La méthode dite « du flocon » expliquée et illustrée – Étape 8

This entry is part 9 of 12 in the series La méthode du flocon

L’étape 8 – Créer des fiches de personnages (1j/personnage)

Vous y êtes ! Si, si, je vous assure. Le synopsis fut une épreuve ? C’est normal. Mine de rien, il force à mettre tout en place. Vous avez dû faire des choix, commencer à vraiment visualiser votre récit, en comprendre la mécanique intrinsèque… Cela peut être douloureux et sembler long quand on aurait déjà pu noircir plusieurs dizaines de pages… Mais vous l’avez fait ! Alors maintenant, en récompense : quartier libre ! Faites-vous plaisir, détaillez vos personnages autant que vous le voulez. N’oubliez pas qu’ils sont le moteur du récit. Sans eux, sans leur progression, il n’y a pas d’histoire. Et sans leur profondeur, votre récit n’aura pas d’âme. Ne lésinez pas, votre imagination est la seule limite. Vous devez les connaître, les sentir, savoir comment ils parlent, ressentent, bougent. Oui, je l’avoue, c’est une de mes étapes préférées. Que voulez-vous ? Sans doute une petite madeleine de Proust pour l’ancien joueur de jeux de rôles que je suis…

Reprenez les descriptions de vos personnages de l’étape 4 et formalisez le tout en une véritable fiche signalétique (cela peut être une simple liste, un tableau, une vraie fiche de produit… La mise en page est entièrement selon vos goûts, du moment que vous y retrouvez vos petits). Elle vous servira de référence tout au long de l’écriture, bien sûr, mais c’est surtout un prétexte pour développer leur propre personnalité. Voici quelques indicateurs des points les plus classiques, mais tous détails que vous jugez nécessaires peuvent bien entendu y être ajoutés. Cette liste n’est qu’indicative :

Les classiques

Son histoire

Divers

  • Nom/Prénom/Surnom
  • Nom de famille/de jeune fille
  • Date/Lieu de naissance
  • Sexe/orientation sexuelle
  • Description physique
  • Professions/Hobbies
  • Qualité/défauts
  • Personnalité
  • Généalogie
  • Biographie
  • Épiphanie
  • Motivations/buts
  • Son passé/son futur
  • Généalogie
  • Biographie
  • Épiphanie
  • Motivations/buts
  • Son passé/son futur

 

  • Animaux de compagnie
  • Possessions
  • Maladies/handicaps
  • Lieu de résidence
  • Phobies
  • Couleur préférée
  • Orientation politique/religieuse/sexuelle
  • Habillement
  • Tics

 

Exemple

La fiche de Kevin Craft, notre héros du moment :

Nom (surnom) :

Kevin Craft (Kev)

État civil :

Date de naissance :        12/05/1975         Sexe :   M           Statut marital : Marié sans enfant

Description physique :

1m75 / 75 kg, brun, cheveux courts en épis jamais coiffés, yeux noisette, pas très athlétique, mais pas d’embonpoint notoire. Visage imberbe, pas de lunettes. Toujours habillé de la même manière puisque, pour simplifier sa garde-robe et les permutations de vêtements, il n’a depuis, sa jeunesse, que des vêtements identiques en plusieurs exemplaires : Dockers gris anthracite, T-shirt noir, chaussettes et chaussures de sport blanches.

Description de la personnalité :

Trouble de la personnalité Asperger / Évitante / Obsessive-compulsive. Introverti, pas particulièrement timide, vit dans son monde, pas de sens classique des pointeurs sociaux, nombreux TOC. Obsédé par son travail, aucune empathie, à part quelques bribes envers sa femme acquises au fil de leur longue relation. Il est accroc aux bagels au chocolat.

Profession :

Chercheur. Son éducation s’est faite en partie par correspondance et en autodidacte. Il possède toutefois deux doctorats en bonne et due forme : en mathématique et en physique appliquée.

Hobbies :

Micro-informatique, plus par obligation dans ses travaux que par réelle passion.

Possessions :

Un brevet déposé pour un obscur procédé de raffinement du graphène lui assure des revenus en provenance des différents laboratoires et industries en faisant usage. Sans être riches, lui et sa femme vivent confortablement et sont propriétaires d’un appartement en terrasse dans un ensemble d’immeubles cossus. Il ne sait pas conduire et ne possède pas d’automobile.

