1 an d’[EC] en chiffres et en lettres

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1anAu cours de la nuit d’Halloween 2012, il s’est passé un étrange phénomène. Cette période propice au passage entre les mondes – celui des morts et des vivants, des esprits et de la matière, des légendes et du réel –, a vu quatre auteurs allier leurs forces et leurs convictions pour combattre les forces du mal – ou du moins de l’ignorance éditoriale…
Quatre auteurs d’horizons différents, mais tous convaincus de pouvoir apporter leur pierre à l’édifice de la communauté des primo-romanciers francophones. Le 1er novembre 2012 naissait donc [Espaces Comprises]. Un an plus tard, quelques dragons ont été pourfendus, des auteurs en détresse remis sur le droit chemin, et des vérités exposées. Un petit bilan s’imposait sur les 365 derniers jours.

En chiffres

Parce qu’on peut à la fois être auteur et obnubilé par les chiffres, voici de quoi assouvir votre côté obscur.

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En lettres

Cette année, nous avons accueilli six intervenants qui ont enrichi le contenu du site : Alan Spade (et son expérience en auto-publication), Anne Rossi (et son expertise en séries numériques, entre autres), Cécile Duquenne (et sa promotion de la littérature SFFF 100 % francophone), Jean-Christophe Heckers (et les coulisses des mauvais éditeurs), Roxane Dambre (et sa démystification du métier) et, toute dernière arrivée, Florence Chevalier (et son énorme liste d’appels à textes !).
Merci à eux pour le temps consacré à [Espaces Comprises] et pour leur confiance !

Un an après la création du site [Espaces Comprises], nous sommes très fiers d’annoncer la création de l’association [Espaces Comprises] ! Enregistrée à Saint-Germain-en-Laye, l’association a vu le jour en octobre dernier. C’est une nouvelle étape de franchie pour nous, le début d’une nouvelle aventure, avec toujours le même objectif : promouvoir la littérature francophone et dévoiler les dessous du milieu éditorial.
Vous pouvez consulter l’annonce publiée au journal officiel ici.
Nous espérons que vous continuerez de nous accompagner.

Alice, Franck, Jo Ann et Vanessa

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Quelques bases sur l’impression

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Petit fond, grand fond, fond perdu, blanc de tête, gris typo, interlettrage, intermot, noir quadri, noir pur, taux d’encrage… Ces mots ne vous disent que vaguement quelque chose, voire rien du tout ? Il est temps d’y remédier.

Avant toute chose…

Vous avez décidé (après mûre réflexion, j’espère) de vous lancer dans l’autoédition. Mais voilà, vous ne connaissez pas grand-chose aux techniques d’impression ou même au vocabulaire utilisé par les imprimeurs, et vous vous retrouvez (comme moi, il y a un peu plus d’un mois) devant un formulaire de devis dont vous ne comprenez qu’un mot : « envoyer », sur le gros bouton en bas à droite. Pas de panique.

Bon, déjà, avant de vous lancer tête baissée, il y a un prérequis : avoir un texte corrigé et dans sa forme définitive. Je vous garantis que quand vous allez commencer votre maquette et la mise en page de votre livre, il sera beaucoup moins évident de reformuler tel ou tel paragraphe, d’ajouter des passages ou de corriger des fautes. Et il n’est évidemment pas question d’imprimer un livre non corrigé. Il existe plein de correcteurs indépendants qui pourront vous aider pour cela (Jo Ann et moi, par exemple, sommes correctrices).

Mais partons du principe que votre livre est prêt à être mis en pages et que vous êtes dans la dernière ligne droite.

Première chose, ne faites pas comme moi et n’oubliez pas de demander votre ISBN à l’AFNIL (ou à l’organisme responsable de l’attribution des ISBN dans votre pays de résidence).

