Vous avez bien nettoyé le fond ? Bien récuré la forme ? Vraiment ? Vous en êtes donc au strict minimum à votre troisième jet, n’est-ce pas ? Si ce n’est pas le cas, recommencez. Il doit manquer quelque chose – voyez l’exemple de Nikkos, qui a soumis un premier, peut-être un deuxième jet tout au plus. 😛
Quand vous en êtes là, vous pourriez être tenté de penser que c’est terminé, ce serait une erreur ! À ce stade, vous pouvez commencer à prospecter, et ce qu’il peut alors vous arriver de mieux, c’est d’enquiller sur une autre série de corrections, j’ai nommé :
Les corrections éditoriales
Hé oui. Il est fort à parier que votre éditeur aura son mot à dire – en fait, l’inverse serait un brin inquiétant.
Que ce soit la taille, certains passages, certains personnages, ou simplement des corrections que vous auriez manqués, vous recevrez quelques consignes professionnelles. Soyez à l’écoute, il y a beaucoup à apprendre, surtout si c’est votre première édition. Un bon professionnel devrait discuter avec vous de votre texte. Ne vous braquez pas, soyez réceptif. Vous connaissez votre texte mieux que lui, certes, mais il sait mieux que vous comment le présenter et le vendre – parce que oui, c’est ça le métier d’un éditeur : pas dorloter les auteurs, mais vendre des livres… À vous de voir…
Dans certains cas, on vous fera juste changer le titre et revoir les corrections proposées par le correcteur. Dans d’autres, on peut vous challenger sur votre fin, sur votre ouverture, sur la tension dramatique, la nécessité de tel ou tel personnage, de tel ou tel passage… Cela dépend aussi beaucoup de l’effort que vous avez mis en amont de votre soumission.
Dans le cas de Nikkos Brisant et son roman Le Vieil Artefact, on ne saura probablement jamais ce qui s’est réellement passé. S’est-il braqué et opposé au moindre changement de la part de son éditeur, Mitch Bottom ? (Peu probable, vu que sans même critiquer le style et le verbe de Nikkos, il y avait, comme nous l’avons vu, de simples erreurs objectives à corriger, rien qui justifie un refus, au contraire). Ou bien Mitch était-il malade, pressé, peu enclin à faire relire le manuscrit par un comité de lecture ou des correcteurs professionnels ? A-t-il signé le B.A.T (Bon à tirer) sous la menace ? Mystère. Mais normalement, vous serez soumis à une relecture scrupuleuse et quelques ajustements, contrairement à Nikkos. Je vous renvoie pour cela sur l’article de Roxane Dambre.
Dernière relecture corrective
Après les ajustements éditoriaux effectués – qui ont pu jouer sur tous les fronts du texte –, il est capital de faire une dernière passe de relecture corrective du fond et de la forme. En effet, les petits ajustements ont pu changer la dynamique de certaines scènes, supprimer des objets utilisés ensuite, changer le temps, le genre ou le nombre de certains sujets… Bref, il est de bon augure de corriger les corrections et s’assurer que le tout est bien cohérent dans sa version finale. Qui sait ? Après tout, peut-être que le roman de Nikkos est victime d’avoir simplement manqué cette phase ? Il était tout bien ficelé, corrigé, ajusté, mais personne n’a fait une dernière relecture alors qu’un malencontreux copier/coller avait remplacé la version finale par le premier jet…
Mon avis de lecteur :
Je m’attends à ce que l’éditeur ait recadré les éventuels manques de l’auteur de manière à ce que le produit fini soit exempt de fautes grossières. Je vais tout de même débourser autour de 20 € pour une première édition. Que l’histoire ou le style ne me plaisent pas, c’est le jeu, mais qu’il y ait des fautes et du travail à moitié fini ? Non !
Mon avis d’auteur :
Certes, après tant d’efforts, on a envie de crier « touche pas à mon texte ! » à la moindre idée de changement. Mais il faut savoir rester humble. Si vous êtes arrivé là, vous ne devriez pas avoir besoin de défendre votre texte, il se défendra de lui-même. 😉
Pour finir
J’espère ne pas vous avoir découragé. De toute évidence vous passerez plus de temps à corriger votre roman qu’à l’écrire. C’est ça la vie d’auteur : persévérance et pugnacité !
Évidemment, Nikkos et Mitch nous ont prouvé tout le contraire. Apparemment, vous pouvez tout ignorer de ces quelques conseils et faire éditer votre premier jet tel quel. C’est tentant, et si vous croyez au miroir aux alouettes, allez-y, essayez. Pour les autres – qui ne s’appellent pas Nikkos et n’ont pas fait de barbecue avec Mitch le week-end dernier –, voici un petit récapitulatif de ce que peut donner le processus. Évidemment, chacun vit cela différemment. Par exemple, sur mon roman Naturalis, il m’a fallu quatre jets avant de soumettre et non trois, à cause de profonds changements de style et l’ajout de deux personnages qui se sont imposés en cours de route.
Merci de m’avoir suivi jusque-là, et voici la fiche récapitulative.
Troisième jet? Tu veux ma mort? XD
Oui, il faut frôler la mort cérébrale avant de commencer les soumissions 😉 cela permet de justifier la léthargie post-scriptum.
Trois ou quatre jets… petit joueur !
Mon tome 1 doit en être à 10 et il n’est pas encore passé par les corrections éditoriales (moi, maniaque ?)
Ha mais on est bien d’accord. Trois, c’est un minimum 😉
Je suis plus age moi, j’en suis au 6ème jet -tout confondu) et j’attends la vague éditoriale ^^
Moi je fais un premier jet, une seule et unique réécriture, et ensuite je fais les edits demandés par mon correcteur, et basta.
Résistez quand même, lors des corrections éditoriales.
Mon directeur de publication a voulu me faire ôter toute la scène de sexe au motif que c’était trop osé, cela ne passerait pas. J’insistais sur le plaisir particulier de l’homme qui fait l’amour à une femme en corset. J’ai ôté tout ce qui était appuyé, mais j’ai gardé le plaisir lié au corset, sans insister. C’est passé, à contre-cœur, mais passé. C’était important car c’était un climax du roman, ce qui semblait avoir échappé à mon éditeur.
Pour le reste, j’ai bien volontiers cédé sur toutes les suggestions, que j’ai trouvées judicieuses où au moins acceptables.
S’ aux webmasters : les textes en petits caractères s’affichent en 1/2 mm de haut. C’est petit, sur un ipad, quand on n’a plus des yeux de vingt ans.
Après des années passées sur les mêmes manuscrits, j’ai totalement changé de méthode et suis celle de Kanata. Trois jets, en ce moment, avant les corrections éditoriales, ça me va plutôt pas mal. 😉