- La fanfiction vue par une pas-si-fan
- De la fanfiction (1/3)
- De la fanfiction (2/3)
- De la fanfiction (3/3)
En fait, à partir d’un moment, on considère que le fandom (c’est-à-dire l’ensemble des œuvres produites à partir d’une œuvre de base) s’auto-influence. C’est-à-dire que les lecteurs de fanfiction peuvent finir par ne plus lire du tout/ne plus regarder du tout l’œuvre d’origine, si elle est en cours, surtout si les saisons s’enlisent, si la saga devient moins bonne, etc. Mais ils vont par contre continuer à faire vivre l’univers qui les a captivés initialement en continuant à lire et écrire des fanfictions dessus. La référence n’est alors plus l’œuvre en elle-même mais tout ce qui s’est créé autour : le fandom développe sa propre vie. Et là, apparaît toute une variété de dérivations autour de l’histoire de base.
Exemples : un jour, un auteur a envie de faire du personnage d’Edward un Dominateur sexuel (avec un grand « D », comme dans « BDSM ») et, paf, d’autres auteurs vont avoir envie d’écrire des fanfictions BDSM sur Twilight ; un autre a envie d’imaginer comment seraient les personnages du manga Naruto s’ils étaient au lycée et, paf, les schoolfics (ça porte un nom, oui), vont pousser comme des petits pains. Au même titre, on voit parfois des séries de vampire-fics (et si Draco Malfoy était en fait un vampire ?), de Dark!nom du personnage (exemple : Dark!Harry si la version « dark » d’un Harry Potter s’est mise à faire des émules), etc.
Le fait d’avoir un vocabulaire propre favorise aussi l’existence de liens très forts dans le milieu de la fanfiction et peut en arriver au point que l’œuvre originale soit totalement éclipsée par ses imitations.
C’est ce qui est arrivé au fandom Twilight : aujourd’hui, si vous voulez trouver des vampires dans les fanfictions écrites sur cette œuvre, vous pouvez vous préparer à chercher longtemps… trèèèèès longtemps… Et ça fait une paye que ça dure (en fait, s’il y a eu un jour des fanfictions Twilight comportant des vampires, ça n’a pas dû durer longtemps). Toutes les fanfictions Twilight ou quasi n’en sont pas, en réalité : elles reprennent les personnages, qui sont finalement plus qu’aisément réutilisables dans le sens où ils représentent des stéréotypes extrêmement communs en matière de romance, et après les fictions sont toutes des fictions originales : seuls les noms des personnages et certaines de leurs caractéristiques (physiques et de caractère) sont conservés.
En fanfiction, le fait de ne pas respecter les caractères des personnages porte même un nom : OOC (Out Of Character), son opposé étant IC (In Character). Écrire des personnages qualifiés d’IC par les lecteurs est d’ailleurs le plus beau compliment qu’un auteur puisse recevoir s’il a veillé à respecter les personnages de l’œuvre d’origine (le Graal de l’auteur de fanfiction, en quelque sorte), mais la vérité c’est que beaucoup d’auteurs s’en moquent totalement. Nombreux sont ceux qui annoncent sans gêne en entête de leurs fictions le fait que leurs personnages sont OOC. Autrement dit : fichez-leur la paix si leur vision des personnages ne vous convient pas.
Et les auteurs des œuvres d’origine, qu’est-ce qu’ils en disent ?
Du bien, du mal… ça dépend des cas.
Il y a la liste de ceux qui refusent les fanfictions sur leur univers qui ont un avis très critique dessus, il y a ceux qui favorisent la fanfiction au point d’en héberger ou d’en avoir hébergé à un moment donné sur leur site personnel d’auteur, il y a ceux qui sont allés jusqu’à appuyer la publication d’une fanfiction basée sur leur œuvre en tant que roman publié, et il y a surtout l’immense majorité qui n’en dit rien et laisse faire.