Ensuite, ne vous découragez pas. Ça semble compliqué au départ, et ça l’est, mais il n’est nul besoin d’avoir fait 10 ans d’études de typographie ou d’être maquettiste professionnel pour arriver à quelque chose de bien. (Bien entendu, si vous avez les sous, je ne saurais que trop vous conseiller de faire appel à un professionnel.) En revanche, il est important avant de commencer d’avoir quelques connaissances de base afin de ne pas se laisser submerger par l’ampleur de la tâche. Notez bien que si vous décidez de passer par l’impression à  la demande en utilisant un prestataire de service tel que Lulu.com ou Thebookedition.com, les démarches seront facilitées et je vous invite à simplement aller voir sur leurs sites respectifs la manière de procéder. Mais je doute qu’ils rechignent à imprimer un livre avec une mise en page faite de manière professionnelle avec des outils adaptés.

Commençons par le commencement : une mise en page de roman ne se fait ni avec Word ni avec OpenOffice, mais avec des logiciels spécialisés (InDesign, QuarkXpress ou Scribus (qui est gratuit)). Bien sûr, si vous ne pouvez vraiment pas faire autrement, vous pouvez travailler sur votre logiciel de traitement de texte. Ce n’est pas fait pour et vous allez perdre du temps, mais c’est toujours mieux que rien. À noter que la version d’évaluation d’InDesign vous donne droit à 30 jours d’utilisation gratuite…

La mise en page de votre livre

1. Le format

Maintenant que vous avez décidé d’un outil de travail, il est temps de passer aux choses concrètes : le format de votre livre. C’est la première chose à laquelle il vous faudra réfléchir, et une fois que vous vous êtes décidé pour un format et que vous avez commencé votre maquette, il est assez pénible de le changer (croyez-moi, j’en ai fait l’expérience). Si vous avez déjà un imprimeur en vue, regardez avec lui quels sont les formats avec lesquels il travaille. Il existe des formats standards en France, d’autres formats standards dans d’autres pays (notamment les pays anglo-saxons), et tout est question de goût. Et de gain de papier. Si vous avez un roman de plus d’un million de sec et que vous choisissez un format livre de poche, vous allez vous retrouver avec un livre plus épais que haut… J’exagère à peine.

Les formats possibles sont assez nombreux, je ne vais pas les lister ici, et chaque maison d’édition a « son » format préféré. Pour vous inspirer, vous pouvez simplement prendre quelques livres dans votre bibliothèque et choisir le format qui vous plaît le plus (en évitant les formats anglais, à moins que vous ne vouliez travailler avec un imprimeur anglais).

2. La police

Vous vous êtes décidé pour un format ? Bien, c’est un début. Il vous faut maintenant faire le choix d’une police de caractère. Évitez les polices fantaisies qui sont peu lisibles, et privilégiez des polices standards. Les polices serif sont plus adaptées à l’impression (alors que les polices sans serif sont préférées pour le web). Une police bien choisie rendra la lecture agréable et ne sera pas remarquée par le lecteur. Bien sûr, vous pouvez vous permettre un peu de fantaisie pour les titres de chapitre ou pour la couverture. Mais pour ce qui est du texte, la sobriété est indispensable. Testez bien cette police en romain et en italique. Certaines polices semblent parfaites en romain, et quand on les passe en italique, c’est la catastrophe.

Une fois que vous avez réduit votre choix de polices potentielles à deux ou trois, faites un document test et mettez-y un bout de votre texte (vous pouvez aussi mettre du texte de remplissage genre lorem ipsum, mais je vous conseille soit un passage de votre roman, soit un extrait d’article. Pourquoi ? À cause des accents. Lorem ipsum n’a pas d’accent, le rythme des phrases n’est pas le même qu’en français. Et il sera beaucoup plus facile pour vous de vous faire une idée avec un « vrai » texte). Faites plusieurs versions de ce document (on parle d’une ou deux pages, là, pas de quarante), chacune avec une de vos polices potentielles. Imprimez ensuite ce document, dans le format qui correspond au format réel de votre page (c’est important. Le lecteur ne va pas regarder un écran, il va avoir sous les yeux une page, et il faut que la police utilisée rende bien dans le format final). Choisissez la police qui rend le mieux selon vous. Vous pouvez également (et je vous y encourage) demander conseil à votre entourage.

