Nous avons exploré la phase de conception d’un roman à travers les séries sur la méthode du flocon, la scénarisation et la résultante hybride des deux. Aujourd’hui je vous propose de faire un bond dans le temps et de passer directement à la phase de correction. Cette série se déroulera en quatre articles :
1. Cette intro ;
2. Révision du fond ;
3. Révision de la forme ;
4. La conclusion.
Commençons tout de suite avec une question importante :
Jusqu’où corriger son texte ?
Si vous êtes de ceux qui pensent : « Jamais ! Mon premier jet est final et les correcteurs se chargeront des menus fautes et coquilles pendant que je planche sur mon prochain chef d’œuvre », merci d’être venu, vous pouvez passer votre chemin – et probablement supprimer ce blog de vos favoris. Par contre, si en lisant le titre de cet article vous avez eu une ou plusieurs des réactions suivantes :
- Vous avez levé les yeux au ciel dans un souffle déprimé en laissant retomber vos épaules de deux crans ;
- Vous n’avez pas pu retenir un petit rictus narquois – car vous venez vous-même de finir vos corrections, hein ? C’est ça ?
- Vous êtes pris d’une soudaine crise d’urticaire ;
- Vous avez remis le manuscrit qui trônait fièrement sur votre bureau depuis une semaine, dans son tiroir, sans même l’ouvrir, et êtes parti massacrer la manette de votre console de jeux ;
- Vous avez fondu en larmes en susurrant « Pourquoi tant de désarroi, ô monde cruel ? Cette tâche, n’en verrai-je point le bout du tunnel ? » – ou plus prosaïquement « putain, j’en peux plus ! »
- Par pur réflexe, vous avez sorti un crucifix, un pieu et une gousse d’ail – pardon, je voulais dire un Bescherelle, un dico et une gomme.
… alors bienvenue à bord. 😉
Rien ne me ferait plus plaisir que de vous donner LA réponse à cette vaste question « Jusqu’où corriger son texte? » à travers le présent article. Franchement, cela me rassurerait, je n’aurais plus de sueurs froides la nuit, de crises d’angoisse au lever et de coups de déprime durant le trajet au boulot. Malheureusement, en tant qu’auteur, je suis très bien placé pour savoir que les mondes imaginaires ne sont que dans mes écrits. Dans la vraie vie, je n’ai pas la réponse absolue à cet épineux problème qui touche beaucoup d’entre nous.
Je pourrais vous faire des réponses à l’emporte-pièce du type :
Jusqu’où corriger son texte ? Jusqu’à la mort ! => Provocateur et un brin militant, mais pas d’une grande aide – si ce n’est pour le nuage de tags et les statistiques Google.
Plus simplement, je vous dirai qu’il faut le corriger jusqu’à ce qu’il soit « bon ». Oh ! Je sais, ça n’aide pas beaucoup plus. Tout est dans la définition du terme et nous avons sans doute tous notre propre définition d’un bon texte ou d’un mauvais.
Je vous propose donc de laisser la partie subjective de côté, après tout, écrire reste un art et il n’y aura jamais de majorité absolue sur ce qui est bon ou pas dans ce domaine – enfin j’espère, car la pensée unique est un concept qui me fait très peur ! Reste cependant à se pencher sur la partie objective de la chose. En effet, aussi artistique soit l’acte d’écrire, il n’en reste pas moins des règles et techniques de base à respecter (tout comme les peintres avec les mélanges de couleur ou les sculpteurs avec leurs outils différents en fonction des matériaux utilisés).
Dans les prochains articles de cette série, nous passerons donc en revue les points clés à vérifier sur le fond – j’en vois déjà monter sur leurs grands chevaux. Si si, il y a bien des choses « objectives » à vérifier sur le fond. Et sur la forme. Pour illustrer nos propos, nous utiliserons un best-seller français sorti en 2011 chez un grand éditeur. J’en tairai le nom par respect du travail d’écriture, mais pour référence nous utiliserons les informations suivantes :
- Titre du roman = Le vieil artefact.
- Auteur = Nikkos Brisant.
- Éditeur = Mitch Bottom.
Première publication le 31 mai 2013
J’ai hâte de lire cette série d’articles !
Je publierai vos articles sur ma page, je sais déjà qu’ils seront plein de pertinence.
Je viens de terminer cette terrifiante étape (merci Sabine BARBIER) et je dois dire que, sans l’aide d’une correctrice professionnelle, je n’y serais jamais arrivée !
Merci Cécile Ama Courtois, je pense effectivement que c’est plus facile de réaliser ses corrections quand on est guidé.
Au moins, on a l’assurance que le rendu final est nickel !
Punaise ! La pression que vous me mettez là… On se revoit la semaine prochaine pour la suite 😉
Non aucune pression ! Fais comme tu l’as prévu et ce sera très bien.
Merci pour le vote de confiance.
Oui, une phase nécessaire même si on maîtrise parfaitement le français, l’expression, la grammaire et l’orthographe…