Parlons des cas particuliers :
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G.R.R. Martin (la saga Le trône de fer) : fermement opposé à la fanfiction sur ses œuvres, comme on l’a dit plus haut, mais qui n’a pas eu d’autre choix que de l’accepter sur la série qui a été adaptée de sa saga, même s’il a indiqué regretter que la chaîne HBO se soit prononcée en faveur de la fanfiction. Cela faisait partie du contrat qu’il a signé et, dans la mesure où il ne possède pas les droits sur la série, il n’a donc aucun droit moral ou légal de s’y opposer. Le résultat, c’est que ça a ouvert la porte aux fanfictions sur Le trône de fer qui, du coup, ne sont pas annoncées comme tirées des romans mais de la série, ce qui est une distinction on ne peut plus symbolique,
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J.K. Rowling (la saga Harry Potter) : fortement positionnée en faveur de la fanfiction, mais avec l’émission d’une réserve sur la fin qui, exprimée trop tard, n’a jamais été entendue, du coup. Pour la petite histoire, après avoir exprimé plus que clairement son affection pour les fanfictions, J.K. Rowling est revenue quelque peu sur ses propos en découvrant des fanfictions étant particulièrement poussées, soit sur le plan sexuel, soit sur le plan de la violence, ce qui l’a inquiétée étant donné qu’Harry Potter est une saga de romans jeunesse, donc lue par des enfants pouvant tomber sur ces fanfictions… Il y a même eu une action de ses avocats pour faire fermer un site hébergeant ces fictions et elle a exprimé clairement le fait qu’elle ne voulait pas que ces fanfictions-là soient publiées (porno, très violentes, etc.). Mais, eh, ça faisait des années que le fandom Harry Potter existait et s’auto-alimentait ! Des années que des auteurs de ce fandom écrivaient de l’érotique et/ou des fanfictions comportant de la violence (présente dans les romans, d’ailleurs, même si exacerbée parfois dans les fanfictions). Malgré toute leur affection pour J.K. Rowling, nombreux n’ont pas voulu cesser soudain d’écrire ces fictions situées dans cet univers qu’avec le temps ils avaient fini par s’approprier. Et les habitudes n’ont pas été changées. Note : si j’évoque ce point, je précise toutefois que le fandom Harry Potter est extrêmement varié et que ce type de fanfiction est très loin d’en représenter la majorité,
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Les frères du groupe Tokio Hotel et les acteurs Robert Downey Jr. et Jude Law : j’ai considéré longtemps avec un certain effarement (ou un effarement certain) l’existence de fanfictions sur ces « personnes » (et non pas ces « personnages ». On appelle ça des R.P.F. : « Real People Fic ». Oui, là aussi, ça porte un nom) mettant en scène ces deux frères dans une relation sexuelle incestueuse ou ces deux acteurs dans une relation amoureuse et souvent sexuelle aussi. Et puis les deux frères ont exprimé publiquement qu’ils connaissaient l’existence de ces fanfictions et que ça ne les dérangeait pas, et les deux acteurs se sont carrément filmés en lisant des fanfictions écrites sur eux et en délirant à ce sujet : ils en rajoutaient même pour titiller leurs fans (au féminin, le mot « fans »), donc bon…,
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Marion Zimmer Bradley (la saga Ténébreuse) : le cas le plus dramatique qui puisse être cité et celui qui représente désormais la référence en matière de risques liés à la fanfiction. L’histoire est longue mais, pour la résumer vite fait, Marion Zimmer Bradley avait encouragé la production de fanfictions sur sa saga Ténébreuse dans un fanzine d’une manière extrêmement forte dans le sens où elle chapeautait carrément tout ça et qu’elle en rassemblait les meilleures dans une série d’anthologies. Et puis, et c’est là que les versions divergent : soit elle est tombée sur une fanfiction recouvrant des éléments qu’elle avait justement utilisés dans la suite de Ténébreuse qu’elle était en train d’écrire (ou qu’elle comptait utiliser), soit elle a voulu reprendre pour elle des éléments lus dans une fanfiction. Toujours est-il que la petite somme d’argent qu’elle a proposée en compensation à l’auteure concernée pour acquérir tous les droits de sa fanfiction n’a pas suffi à cette dernière qui s’est sentie volée, et l’affaire est allée jusqu’à l’action avec avocats. Et Marion Zimmer Bradley a été tellement douchée par cette histoire qu’elle a fermé totalement derrière la porte aux fanfictions et en a interdit la publication sur ses œuvres.
Conclusion ?
S’il en faut une, le conseil le plus fréquemment donné par les auteurs concernant les fanfictions publiées sur leurs œuvres est de ne jamais les lire, surtout s’il s’agit d’une œuvre inachevée, conseil qui me paraît extrêmement pertinent et qui mérite d’être étudié.