La taille de la police ne doit être ni trop grande ni trop petite. Généralement, une taille entre 12 et 14 pt est assez standard. Vous pouvez descendre en dessous si votre police s’y prête. L’interlignage doit être adapté également : la norme est de 2 pt en dessus de la taille de votre police. Police de 12, interlignage de 14 pt.

Il est important que votre texte soit en noir pur. J’y reviendrai dans quelques instants.

3. Les marges

Vous avez votre police (ou du moins vous avez réduit votre choix à deux, mais pas plus, sinon ça va vite devenir compliqué), c’est maintenant le moment de vous attaquer à quelque chose qui ne paie pas de mine mais qui va probablement vous prendre des heures : les marges. Tout d’abord, il faut que vous prévoyiez un fond perdu (en général 5mm) tout autour de votre page. Le fond perdu, c’est ce qui va servir si le découpage ne se fait pas trop précisément. Imaginons que vous avez une page noire, si vous n’avez pas de fond perdu, il risque d’y avoir une bordure blanche très inesthétique autour de votre noir. Donc il vous faut définir le fond perdu, c’est-à-dire une marge pour la coupe, et faire continuer votre noir (ou votre illustration) aussi dans le fond perdu.

Travaillez avec votre document test, dans le format que vous avez choisi, avec la police qui vous convient. Il existe des canons de l’imprimerie pour les marges, qui résultent de nombreux calculs très compliqués et qui, à mon avis, ne sont plus vraiment d’actualité, mais c’est tout de même une bonne base.

Tous les imprimeurs avec qui j’ai discuté m’ont conseillé un petit fond (la marge intérieure de votre livre) de 20 mm minimum. En règle générale, le grand fond (la marge extérieure de votre livre) est plus grand que le petit fond, mais de nombreuses maisons d’édition ont maintenant tendance à passer outre et à agrandir le petit fond et rétrécir le grand fond. Le blanc de tête (l’entête) doit être plus petit que le blanc de pied (pied de page), sinon votre texte aura l’air tassé. Faites des essais, cherchez quelque chose d’harmonieux, regardez dans les livres que vous avez chez vous quelles marges sont utilisées. L’important, c’est d’avoir un texte fluide. Des lignes trop longues n’appellent pas à la lecture, le but n’est pas de remplir chaque centimètre carré de la page, il faut que votre texte respire.

Les marges utilisées pour un roman
Les marges utilisées pour un roman

Je ferai bientôt un article sur les gabarits et les styles, mais je ne veux pas entrer davantage dans les détails pour le moment.

Un peu de théorie des couleurs…

Je vous ai parlé du noir pur, j’y reviens. En PAO (publication assistée par ordinateur), la norme est le CMJN (cyan, magenta, jaune, noir), contrairement au web, qui utilise le RVB (rouge, vert, bleu). N’utilisez JAMAIS de RVB dans un document destiné à l’impression. Évidemment, cela concerne plutôt les photos ou les illustrations, vu que votre texte est en noir. Mais votre logiciel de PAO va vous proposer différents types de noir : le noir pur et le noir registre (registration black. Je n’ai malheureusement aucune idée de la façon dont il s’appelle en français, tous mes logiciels sont en anglais). Il existe un autre type de noir : le noir quadri, ou noir riche. Le noir riche est indispensable pour les publications couleur. Il s’agit d’un noir auquel sont ajoutées les trois autres couleurs : cyan, magenta et jaune, dans des proportions qui peuvent varier. J’ai souvent vu passer le noir riche 100 30 30 30, donc 100 % de noir, 30 % de cyan, de magenta et de jaune, mais il existe différents types de noirs riches. Par exemple le noir riche froid : 100 60 0 0, ou le noir riche chaud : 100 0 60 0. En gros, la couleur en plus du noir va « soutenir » votre noir, le faire ressortir. Vous dépassez 100 %, c’est normal. Un noir pur (100 % de noir et 0 % des trois autres couleurs) rendra gris foncé fade (pour la petite histoire, je l’ai appelé le noir moche, et ce n’est pas pour rien).