Histoire/biographie :

Deuxième enfant arrivé sur le tard d’un couple d’agents en assurance, Kevin a très tôt montré des signes d’inaptitudes à la vie sociale. Enfant surdoué, ses notes n’en étaient pas moins catastrophiques en raison de son comportement et non-respect des devoirs et autres formes de contrôle. Ses parents le considèrent longtemps comme un attardé et agissent en ce sens en le plaçant dans une école spécialisée jusqu’à l’âge de 7 ans. C’est en fait sa sœur de dix ans son aînée qui détecte le prodige lorsque ce dernier assimile ses cours du lycée et l’aide à résoudre ses problèmes de mathématiques. Il est alors envoyé en internat à l’autre bout du pays dans un centre spécialisé pour les surdoués, mais là encore, ses comportements sociaux sont un frein à son intégration. Par chance, l’une des enseignantes se dévoue à son cas et renforce un suivi psychologique. Délaissé par ses propres parents, il passe de plus en plus de temps avec son enseignante et sa fille de deux ans son aînée. Cette dernière est la seule qui semble peu à peu percer sa cuirasse et il lui devient rapidement attaché. Ils ne se quitteront plus,suivront un cursus commun en physique dans une université classique où sa future femme met tout en œuvre pour qu’il puisse s’intégrer. Parallèlement, il complète ses études par un cursus mathématique indépendant.

Son père décède en 1996 d’un infarctus, suivi en 2001 par sa mère des suites d’un cancer. Il laisse la succession à sa sœur qui retourne s’installer dans la maison familiale avec son mari et ses deux enfants de 6 et 3 ans.

Il se marie en 2003 lors d’un congrès à Las Vegas, à la plus grande surprise de sa femme. La demande est empreinte d’une logique froide et implacable derrière laquelle elle seule peut déceler l’émoi et les sentiments de son mari. C’est en réfléchissant sur le cheminement les ayant amenés ensemble qu’il se lance dans ses recherches sur la probabilité et songe à en deviser un algorithme couplé à une modélisation informatique d’un environnement donné. Il travaille depuis à concrétiser ses idées théoriques avec l’aide de sa femme et le support de l’ONU qui finance leurs recherches.

Motivation (abstrait) :

Global = Percer les mystères du hasard, modéliser la « destinée ». Storyline = Sauver sa femme.

Besoin (concret) :

Global = Sa femme dont il est totalement dépendant. Storyline = Briser les barrières du temps.

Conflit(s) :

Il est aveuglé par sa tâche, ce qui lui fait prendre des décisions dangereuses (bafouer les protocoles de l’ONU, ignorer les lois sur la vie privée, expérimenter sur lui-même…)

Il est sociopathe (pas au sens « tueur en série » du terme, mais au sens littéral d’inaptitude à l’intégration sociale). Sa femme était la seule personne lui permettant de fonctionner correctement en société. Livré à lui-même, ses repères sont faussés.

Épiphanie :

Il parvient à remonter dans le temps, mais réalise que le destin n’est pas de ces pages que l’on peut réécrire ni « modéliser ».

Publié dans Méthodes | Tagué | Laisser un commentaire

L’autoédition, modes et modalités

This entry is part 1 of 2 in the series Les différents types d'édition

L’autopublication fait débat depuis qu’elle existe. Souvent confondue avec l’édition à compte d’auteur – dont elle est pourtant très différente –, elle est une alternative à la publication à compte d’éditeur. Certains y ont recours après de multiples refus, d’autres n’envisagent même pas de contacter des maisons d’édition et préfèrent se lancer directement dans le grand bain.
Mais même si on en entend de plus en plus parler – via un certain nombre d’écrivains indépendants qui réussissent, notamment –, l’autopublication reste assez obscure pour les néophytes. Qu’est-ce ? À qui s’adresse-t-elle ? Quel est son coût ? Quelles obligations suppose-t-elle ? Autant de questions auxquelles il peut être difficile de répondre quand on ne sait pas où chercher.

Autoédition et compte d’auteur : attention à ne pas confondre

Même les personnes les plus au fait du monde de l’édition peuvent confondre compte d’auteur et autoédition. Pourtant, la différence est bien réelle !