Conclusion 2 : la fanfiction, c’est quelque chose de non maîtrisable. D’une part, aucun auteur ne pourra jamais empêcher qu’il en soit « écrit » : à la rigueur, il peut empêcher qu’il en soit « publié ». D’autre part, il existe même des fanfictions sur les œuvres des auteurs faisant partie de la fameuse liste d’auteurs en refusant. Le site AO3, en particulier, a une équipe légale chargée de contester les plaintes qui pourraient être déposées par les ayants droits en se protégeant pour cela derrière la loi américaine.
À l’arrivée, tenter de lutter contre la fanfiction, pour un auteur, c’est comme tenter de remettre un poussin dans sa coquille : une fois que son œuvre est publiée, elle ne lui appartient déjà plus totalement ; elle appartient aussi à ses lecteurs.
« À l’arrivée, tenter de lutter contre la fanfiction, pour un auteur, c’est comme tenter de remettre un poussin dans sa coquille : une fois que son œuvre est publiée, elle ne lui appartient déjà plus totalement ; elle appartient aussi à ses lecteurs. »
Amen.
J’apporterai personnellement néanmoins une nuance sur ce passage :
« Toutes les fanfictions Twilight ou quasi n’en sont pas, en réalité : elles reprennent les personnages, qui sont finalement plus qu’aisément réutilisables dans le sens où ils représentent des stéréotypes extrêmement communs en matière de romance, et après les fictions sont toutes des fictions originales : seuls les noms des personnages et certaines de leurs caractéristiques (physiques et de caractère) sont conservés. »
Pour moi, ça reste cependant des fanfictions, quand bien même je n’ai jamais lu une seule fic Twilight. Leurs auteurs ont interprétés les personnages à la lumière de leur(s) lecture(s), et leur écriture s’appuie consciemment ou non sur cette lecture. C’est donc bien de la fanfiction, à mon sens, même si on est quasiment hors oeuvre.
Je suis d’accord avec le fait qu’un auteur original ne devrait pas lire de fanfiction sur son oeuvre, en particulier si elle n’est pas terminée. Je pense qu’il existe un lien très fort entre un auteur et son histoire, en particulier si elle est originale, et il peut y avoir confusion, ou pire, pour celui-ci s’il est confronté à d’autres interprétations de ses écrits.
Remarque, je te dirais que, si on m’avait posé la question il y a un peu plus d’un an, j’aurais dit tout à fait autre chose pour le fandom « Twilight ». 🙂 A ce moment-là, je m’énervais d’ailleurs très fortement contre le phénomène « Fifty Shades » et toutes les autres transformations de fanfiction en fiction originale parce que, même si l’univers était différent, les personnages restaient ceux inventés par un autre auteur, donc ils ne devaient pas être repris pour le compte de l’auteur dans une publication payante. Et puis j’en suis revenue. Pour plusieurs raisons :
– D’une part, la limite entre la fanfiction et la fiction originale est parfois extrêmement floue.
Cas classique : l’auteur d’univers alternatif (schoolfic et compagnie) avec OOC qui, au fur et à mesure de son écriture, se détache complètement de l’influence initiale de l’oeuvre de base pour finir par développer tout simplement ses propres personnages dans son propre univers… Tant pis s’ils ont encore les noms et la couleur des cheveux des personnages : pour lui, ils sont totalement autres.
Autre cas (moins classique mais ça arrive) : l’auteur qui se met à écrire sur un fandom alors qu’il n’a en fait jamais vu ou lu l’œuvre dont les fanfictions sont inspirées, ne lit que des UA et n’écrit donc que sur ces UA. Et « Twilight » est connu pour être un fandom dans lequel c’est particulièrement fréquent.
Troisième cas : l’auteur qui glisse progressivement de la fanfiction à la fiction originale et arrive au moment où, en fait, il a écrit une fiction originale en croyant écrire une fanfiction, tant tout, dans l’univers, les personnages, les liens entre ces derniers, n’avaient plus rien de l’œuvre originale. Et c’est ce qui m’est arrivé en tant qu’auteur.
