la disparition de ce métier, mais à mon avis, les bibliothécaires ont encore quelques beaux jours devant eux, surtout s’ils sont prêts à se renouveler.



Panam, dans les années 1880 : les humains ont repris depuis longtemps la main sur les Peuples Anciens. Sylvo Sylvain a posé son havresac dans la rue Farfadet, gouailleuse à souhait. Chapeau melon vissé sur le crâne, clope au bec, en compagnie de son fidèle ami Pixel, il exerce la profession exaltante de détective privé et les affaires sont nombreuses ! Des adultères à photographier, des maris jaloux, des femmes trompées, etc. Ni très rémunérateur, ni très glorieux que tout ceci. Alors, Sylvo fréquente assidûment les bars, les cafés et les lieux de plaisir en tout genre où son charme envoûte ces dames…
En parlant de ce personnage, Sylvo, je l’ai trouvé attachant à tous points de vue : oh, oui, il est un peu macho ; oui, il est très cynique aussi ; et il boit énormément en plus d’être un fieffé fainéant… mais il est aussi courageux et plein d’allant, fidèle à lui-même, et surtout sincère et conscient de ses défauts (qu’il n’essaie pas pour autant d’améliorer, ce qui ne le rend que plus réaliste et attachant quelque part). J’ai trouvé le traitement du personnage extrêmement bien tourné. Cela est dû non seulement à la « voix » unique du personnage, fortement mise en avant par le style, mais aussi aux rapports qu’il entretient avec les autres figures qui traversent le roman : même quand celles-ci sont de pures crapules, Sylvo leur trouve d’une manière ou d’une autre une qualité qui les rachète. Couplée au cynisme éruptif mais jamais vainqueur de Sylvo, j’ai trouvé cela d’une remarquable subtilité, car ça en dit long sur le personnage non pas comme il se voit mais comme il est vraiment. Et ça, perso, ça a gagné mon cœur de lectrice. ^_^