Bonjour à tous, et belle et heureuse année 2014 à vous. Je vous la souhaite pleine de belles rencontres, de belles lectures, et de bons moments avec vos proches. Ça, et la santé. L’essentiel, en bref !
Pour bien commencer l’année, je vais vous parler d’une œuvre éditée en deux formats différents : roman et BD. Cool, non ?
Pour parfaire l’éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu’ait connu l’Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues années, le maître et l’apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu’à la capitale Edo, où l’Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.
Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l’archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat, et la douceur perverse de la trahison.
Avec La Voie du Sabre, Thomas Day plonge ses lecteurs dans un Japon de fantasy, un Japon du XVIIe siècle qui ne fut jamais, où la magie et les dragons existent, où le métal météoritique des sabres est trempé dans le sang.
Le style est coupant comme un sabre. Les personnages aussi durs que la pierre. L’émotion aussi vive que l’eau d’une rivière. J’ai d’ailleurs adoré ce détail, manifestation discrète de la magie : Musashi est capable de sculpter l’eau. Les descriptions de ce phénomène sont aussi brèves que poignantes.
La magie se trouve d’ailleurs davantage dans l’ambiance du roman que dans son contexte. Certes, le Japon est dirigé par une impératrice dragon, mais ce n’est exploité que vers la fin, et l’ambiance est à ce moment déjà posée.
J’ai également beaucoup aimé le fait que l’auteur reprenne le découpage des romans d’aventure initiatiques japonais, un peu comme La pierre et le sabre puis La parfaite lumière d’Eiji Yoshikawa. On retrouve dans La voie du sabre la même recherche de pureté, de vérité, de noblesse, sur un chemin entaché de souffrance, de sang, de mort et de trahisons. D’ailleurs, on y retrouve aussi l’un des personnages, nul autre que le fameux samurai Miyamoto Musashi ! Une figure nationale du Japon, sur laquelle je vous conseille vivement de vous pencher si vous êtes au nombre des amoureux du pays du soleil levant. 🙂
Et donc ce roman, qui est la (non-)suite fictive d’un diptyque d’Eiji Yoshikawa, a été adapté en BD. Ou du moins le premier tiers l’a été, la suite est en attente.
Une BD superbe, et extrêmement fidèle ! On y retrouve des morceaux de la narration, des bouts entiers de dialogue. Très peu de réécritures, une fidélité quasi absolue, à l’exception de certaines scènes coupées (mais qui n’étaient à mon sens pas essentielles, donc je trouve le travail d’adaptation du scénariste vraiment pertinent). Par contre je vous déconseille de lire la BD juste après avoir lu le roman : elle est magnifique, elle rend totalement justice à La Voie du sabre et à l’écriture hyper esthétique de Thomas Day, mais elle colle tellement aux mots qu’on a un peu une impression de répétition. À lire avec le recul, et une fois que le souvenir du roman se fait un peu flou… ou à lire avant le roman, carrément ! 😉
Donc, résumons : un excellent roman, une excellente adaptation… et deux coups de cœur coup sur coup pour ma part !
Thomas Day, c’est bon, c’est fin, ça se mange sans faim. D’ailleurs j’attends la suite de la BD, moi… et vous ?