– Et, d’autre part, le fandom Twilight est, en lui-même, vraiment un cas à part. Je me suis longtemps interrogée sur l’isolement des membres de ce fandom, c’est à dire que les lecteurs de fanfiction sont, en général, des lecteurs de « fanfiction », c’est à dire qu’ils vont s’intéresser à un fandom mais aimer aussi découvrir des fanfictions écrites sur d’autres fandoms : c’est le fait de prolonger le plaisir de se plonger dans une œuvre/de suivre des personnages/de voir poussé plus loin certains éléments de l’œuvre, qui les attire. Si, au début, les lecteurs ne s’intéressent souvent qu’à un seul fandom, ça ne dure généralement pas. Avec Twilight, que dalle ! Je m’en suis plus que rendue compte les fois où j’ai voulu chercher quelqu’un sur ce fandom pour faire des recommandations dessus sur le site « Fic is not the enemy », que j’administre : la très grande majorité des membres de ce fandom ne s’intéresse absolument pas à la fanfiction d’une manière générale. Ils ne lisent que des fanfics Twilight, ils ne connaissent même pas les autres amateurs de fanfiction, ils ne savent pas ce qu’il se passe dans les autres sphères de la fanfic, lorsque j’ai proposé des recrutements/des partenariats, ça n’a jamais éveillé le moindre intérêt… Mais zéro ! C’est vraiment un milieu clos. Après, bien sûr, il y a toujours des cas particuliers de gens qui pourront dire « oui mais moi, je ne suis pas comme ça » mais, dans l’ensemble, c’est vraiment ce qu’il se passe. Et, lorsqu’on ajoute à ça le fait que ces lecteurs ne sont en fait même pas de réels amoureux de la saga Twilight, dans le sens où ils préfèrent lire une fanfiction à une nouvelle bonus écrite par S.Meyer (c’est arrivé d’avoir un appel à don dans lequel des auteurs de fanfic et S. Meyer elle-même ont mis des nouvelles aux enchères et la différence de dons a été massive… et absolument pas en faveur de S. Meyer), dans le sens également où les fictions reprenant l’univers de S. Meyer (vampires, etc.) sont non seulement quasi absentes mais boudées par les lectrices, on en arrive à la conclusion que ce que veulent lire ces lecteurs, ce n’est pas de la fanfiction Twilight et, même, pas de la fanfiction tout court. C’est de la romance classique, très stéréotypée, et là-dessus on est obligé de se rendre compte qu’en fait, Bella et Edward ne sont ni moins qu’un énorme stéréotype en matière de romance : même pas des personnages originaux qui ont vraiment un caractère propre : juste des personnages tellement stéréotypés qu’ils sont réutilisables à l’infini.
Enfin, après, c’est toujours difficile, dans ces cas extrêmement limites, de définir si un texte est encore de la fanfiction ou une fiction originale maquillée, c’est clair. Mais, au vu des particularités de ce fandom, j’en suis du moins arrivée à cette conclusion. ^^
C’est super intéressant ce que tu dis sur le forum Twilight. Comme je n’y traîne pas du tout, je m’étais pas aperçue de ça, mais en fait, c’est tout à fait cohérent d’utiliser ces persos stéréotypés simplement pour lire de la romance, sans être spécialement un gros fan des vampires d’origine.
Après, par contre, pour le côté fermé, je dois dire que c’est souvent ça aussi pour Harry Potter, quand même. Perso, j’ai presque jamais lu sur d’autres forums qu’HP, quand je le fais c’est de la curiosité sur un OS, très court, et je m’en lasse immédiatement. Mais après, le fandom HP est tellement énorme et divers que tu peux passer des années à l’explorer sans t’en lasser, et il regorge de sous-genres.
Et pour ce que tu disais du fandom qui fonctionne de façon « indépendante » de l’oeuvre : il y a aussi ce phénomène intéressant d’auteurs qui créent des OC (personnages originaux, pour les novices) qui sont repris par d’autres auteurs de fanfics.