Le compte d’auteur, c’est lorsqu’une société – qui n’a d’éditeur que le nom – vous propose de publier votre manuscrit moyennant finance, généralement à un tarif prohibitif. Elle fournira un travail éditorial minime : correction orthographique et grammaticale via logiciel (et donc correction imparfaite), mise en page rapide, pas de réécriture, pas de promotion ni de diffusion sérieuse. Un peu léger quand on sait que certains ont déboursé jusqu’à 10 000 € pour la publication de leur œuvre…

En cas de publication à compte d’auteur, on amène souvent l’auteur à croire qu’il est gagnant : en effet, on ne vous demandera pas de modifier votre manuscrit – « votre œuvre est respectée » – et on vous promet des gains supérieurs aux droits d’auteur classiques. Mais il faut savoir que ces « maisons d’édition » ont rarement les moyens d’assumer les ambitions qu’elles affichent et que les ventes sont donc minimes. De plus, n’importe qui peut publier à compte d’auteur à condition d’en avoir les moyens financiers. Les catalogues de ces prestataires sont donc souvent constitués de textes bas de gamme qui auraient nécessité un travail en profondeur. Les libraires sont généralement réticents à vendre les œuvres de ces sociétés car ils mettent en doute – à raison – la qualité de celles-ci.

Dernière précision : vous ne cédez pas vos droits lors d’un contrat à compte d’auteur. Si le contrat stipule le contraire, alors il est hors-la-loi. Vous ne faites qu’autoriser un prestataire de service à imprimer votre livre et vous partagez avec ce prestataire les bénéfices de la vente de votre œuvre. Malheureusement, bien peu de gens savent qu’on ne peut s’approprier vos droits aussi facilement – surtout en vous faisant payer pour cela ! – et se font arnaquer.

A contrario, en autopublication, vous êtes le seul à profiter des bénéfices. C’est à vous de vous occuper du processus éditorial, mais personne d’autre que vous n’a le droit d’exploiter votre texte ni ne toucher de droits sur ses ventes. Bien évidemment, ce mode d’édition suppose un investissement énorme, et pas seulement en termes financiers.

L’autopublication via les plateformes d’impression

Qu’est-ce que j’appelle une plate-forme d’impression ? Ce sont les prestataires type TheBookEdition ou bien Lulu.com qui proposent un service éditorial limité et gratuit. Du moins au premier abord.

Les +

Via ces plate-formes, vous pouvez mettre en page votre œuvre, créer une couverture, insérer votre livre dans l’une de collections existantes et le vendre sur Internet en profitant d’une visibilité conséquente, le tout sans débourser un sou.

Le prix de vente de votre bouquin sera alors déterminé très simplement : « coût de fabrication + royalties = le prix de vente de votre livre ». Bien évidemment, dans le coût de fabrication sont inclus les bénéfices de la plateforme, qui ne serait pas rentable si elle ne vous facturait pas un minimum. Mais aucun argent ne sort de votre compte en banque, donc ça peut sembler tout bénèf’ et ça convient à beaucoup de gens.

Les –

Il ne vous est proposé aucune prestation de correction. C’est donc à vous de faire en sorte qu’il n’y ait plus la moindre coquille dans votre texte soit en le vérifiant vous-même parce que vous êtes très, très bon en français (cet argument est à double tranchant), soit en payant un correcteur professionnel qui se chargera de le faire pour vous. Ou alors vous pouvez investir dans un logiciel de correction, mais leur travail est rarement parfait.

Vous êtes obligé de choisir parmi des collections dont les noms ne vous plaisent pas forcément. Ça peut sembler ridicule, mais quand même.

Vous serez également contraint de vous plier à la charte d’impression de la plate-forme (type de reliure, grammage du papier…) et aux formats qu’elle propose. Ce sont souvent les formats les plus courants qui ne posent donc pas de problèmes dans la plupart des cas, mais c’est à prendre en compte.

Enfin, le coût du livre fini est souvent un peu élevé car vous êtes deux à vous rémunérer dessus : vous et la plate-forme.

L’autopublication tout seul comme un grand

C’est la solution qui demande le plus d’investissement personnel en efforts, en temps et en argent  Mais, pour les plus perfectionnistes, c’est également la meilleure. Elle sous-entend que vous êtes le seul décisionnaire en ce qui concerne votre livre, mais que vous êtes aussi le seul à porter les conséquences qui s’ensuivent.

Pour faire le livre le plus parfait possible, il va vous falloir embaucher un certain nombre de professionnels du livre – correcteurs, graphistes, etc. – afin de peaufiner les aspects de la production que vous ne pourrez pas gérer vous-même. Et le processus productif d’un livre, c’est long.