La différence entre noir pur et noir quadri.
La différence entre noir pur et noir quadri.

Cela dit, pour votre texte, c’est bien le noir pur que vous devrez utiliser. Le noir quadri s’utilise pour les images, pour les couvertures (surtout pour les grands aplats). Le noir registre, vous n’avez pas besoin de vous en occuper (et ne l’utilisez surtout pas, c’est pour les marques d’impression. C’est un noir à 100 100 100 100, donc avec un taux d’encrage à 400 %, ce qui est beaucoup trop). Pour votre couverture ou vos images, le taux d’encrage ne devrait pas dépasser 320 % pour une impression en offset ou 300 % (280 %, c’est mieux) pour une impression en numérique, sinon l’encre risque de baver. L’offset est réservé à des tirages plus importants, généralement au-dessus de 500, voire 1 000.

Dans le prochain article, je parlerai du choix du papier et des termes utilisés couramment dans les devis. Mais pour l’instant, il y a déjà beaucoup, je ne veux pas vous traumatiser non plus. Donc, à retenir : un format standard, une police courante ou du moins qui ne sort pas le lecteur de votre texte, des marges qui vont aérer la page et laisser votre texte respirer. Et votre texte en noir pur (100 0 0 0).

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La minute de l’écrivain geek – Word

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geek-writerPour ce premier volet, nous allons commencer avec le B A BA des outils numériques qui s’offrent à nous en qualité d’auteurs. À savoir : le traitement de texte.

Bien sûr, il n’y a pas que Microsoft dans l’arène du traitement de texte. La suite Open Office offre par exemple une alternative sérieuse au géant californien. Cependant, Word reste la référence, que ce soit en termes de format de fichier (le fameux .doc que 95 % des éditeurs demandent), ou par la suite dans le cadre des suivis des modifications avec un correcteur.

Ce tutoriel sera illustré avec la version 2013 du traitement de texte, et vous permettra de créer votre propre modèle de manuscrit pour vos futures œuvres.

Je vous renvoie sur notre série d’articles des cahiers de vacances pour les normes typographiques et de présentation. Nous nous concentrerons ici uniquement à leur mise en place à travers les options du logiciel.

1. La présentation

L’industrie de l’édition est loin d’être créative en la matière, on vous demande un manuscrit en A4 (ou en US Letter pour mes compatriotes d’outre-Atlantique 😉 ), orientation portrait, avec suffisamment de marge de chaque côté pour que ce soit aéré et pouvoir y scribouiller quelques notes si besoin.

1.1 Mise en page

word-mise-en-page

Les valeurs par défaut de Word sont suffisantes, à l’exception de la reliure. Sans cela votre manuscrit papier aura un aspect décentré au niveau du texte. (Note : si vous ne soumettez qu’au format numérique, vous pouvez vous en passer.)

1.2 Format de paragraphe

word-paragraphe

Un manuscrit se doit d’être justifié, avec un retrait à chaque première ligne et sans saut de ligne entre les paragraphes. Pendant longtemps, l’interligne double fut la norme (pour corriger sur papier), mais le 1,5 fait de plus en plus d’émules. Personnellement j’utilise du 1,5 (moins de pages à  imprimer). L’interligne simple, comme la double, est en général uniquement sur demande expresse de l’éditeur dans son format de soumission.

2. La gestion des tirets

Tout dialogue se doit de commencer par un tiret cadratin « — ». Il est obtenu par la combinaison de touches CTRL + ALT + – (signe moins du pavé numérique)

Un tiret cadratin est toujours suivi d’une espace insécable, obtenue par la combinaison de touches CTRL + MAJ + ESPACE

Les incises sont marquées par des tirets demi-cadratins « – ». Il est obtenu par la combinaison de touches CTRL + – (signe moins du pavé numérique)

L’incise entrante est suivie d’une espace insécable. L’incise sortante est précédée d’une espace insécable.