Oui, le fandom HP est assez fermé, aussi, je confirme. 😉
En fait, j’ai une expérience particulière d’examen de ces différents fandoms du fait de ce que j’ai fait (et que je fais encore) pour « Fic is not the enemy », dans le sens où, vu que le principe est de regrouper des lecteurs autour de l’envie de partager de manière large de bonnes fictions, tous fandoms confondus, je m’occupe de recruter des gens intéressants et intéressés par le faire, et deux fandoms m’ont donné des difficultés… mais même pas racontables. Tu devines lesquels. ^^ Un seul m’a résisté, toutefois, au point que j’ai fini par abandonner : Twilight. Ces deux fandoms sont relativement fermés du fait de la multitude de fanfictions existantes, de la grande cohésion de leurs communautés et, pour HP, de la grande variété de fictions proposées. C’est clair que c’est tellement énorme, tellement riche, qu’il y a déjà un terrain gigantesque à explorer avant de s’intéresser à autre chose. Mais la communauté HP est cependant très investie sur le sujet de la « fanfiction » tout court, d’une manière générale, et on trouve des lecteurs intéressés par le fait de partager leurs lectures, même si ce ne sont jamais des lecteurs mono-fandom (de toute façon, aucun « recommandateur » n’est jamais mono-fandom, je pense que ça va avec l’envie de diffuser un peu largement ses bons plans lecture). Dans le fandom Twilight, par contre, les barrières sont vraiment très fortes. Ceci-dit, je pense que le regard péjoratif et les critiques que subit régulièrement Twilight/la romance et donc que doivent subir les amateurs de ce fandom n’est pas à négliger, aussi. Ça limite probablement assez fortement les envies de se frotter à d’autres communautés.
Juste pour continuer sur le fandom HP, en effet, il est relativement fermé, de par mon expérience, mais maintenant que la série principale est finie, on voit que les lecteurs de fics HP se promènent de plus en plus ailleurs. J’ai d’ailleurs moi-même commencé par HP , à ne lire que ça pendant presque trois ans avant de passer progressivement à d’autres fandoms (notamment grâce aux favoris de mes revieweurs/auteurs sur ff.net). Maintenant, je ne compte même plus les fandoms que je lis ^^ Et je suis membre d’au moins quatre communautés sur divers univers. Les lecteurs HP, comme tu le soulignes dans ton commentaire, me semblent très ouverts en général, impliqués dans la fanfiction plus que dans un univers unique. J’ai eu énormément de discussions théoriques sur le monde la fanfiction avec des membres de l’univers HP, et c’est bien grâce à cela que j’ai pu m’ouvrir à tous ces univers. Les fanfictions sont un monde prolifiques de découvertes, de nouveautés et d’imagination débridée.
Ping : Article sur la fanfiction | Valéry K. Baran & Opelleam
Coucou,
Tiens, je me souviens d’une expérience qui m’est arrivée, concernant le fandom « Twilight », qui appuie ton propos.
Il y a quelques années en arrière, je cherchais pas mal de forums traitant de fanfiction et là, je crois trouver mon bonheur, puisqu’il ne proposait pas que des fanfics estampillées Twilight (on publiait nos textes dans une catégorie dédiée à chaque fandom), qui, j’avoue, devenait mon principal cauchemard… Sauf que, la catégorie Twilight regroupait en réalité 90% des fics du forum en question, sans compter les commentaires qui allaient principalement aux fanfics Twilight ou le topic consacré à la saga qui possédait à lui seul plus d’une soixantaine de pages. Les autres oeuvres, dont certaines ont pourtant bien plus matière à débat (enfin, je trouve plus que dans l’oeuvre pré-citée), même la série Vampire Diairies, souvent suivis par ce même public n’a pas le même engouement que la saga de Meyer. Bref, je vais arrêter de parler de Twilight parce que cette sage continue de me hérisser…
Concernant le passage de la fanfiction et de la fiction, j’ignore si je suis une des rares dans ce cas, mais personnellement, j’ai pas commencé par de la fanfic mais bien de l’originale et ce, déjà adolescente. C’est l’arrivée d’Internet chez moi, (courant début des années 2000) qui m’a fait « basculée » dans le monde de la fanfiction et ce, durant plus de dix ans, avant que, de façon des plus naturelles, je reviens à de l’originale. En fait, il s’est passé un phénomène un peu curieux. Sur les dernières années où je publiais que de la fanfic, mes projets d’originales revenaient me tarauder, si j’ose dire, et mes petits doigts sur mon clavier commençaient à n’en faire qu’à leur tête. Je m’éloignais sensiblement de la fanfic proprement dite et, je crois que le premier OS original que j’ai publié a été le déclic, le truc qui m’a débloqué pour l’écriture de textes originaux (car, la fanfic, e l’avoue, était un filet de sécurité rassurant). J’ai d’ailleurs plus de mal maintenant en fanfic (respectueuse et scrupuleuse des personnages et de l’univers, car un UA me pose pas cette difficulté) qu’en originale. Je sais pas si cette expérience peut t’intéresser mais voila.