1/ Écriture, relecture et corrections

Cette étape, trop souvent négligée, est essentielle. Normalement, elle vient avant la soumission à un éditeur, et donc avant de penser à s’autopublier. Mais si vous soumettez votre manuscrit et qu’il est accepté par une maison d’édition, on risque fort de vous demander des changements. Lorsque vous ne passez pas par ce biais, c’est à vous d’estimer votre œuvre, en votre âme et conscience et sans complaisance : y a-t-il des lourdeurs ? Des chapitres inutiles ? Des évènements qui manquent de cohérence ? Prenez votre temps, laissez quelques jours entre deux relectures et ne vous lancez que lorsque vous êtes sûr que votre œuvre est parfaitement aboutie.

Pour être le plus efficace possible, l’idéal est de vous faire aider de bêta-lecteurs : des personnes de confiance qui liront votre texte et vous donneront leur avis de manière franche et argumentée. Il ne s’agit pas de trouver quelqu’un qui vous dira « c’est génial, j’adore, continue » – aussi agréable que soient ces commentaires dithyrambiques –, mais bien d’obtenir un regard analytique extérieur sur vos écrits. Si le bêta-lecteur aime votre texte, il doit vous dire pourquoi (figure de style particulièrement appropriée, nouvel éclairage pertinent sur un personnage, etc.). S’il n’aime pas (et c’est son droit inaliénable), il doit également vous expliquer sa position.

Bien entendu, vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec vos bêta-lecteurs. Votre texte est votre propriété et c’est à vous de décider si des modifications sont nécessaires. Mais ma propre expérience me fait dire que, bien souvent, l’auteur a un peu trop la tête dans le guidon – et dans ce cas, un regard extérieur peut vraiment être salvateur.

2/ Relecture et corrections… Bis repetita.

Vous êtes satisfait de votre œuvre ? Vous voulez être lu ? Très bien. Commencez donc par engager un correcteur.

Souvent, on n’insiste pas assez sur l’importance du correcteur. De plus en plus de maisons d’édition passent par des logiciels de correction, mais leur travail ne sera jamais équivalent à celui d’un correcteur diplômé (comme nos chères Jo Ann et Vanessa). Vous pensez être bon en français ? Vous croyez que tout va bien, qu’il n’y a aucune faute, que vous vous êtes bien relu et avez retiré toutes les coquilles ? Vous vous plantez sans doute. Personne n’est à l’abri d’une virgule mal placée ou d’une double espace, et certaines tournures de phrases, passées dans le langage courant, ne sont tout simplement pas françaises.

Alors oui, on sait. Payer un correcteur, ce n’est pas forcément donné et vous n’avez pas beaucoup de sous. Oui, certains pratiquent des prix prohibitifs, même s’ils sont toujours négociables. Néanmoins, croyez-moi, il ne faut pas négliger l’importance d’un texte soigné pour les lecteurs. Donc, engagez un correcteur, appliquez ses corrections (oui, même quand elles ne font pas plaisir), ça rendra service à votre livre. Et tant qu’à faire, demandez une correction complète avec mise en page : c’est tout aussi essentiel (même si c’est plus cher).

3/ Soignez vos arguments de vente

Et quand je dis « argument de vente », je parle tout d’abord de la couverture. Celle-ci est primordiale pour la vente de votre livre. Combien d’entre nous ont déjà pris un livre en librairie juste parce que la couverture était belle ? Ça ne veut pourtant rien dire, un livre médiocre peut être magnifiquement illustré, pourtant nous sommes tous sensibles au charme d’une belle couverture.

Si nécessaire, engagez un graphiste. C’est leur métier et ils sauront répondre à vos attentes en concevant avec vous un cahier des charges. Si vous n’avez aucune idée en tête, ils pourront vous guider. Et si, au contraire, vous savez exactement ce que vous voulez, ils s’exécuteront. Certes, cela vous coûtera à nouveau des sous. Mais si vous n’êtes pas prêt à mettre la main au portefeuille, oubliez ce mode d’édition.

Le second argument de vente, c’est la quatrième de couverture qui, non, n’est pas un simple résumé. Votre texte doit répondre à certaines exigences. Il doit s’adresser au bon public-cible (on ne s’adresse pas à un adulte comme à un enfant ou à un ado), être fidèle au texte (tant au niveau du style que des ambitions, inutile de nous vendre du Proust si c’est pour finalement lire du Sade) et être représentatif de l’éditeur (en l’occurrence, vous).