Mais nous sommes dans un article de la minute de l’écrivain geek, donc automatisons un peu tout cela. 😉

word-tirets

Il suffit d’ajouter deux entrées dans la liste des corrections automatiques :

  • La première : « – – »  = « – » (deux tirets = un tiret demi-cadratin) ;
  • La seconde : « –- » = « —  » (un tiret demi-cadratin et un tiret = un tiret cadratin et une espace insécable).

Il ne vous reste plus désormais qu’à taper deux tirets (- -) pour avoir un demi-cadratin, et trois tirets (-  -) pour avoir un cadratin et son espace insécable.

3. Modèle de document

Pour ne pas avoir à répéter tout ceci à chaque nouveau manuscrit, vous pouvez mener toutes ces modifications dans un document vierge, puis le sauvegarder en tant que modèle.

word-modele

Téléchargez le modèle de ce tutoriel ici.

Il vous suffira ensuite d’ouvrir un nouveau document dans Word en choisissant votre modèle.

word-nouveau

4. Les outils de corrections

Ce n’est pas le point fort de Word et vous serez bien mieux servi par des outils dédiés. Cependant, quelques options basiques peuvent être utiles.

word-corrections

Le correcteur automatique vous indiquera les erreurs d’orthographe en rouge et de grammaire en bleu.

5. Les outils de révisions

Quand vous serez amené à collaborer sur les corrections de votre manuscrit, les outils de révision seront d’un grand secours pour s’y retrouver.

word-revision

Il suffit d’activer le suivi des modifications pour que Word annote tous les changements. Vous pouvez laisser des commentaires, accepter ou refuser des changements en naviguant de modification en modification. Vous pouvez même comparer deux versions différentes de votre manuscrit.

Voilà qui conclut notre petit tour rapide du propriétaire axé sur les outils les plus utiles pour les auteurs. Vous aussi vous avez vos petits trucs et astuces pour modeler Word à vos besoins d’auteur ? N’hésitez pas à partager dans les commentaires…

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Ce n’est pas parce qu’on est bébé-auteur qu’on peut aller dans n’importe quelle crèche

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bbNous savons déjà que le bébé-auteur vit dans un monde à part. Il a parfois folies des grandeurs, mais il sait être humble lorsqu’il s’agit de se lancer dans l’édition, cet univers impitoyable (je sais que vous avez le générique en tête, maintenant. Ne me remerciez pas). Mais à force de vouloir être humble, le bébé-auteur devient bébé-pigeon.

4 – « Il faut bien commencer quelque part/un début à tout. »

Le bébé-auteur pense que tout escalier est bon à prendre pourvu qu’il mène à la terrasse où on sert les canapés et le champagne. Le souci, c’est qu’il n’a pas étudié le plan du gratte-ciel dans lequel il s’engouffre. Il a vu de la lumière et il est entré. Il ne sait pas, l’innocent, que pour accéder au penthouse, il faut un ascenseur à part et… il n’a pas pris le bon. (Aïe.)

5 – « Je paie pour me lancer. »

Le bébé-auteur est prêt à s’endetter pour « se lancer », pour « commencer ».  Il est prêt à payer quand, en vrai, il ne devrait pas. Mais il faut bien commencer quelque part, hein ? Tant pis si on lui dit que le compte d’auteur n’est pas recommandé, que quitte à payer, autant passer par l’auto-publication.

6 – « Tout le monde dit du mal de cette maison, mais j’y vais quand même, ce sera peut-être différent avec moi. »

Le bébé-auteur se moque des conseils (non-sollicités) des écrivains plus expérimentés (= pas forcément des Goncourt, mais qui sont dans le circuit depuis un peu plus longtemps). Le bébé-auteur sera toujours (toujours) la poule aux œufs d’or de la nouvelle maison, celui pour qui tout sera différent, celui qui sera le best-seller qui fera que tout change. Le bébé-auteur est touché par la grâce et il est le seul à le savoir. Nul n’est prophète en son pays, on le sait bien.