Bon, allez, je retourne à mon Nano.
Coco
Ah oui, c’est vrai, tu fais bien de le relever : la fanfiction n’est pas toujours ce par quoi commencent les auteurs. Il y en a aussi qui font comme toi : original d’abord, puis fanfic, puis retour à l’original.
L’entrée dans la fanfic m’est cependant toujours apparue comme soit un début, soit un renouveau, là où le passage de la fanfic à l’original est généralement une continuité. Souvent, je vois des gens dire ça : « avant, j’écrivais mes propres histoires, puis je ne l’ai plus fait depuis longtemps/puis j’en ai perdu le goût/je stagnais… » et, finalement, la fanfiction apparaît alors comme une nouveauté : autre chose, vraiment. Alors que le glissement de la fanfic à l’original se fait généralement, d’une part, dans une continuité (pas de pause sur le plan de l’écriture entre temps) et, d’autre part, naturellement (avec écriture de personnages/d’univers de moins en moins reliés aux personnages/à l’univers de l’œuvre d’origine, l’apparition des univers alternatifs, etc., jusqu’au moment où les liens avec l’œuvre d’origine sont tellement faibles que le passage à l’écriture d’originales devient une évidence).
Mais bon, il n’y a pas non plus de généralité : chacun a son vécu personnel. 🙂
Je suis assez d’accord avec la longue explication de Valéry K. Baran. Le fandom Twilight est assez fermé, les histoires où sont présents les Cullen en tant que vampire sont soit abandonnées, soit ennuyeuses. Lorsque c’est sur les Quileutes, ça va un peu mieux. Mais c’est vrai que l’œuvre originale a peu de crédit. Pourquoi ?
Je vais donne mon avis sur ce sujet. La série est longue, la première lecture est certes exaltante mais je n’ai jamais eu envie de relire un des tomes que j’avais pourtant dévorés. Tous sont à la première personne, le point de vue de Bella est précis mais beaucoup (dont moi) ont du mal avec ce personnage, trop passif, trop aimé, pas assez de relief, trop banale dans un monde de vampire et de loup garou.
Alors quand je cherche une fanfiction sur Twilight, je cherche un point de vue différent, peu importe de qui c’est le point de vue en fait. Mais un point de vue différent sans rien changer à l’histoire est très intéressant que ce soit des évènements vu dans l’œuvre originale ou après.
Cependant, je minimise pas le travail de Stephanie Meyer, elle a remis au goût du jour les vampires, c’est pas rien. Ils tiendront peut-être plus longtemps maintenant qu’ils brillent au soleil. Mais elle a surtout créer un bel univers, et certaines fanfictions que j’ai réussies à trouver lui rende un bel hommage loin des clichés et stéréotypes.
Bonne continuation.
Je me permets une petite réponse à Valéry Kumfu sur le passage fanfiction à l’écrit original.
Je pense que cela dépend vraiment de chacun car il ne me viendrait plus à l’idée de faire des OCC ou de changer radicalement l’univers de l’œuvre originale. Au contraire je la suis de près, parfois j’invente des nouveaux personnages pour les tester, les confronter à ceux qui existent déjà, mais je tente de ne pas le faire hors contexte. Mais pour moi, la fanfiction n’est pas plus simple que l’œuvre originale, la seule facilité réside dans le fait qu’on a pas à choisir les prénoms !
A Maneeya : C’est vrai que la fanfiction a ses propres difficultés. Une base déjà utilisable et permettant déjà une adhérence des lecteurs aux personnages et à l’univers, mais des caractères à respecter, un univers à respecter, des actions et des réactions à imaginer en accord parfait avec les personnages, un monde et des personnages à connaître sur le bout des doigt… C’est quelque chose. 🙂 Personnellement, je trouve tout de même la fanfiction plus aisée ne serait-ce que pour ça : les lecteurs qui lisent un fandom sont déjà séduits par les personnages et l’univers. L’adhérence, l’amour, l’envie de lire la suite des aventures de ces personnages est déjà là, et de manière très forte parce que, généralement, on écrit en tant que fan pour des fans. C’est énorme. Mais oui, les difficultés ne sont pas forcément les mêmes. ^^
Ping : Article sur la fanfiction | Valéry K. Baran & Hope Tiefenbrunner