Inutile de copier bêtement une autre quatrième en adaptant les éléments de l’histoire. Oubliez également les phrases à sensation racoleuses quand votre livre est modeste. Il vaut mieux un seul lecteur satisfait qu’une dizaine qui se sentent trahis : on parle toujours plus de ce qu’on n’a pas aimé que de ce qui nous a plu.

4/ Intéressez-vous à l’aspect juridique1

Vendre un livre autopublié, ce n’est pas comme mettre vos vieux vêtements sur leboncoin.fr. Vous êtes soumis à un certain nombre d’obligations, que ce soit au niveau du prix de vente du livre (cf Loi Lang), de la déclaration de vos revenus (car oui, vos bénéfices sur la vente s’ajoutent à vos autres revenus éventuels) ou de la création de votre auto-entreprise ou association.  Vous devez également obtenir un numéro ISBN pour votre œuvre et la déclarer à la BNF. Tout cela ne se fait pas en un jour, alors il vaut mieux vous y prendre à l’avance.

5/ Renseignez-vous sur les modes de promotion et de diffusion2

Vous souhaitez créer une pub sur internet ? Mettre en place un site de vente en ligne ? Vendre votre livre en librairie ? Tout cela demande du temps, et parfois de l’argent. Renseignez-vous sur les différentes alternatives :

  • Création d’un site totalement personnalisé, ce qui nécessitera sans doute l’intervention d’un professionnel (et donc une dépense supplémentaire) ou utilisation des plates-formes gratuites (avec parfois des options payantes) ;
  • Impression de marque-pages ou de flyers ;
  • Création d’un teaser vidéo (avec une fois de plus l’aide d’un professionnel ou d’un amateur éclairé) ;
  • Démarchage des libraires…

En bref, il va falloir (vous) investir !

6/ Trouvez le bon imprimeur

Le bon imprimeur, c’est celui qui a des tarifs correspondant à vos moyens, qui imprime en temps et en heure, correctement et selon le cahier des charges que vous avez défini à l’avance. Beaucoup de choses seront à définir : format du livre (poche ou grand format), grammage et couleur du papier, taille et style de police, interlignes, type de reliure… L’idéal est de demander plusieurs devis et des échantillons tests à l’avance afin que le jour où votre manuscrit final soit prêt (couverture, quatrième et corps de texte), vous n’ayez plus qu’à signer le BAT (Bon à tirer qui signifie que vous donnez à l’imprimeur votre feu vert pour imprimer le livre).

7/ Armez-vous de courage et de patience

Vous avez donné de votre temps, de votre argent et de votre âme dans ce livre. C’est un peu votre bébé, la prunelle de vos yeux, l’enfant qui prend son envol. Vous êtes anxieux et en même temps, vous avez de grosses attentes.

Sachez que la réalité n’y répondra peut-être pas. Il est très difficile de s’en sortir en autopublication. Il n’y pas de lectorat dédié et pas de gros moyens de communication. Il faut tout faire à la sueur de votre front et, même si vous ne ménagez pas vos efforts, la réussite ne sera peut-être pas au rendez-vous. L’échec n’est pas une fatalité : certains auteurs autopubliés s’en sortent très bien, parfois même mieux que des auteurs publiés à compte d’éditeur. Mais cette voie demande implication, travail et patience.

Dans tous les cas, vous aurez la fierté d’avoir donné naissance à votre œuvre, du début à la fin.

  1. Si cette partie vous fait peur, pas de panique, nous publierons très bientôt un article sur le sujet sur [EC] ! []
  2. Même chose que pour le point 4/ ! []
Publié dans L'auto-publication | Tagué , , | 17 commentaires

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur un illustre inconnu.

This entry is part 4 of 4 in the series Prendre un pseudonyme

L’ironie du pseudo, dans mon cas, c’est que je m’en traîne un depuis presque cinq ans, mais à l’aube d’être édité… je ne l’utiliserai pas !

Pourquoi un pseudo ?

