Méthodes

Scénarisation, la dramaturgie au service des auteurs – ÉTAPE 6

This entry is part 8 of 9 in the series Scénarisation, la dramaturgie au service des auteurs

Étape 6 – Le premier jet (le revêtement) (1h/p)

Il s’agit du travail d’écriture proprement dite. Une scène a certes un début, un milieu et une fin, mais il faut être court, entrer tard et sortir tôt, pas d’exposition inutile, droit au but.

  • Ne pas se contenter de lire les cartes, il ne s’agit pas d’écrire une suite de sketches, mais un récit fluide et organique avec des scènes qui s’enchaînent.
  • Écrire avec le cœur, ne pas hésiter une seconde si de nouvelles idées changent l’histoire (MAIS, réviser les documents de travail pour s’assurer de la pertinence et de la cohérence).
  • La caractérisation des personnages passe mieux en montrant leur relation aux autres. Les mettre en situation, en action ou en réaction.
  • Dévoiler les personnages petit à petit, partir d’un trait fort pour marquer le spectateur, puis nuancer leur caractère au fur et à mesure.
  • Ne pas dire, mais montrer (l’action, les personnages, l’arène…)
  • Toujours utiliser le conflit comme moteur, la vie du protagoniste doit être un enfer (surtout dans l’acte 2), rien ne devrait lui arriver facilement tout cru dans le bec.
  • Prévoir des moments de repos au cours du récit pour renforcer le conflit par contraste et éviter la monotonie du ton.
  • Commencer simple, et une fois l’objectif et les personnages bien identifiés, complexifier petit à petit.
  • Les dialogues doivent être limpides. Il faut les lire à haute voix pour sentir s’ils passent correctement ou pas. Leur seul raison d’être est de servir l’action :
    • En caractérisant celui qui parle (le contenu du dialogue est plus important que la manière de le dire)
    • En illustrant les relations entre celui qui parle et autrui
    • En informant sur les désirs et le ressenti de celui qui parle
    • En faisant avancer l’action ou en la rendant vraisemblable

Quelques conseils :

Attention à bien résoudre tous les conflits éventuels du premier acte rapidement. Sinon ils risquent de voiler l’objectif principal du protagoniste.

Toujours préparer, c’est le meilleur moyen d’éviter le deus ex machina, et de rendre une œuvre séduisante. Plus des éléments exposés en amont viennent prendre leur place dans la suite du récit, plus l’histoire est riche. Préparer ne veut pas dire vendre la mèche, attention de ne pas tuer dans l’œuf vos effets de surprise.

Toujours exploiter. S’il y a eu annonce plus ou moins forte sur un objet, un personnage, un lieu… Alors il doit être exploité à un moment, car le spectateur aura enregistré sa présence et s’attendra donc à son utilisation ultérieure.

L’ellipse est un outil capital en scénarisation qui permet de gagner du temps en ne montrant pas tout. L’ellipse temporelle et picturale est la plus simple, elle consiste à omettre une partie du temps écoulé et/ou à ne pas montrer une partie de l’action facilement reconstituée par le spectateur. Par exemple : Le personnage enfile sa veste, dans le plan suivant il est au restaurant. Pas besoin de nous montrer son trajet… L’ellipse narrative est plus délicate à manier, mais plus riche. Elle consiste à passer d’un état à un autre en omettant volontairement une information. Par exemple : une famille joue dans son jardin devant la demeure familiale. Dans la scène suivante, la maison est en ruine et calcinée. On en déduit qu’il y a eu un incendie et un changement fort pour la famille heureuse et unie dépeinte précédemment.

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