7 – « Tout le monde me dit de ne pas signer, mais… »

… mais il faut commencer quelque part.
… mais ce sera différent avec moi.
… mais…

8 – « Je ne connais rien, mais je sais tout. »

Le bébé-auteur ne s’y connaît absolument pas, mais il a des idées tranchées sur tout, il sait tout mieux que tout le monde. Les conseils (non-sollicités) sont bons pour la corbeille. Il n’y a pas plus entêté que le bébé-auteur.
Mais ne vous inquiétez pas, c’est un trait de caractère qui tend à s’effacer quand il plonge dans la vase. On se retiendra de dire « on vous l’a bien dit ».

Cher bébé-auteur,
Quand nous te donnons un conseil, même lorsque tu ne nous l’as pas demandé, ce n’est pas pour te faire de la peine, au contraire. C’est pour éviter que tu aies de la peine à l’avenir, parce que le réveil est plutôt rude. La seule façon de grimper les échelons, c’est d’attendre patiemment qu’un éditeur classique accepte ton manuscrit.
Dans l’attente, écris. C’est en écrivant qu’on devient écrivain. Un premier roman écrit est rarement un premier roman publié. Plus on écrit, mieux on connaît son écriture, ses lacunes et ses forces. On commence à comprendre les rouages de son cerveau. On corrige ses faiblesses et on renforce nos qualités.
Et quitte à « commencer quelque part », choisis l’auto-publication. Entoure-toi d’un correcteur, d’un graphiste, d’un maquettiste, d’un imprimeur, et fais quelque chose de bien. Le compte d’auteur (= publication de vanité, comme le diraient les anglophones) est comme un balle dans le pied. J’ai parfois l’impression qu’il t’arrache plutôt la jambe, mais ce n’est qu’un avis personnel…
Tu sais être humble et je te respecte pour ça. Mais il y a une différence entre connaître sa place et vouloir devenir la serpillière de nombre d’« éditeurs » peu scrupuleux qui vivent grâce à ton argent. Souviens-toi d’une chose importante : tu es le partenaire de ton éditeur, tu n’es pas son client.

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Marjorie Chebance, agent artistique

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[Espaces Comprises] Pouvez-vous vous présenter ?

Marjorie Chebance : Je m’appelle Marjorie Chebance et je suis agent artistique spécialisée dans le domaine de l’édition et de l’illustration.

[EC] Comment devient-on agent ?

Il n’y a pas de cursus scolaire à suivre ou de diplôme à avoir. Techniquement tout le monde peut devenir agent mais, à mon sens, une bonne connaissance juridique est primordiale, ne serait-ce que pour accompagner les auteurs dans la lecture de leurs contrats.

[EC] Quel a été votre parcours ?

J’ai travaillé pendant 7 ans en cabinet d’avocats comme assistante juridique et parallèlement à ce travail, j’ai suivi une formation de clerc d’avocat à l’E.N.A.D.E.P. (École Nationale de Droit et de Procédure). Une fois ma formation finie, j’ai créé mon agence.
Comme je le disais précédemment, pour moi il était vraiment très important d’avoir une bonne connaissance juridique avant de me lancer dans cette aventure.

[EC] Comment un agent se rémunère-t-il ?

Un agent est rémunéré par pourcentage sur les contrats qu’il trouve, sachant que la loi n’autorise d’aller au-delà de 10 %. Bien entendu, l’agent n’est rémunéré qu’après paiement de l’auteur par l’éditeur, soit le plus souvent à la date de rendu des illustrations finalisées.

[EC] Quelle est la différence entre agent d’auteur et agent d’illustrateur ?

Un agent d’auteurs s’occupe d’écrivain et un agent d’illustrateur d’illustrateurs.
Le travail reste le même mais adapté soit au travail d’écriture soit au dessin.
Personnellement, je m’occupe actuellement d’une cinquantaine d’illustrateurs et de cinq auteurs.