En juillet 2008, je rentrais en France après dix ans d’expatriation au Canada. Je devais trouver du boulot, me refaire à la culture française, trouver un logement, arrêter de penser en anglais et, pour faire bonne mesure, tout cela déclencha chez moi une frénésie d’écriture. ­Oui, parce que c’était vraiment le moment idéal, pas vrai ? Ce n’était pas comme si j’avais déjà assez de chats à fouetter ! Mais bon, j’ai toujours eu un timing impeccable pour ce genre de choses. C’est dans ce contexte que je décrochai un poste dans une compagnie de sécurité informatique. C’est un milieu paranoïaque à souhait et le contrat de travail comportait une clause édifiante (et au demeurant illégale. Elle n’aurait pas tenu 45 secondes aux prud’hommes sous la forme utilisée, même si dans le fond, je pouvais comprendre les raisons d’une clause d’exclusivité dans ce domaine).

« […] L’employé s’interdit d’exercer une activité autre que les responsabilités liées à son poste, que celle-ci soit rémunérée ou non, sans l’accord express de l’employeur […] »

En temps normal, j’en aurais ri. Au moins sur la formulation. Devais-je demander la permission pour aller faire pipi (activité non rémunérée) ? Aller au ciné ? Me faire un resto ? Écrire ? Mais l’aiguille de mon compte en banque descendait aussi sûrement que celle de la jauge à essence d’un bolide fou lancé dans un record Paris-Marseille. Il me fallait ce boulot et le plus simple était de botter en touche : ne laisser aucune trace de mon état civil lié à mes activités d’auteur, surtout sur Internet. Et pour cela, l’usage d’un pseudo s’imposait.

Pourquoi « Kanata » ?

C’est un clin d’œil à mon pays d’adoption. Une petite légende perdue entre vérité historique et folklore local.

À son arrivée sur les berges du Saint-Laurent en 1534, Jacques Cartier (« Découvreur » du Canada, même si le titre semble quelque peu galvaudé sachant que les vikings avaient déjà foulé le sol du Labrador 544 ans plus tôt) fut accueilli par les représentants de la tribu huronne locale. Ces derniers lui indiquèrent la direction de leur village (« Kanata » dans le langage commun des peuplades des Grands Lacs). Jacques Cartier se méprit sur le geste et cru qu’on lui montrait la beauté de la contrée environnante en lui en précisant le nom : « Regarde, c’est Kanata ». Le Malouin nomma aussitôt cette nouvelle terre « Canada », orthographe la plus proche en français de la prononciation de « village » dans la langue des autochtones.

Comme je le dis souvent : le Canada est le plus grand village du monde !

Pourquoi « Kanata NASH » ?

Ce choix est bien moins poétique…

Les domaines Internet « kanata.com », « kanata.fr » et « kanata.ca » étant tous déjà réservés, j’ai accolé un « nom de famille » à Kanata pour pouvoir enregistrer un nom de domaine adéquat.

Le premier à trouver pourquoi j’ai choisi « Nash » gagne un exemplaire ePub dédicacé de mon prochain recueil ;-).

Indice : aucun rapport avec le Canada, plutôt avec l’Écosse…

Conclusion :

J’ai utilisé un pseudo par obligation. Mais depuis l’an dernier, j’ai changé de travail et point de clause bizarroïde dans ma nouvelle, hum… disons entité, car ce n’est pas une société à proprement parler. Donc, sans contraintes, plus besoin d’un pseudo…

Mes pour :

  • Un petit bouclier pour la vie privée (j’insiste sur « petit », parce que, paradoxalement, plus il y aura reconnaissance et moins le pseudo sera efficace. Google et Wikipedia y veilleront.) ;
  • Le côté « personnification », avec sa connotation de mystère et de jeu de rôle. (Kanata a même parfois était pris pour une femme, ce qui est plutôt flatteur dans une discussion sur l’affect 😉 ).

Mes contres :

  • Rien que pour Facebook, ce sont deux comptes et une page à gérer ! Je ne vous dis pas pour le reste… C’est vite chronophage dans les communications.
  • La schizophrénie inhérente. Si vous avez un pseudo, il faut pleinement l’assumer, c’est votre seconde peau/personnalité. Quand on appellera votre pseudo dans un salon du livre… N’oubliez pas de vous retourner et de réagir, c’est bien de vous dont on parlera.
Publié dans Témoignages | Tagué , | 16 commentaires

Je n’ai pas de pseudonyme (et ça me va très bien)

This entry is part 3 of 4 in the series Prendre un pseudonyme

Il y a sans doute énormément d’écrivains qui se posent actuellement la question : prendre un pseudonyme, est-ce utile ou pas ? Les exemples d’auteurs qui écrivent sous un nom de plume ne manquent pas et encouragent sans doute ceux qui se lancent dans l’écriture à suivre cette voie, d’autant qu’elle a de quoi séduire. Séparer sa vie privée et professionnelle de sa vie publique, voilà l’argument qui serait le plus susceptible de me convaincre. Mais il n’est pas le seul.

Aujourd’hui, j’écris sous mon véritable nom et, à moins d’un bouleversement majeur et imprévisible, cela ne changera pas. Non pas que je sois particulièrement attachée à mon nom ou à mon prénom – l’un comme l’autre sont assez classiques et la seule manière dont mon nom de famille se fait remarquer est que personne ne le prononce correctement – ni que je n’aie jamais considéré l’éventualité de prendre un second nom, bien distinct de mon patronyme. J’ai même longtemps envisagé de me créer un personnage. L’idée était tentante : devenir quelqu’un d’autre, de différent, de plus charismatique. Qui n’en a jamais eu envie ? Mon idée première était de trouver quelque chose en anglais, juste parce que j’aimais cette langue et mon blog en porte encore les séquelles. Ensuite, je voulais quelque chose qui sonne fantasy, parce que c’est mon domaine d’écriture de prédilection.

Et puis finalement, tout ça, ça n’était pas moi. Je ne suis pas une fille à surnom, encore moins à faux nom. Je ne suis pas une fille qui se cache derrière une personnalité différente de la sienne – et quand je m’y suis essayée, c’était plus ridicule qu’autre chose – et je n’ai pas envie de me couper de mes textes. Personne ne m’a jamais appelé autrement qu’« Alice » et c’est ce qui me définit. Même les diminutifs sonnent toujours ridicule (franchement, « Lilice » ?).

Mes textes sont une partie de moi. Comme chaque auteur, je mets un peu de mon âme dans mes écrits, pour ce que ça vaut, et ils sont chacun le reflet d’une partie de ma personnalité. Je ne suis pas une princesse vivant dans un château, ni une guerrière partie à l’aventure, ni une Demi-fée éjectée de la forêt sans qu’on lui demande son avis. Ma langue n’est pas l’anglais. Alors si ce pseudo doit être là pour ne pas me représenter, je n’en vois pas l’intérêt.

J’écris parce que je suis passionnée, mais aussi et surtout parce que j’ai été encouragée, plus ou moins directement, dans cette voie. Ma mère aimait mon imagination et mes poèmes d’enfant. Mon père m’a fait lire Dune de Frank Herbert à dix ans. À treize ans, j’inventais des histoires pour mon petit frère de douze ans mon cadet. À quinze ans, je me mettais en tête de « devenir écrivain ». À vingt-deux ans, je vais être publiée. C’est l’écrivain que je suis.

Au final, je ne suis pas sûre d’avoir beaucoup d’arguments rationnels pour défendre mon point de vue, c’est plus une question de sentimentalisme qu’autre chose. Je suis Alice. Je l’ai toujours été et ce n’est pas parce que je me cache derrière un autre nom que cela rendra mes textes meilleurs ou plus crédibles.

Mes pour :

  • Séparation vie privée/vie publique ;
  • Identification à un univers bien particulier.

Mes contre :

  • Galères administratives diverses : il est difficile de faire reconnaître la légitimité d’un pseudonyme ;
  • Honnêteté envers soi-même : à moins d’avoir un problème de dédoublement de la personnalité, la personne qui va au travail tous les matins et la personne qui écrit des romans sont deux facettes d’un seul individu.
Publié dans Témoignages | Tagué , | 7 commentaires

Pseudo or not pseudo ?

This entry is part 2 of 4 in the series Prendre un pseudonyme

Quand j’ai commencé à écrire sérieusement, et surtout à publier mon roman sur internet (avant, ça n’avait guère d’importance), je ne me suis même pas posé la question du pseudonyme. J’étais en train de faire des études de biologie, je me destinais à la recherche, et donc à la publication d’articles scientifiques, je n’avais aucune envie de mélanger vie professionnelle et vie privée.

J’avais d’abord pris un pseudo « blague », Psychophage T4 (cherchez pas…), vu que mon roman en ligne était pour moi une expérience finalement assez loufoque sans grande chance de percer. De toute manière, ce n’était alors pas mon but. Je voulais m’amuser à faire un site internet, j’avais ce roman plutôt pathétique dans un tiroir, je me suis dit, pourquoi pas ? Au final, publier ce roman sur internet, malgré le nombre pitoyable de mes lecteurs, m’a redonné le goût d’écrire (j’avais mis de côté cette passion, n’ayant plus le temps ni même l’envie de la poursuivre, au vu de mon planning très chargé). J’ai donc commencé à m’intéresser sérieusement à mon site – et surtout, à mon roman. Et là, Psychophage T4 ne me paraissait plus tellement adapté. Il était de toute manière hors de question d’utiliser mon vrai nom (qui ressemble d’ailleurs tellement à un nom de plume que tout le monde aurait cru que c’était ça, le pseudo ^^), mais n’ayant pas envie de perdre tout lien avec mon identité, j’ai décidé de prendre mon deuxième prénom, Vanessa. Quant au nom de famille, du Frat, c’est une longue histoire qui remonte à mes années de lycée.

Les Enfants de l’Ô a donc été publié sous le nom Vanessa du Frat, mais mon autre roman, Le Sang des Miroirs, était tellement différent que j’ai voulu différencier les deux. Je l’ai aussi mis sur le net (les 6 premiers chapitres seulement) sous le nom Andréa du Frat, me faisant en gros passer pour deux sœurs (sans jamais le dire clairement). Ma première nouvelle, qui avait un lien très fort avec Le Sang des Miroirs, a été publiée sous le nom Andréa du Frat et toutes les autres sous Vanessa du Frat.

Au final, il s’est avéré que ma vie professionnelle a pris un tournant qui n’a plus rendu l’utilisation du pseudonyme justifiable, mais le mal était fait : mon roman était devenu connu (on ne parle plus de 4 ou 5 lecteurs…) et changer de nom n’aurait pas été à mon avantage. Pire, on aurait pu m’accuser d’avoir plagié mon propre roman ^^. J’ai donc gardé ce nom qui est devenu au fil du temps mon « vrai » nom. J’ai en effet passé mon diplôme de correctrice sous ce nom, je me suis mise à travailler dans l’édition sous ce nom, tous les gens rencontrés au cours des 7 dernières années m’appellent comme ça et ne connaissent souvent pas mon identité. Ma famille et les amis que j’ai gardés du lycée et de l’université sont les seuls à m’appeler par mon premier prénom. À ce stade, il ne s’agit plus tellement d’un pseudonyme que d’un réel changement d’identité.

Malheureusement, pour l’administration, c’est extrêmement compliqué. Pas possible d’avoir un chéquier sous mon nom d’auteur, pas possible de le marquer sur ma carte d’identité, en tout cas pas facilement.

Dans mon cas, ce qui était au départ un moyen commode de différencier écrits professionnels et écrits privés est devenu ma véritable identité, qui a également marqué les changements drastiques dans ma vie.

Je n’ai jamais eu de désir de « gloire » ou de reconnaissance, donc le fait que mes ex-camarades de primaire, de collège, de lycée, d’université et mes ex-collègues ne puissent jamais faire le lien entre Vanessa du Frat et la personne qu’ils côtoyaient alors m’est absolument égal. Je n’ai rien à prouver. Même si un jour Vanessa du Frat devient célèbre (on peut rêver ^^), je resterai pour eux la fille bizarre toujours plongée dans ses bouquins, un peu fofolle, la « première de classe » mal-aimée.

Par contre, j’avoue que si un jour je mets à la littérature érotique (je commence à y songer sérieusement, vu le succès que ce genre remporte ces derniers temps ^^), je changerai de pseudonyme. Je flippe déjà à fond si quelqu’un de ma famille ou de mes amis proches se met à lire mes romans, alors pour ma tranquillité d’esprit, autant me faire discrète de ce côté-là.

Mes pour :

  • possibilité de différencier nettement vie professionnelle et écriture, dans le cas où les deux sont incompatibles ;
  • le côté « vie secrète » ;
  • possibilité de différencier vie privée et écriture.

Mes contre :

  • les difficultés administratives liées à ce changement d’identité. Pas de compte en banque, la galère à chaque demande d’accréditation professionnelle, et j’imagine, la difficulté au niveau des invitations en salon : à quel nom réserver le train, l’hôtel ?
  • pour certains, le manque de reconnaissance dont ils pourraient avoir besoin.
Publié dans Témoignages | Tagué , | 6 commentaires