[EC] Quels sont vos critères pour accepter un nouveau client ?

C’est assez difficile à expliquer.
Il faut que la personne ait une bonne technique de dessin ou d’écriture mais il me faut également le « petit plus » qui me fera dire : « je veux travailler avec lui/elle ! ». Je marche au coup de foudre en fait.
Après je regarde également si le travail de la personne peut intéresser les éditeurs avec lesquels j’ai l’habitude de travailler.

[EC] Représentez-vous des auteurs de tous bords ? (Fiction/Non-fiction, Littérature blanche/SFFF ?)

Je travaille principalement avec des auteurs jeunesse.
Mais, que ce soit pour les illustrateurs ou les auteurs que je représente, il arrive qu’en plus de la jeunesse, ils aient d’autres cordes à leur arc et travaille dans des styles littéraires ou graphiques très différents.

[EC] Quels sont les droits que vous négociez ?

Je négocie tout le contrat. C’est-à-dire, bien entendu, le montant des droits d’auteur (à-valoir, forfait, fixe et/ou pourcentage) mais également toutes les autres clauses qu’il me semble nécessaire de négocier, voire de faire rajouter.

[EC] Négociez-vous également à l’international ?

Actuellement je travaille avec des éditeurs français, belges, suisses et canadiens.

[EC] Comment présentez-vous un travail aux éditeurs ?

Pour les illustrateurs, je présente un book aux éditeurs.
Il faut savoir qu’un éditeur ne prendra que quelques secondes pour étudier un book, il faut donc que ce dernier attire le regard immédiatement.
Pour les projets d’album jeunesse ou de livre, je présente un dossier.
Ce dernier doit comporter un synopsis, une note d’intention (ou note d’auteur), le texte intégral, la bibliographie et les coordonnées de l’auteur. Si le texte en question (notamment dans le cas d’album jeunesse) a déjà un illustrateur, le dossier comportera de 2 à 3 illustrations couleur finies voire également des recherches de personnages ou un chemin de fer.

[EC] Pouvez-vous nous expliquer votre façon de travailler ?

Il existe deux possibilités.
Soit un éditeur vient me voir en me disant : j’ai tel projet, avec telle dead line et je cherche tel style d’illustration et je lui propose un ou plusieurs books pouvant correspondre à ses attentes.
Soit je démarche directement les éditeurs avec un book ou un dossier de projet en faisant bien attention à ce qu’ils correspondent à leur ligne éditoriale et à leurs collections.
Les éditeurs reçoivent énormément de projets et de books, il est est donc très important de bien cibler ces envois.

[EC] Y a-t-il une différence entre les agents américains et les agents français ?

Le travail de base est de même à la différence qu’aux Etats-Unis ou même en Angleterre il est nécessaire de passer par un agent pour pouvoir être publié, ce n’est pas le cas en France.

[EC] Quel est l’avenir des agents dans un milieu où le nombre d’auto-publiés augmente ?

Beaucoup d’auteurs se tournent actuellement vers l’auto-édition mais ils se rendent vite compte du travail que cela implique : chercher un imprimeur et surtout s’occuper soit même de la promotion des livres, c’est-à-dire devoir être quasiment tous les week-ends en déplacement en salon pour les vendre. Sans compter avec la logistique et le stockage des livres. C’est un travail colossal !
Avoir un éditeur c’est ne pas avoir à gérer tout cela : négocier avec un imprimeur, trouver un distributeur et un diffuseur et avoir quelqu’un qui s’occupe de la promotion de votre ouvrage.
Je ne pense pas que l’auto-édition soit un problème en soit, il y aura toujours des éditeurs.

[EC] Que conseillez-vous aux jeunes auteurs d’aujourd’hui ?

S’ils veulent vraiment travailler en tant qu’auteur et en vivre : tout simplement de s’accrocher.
Ce n’est pas un métier facile et il faut vraiment beaucoup travailler et savoir surtout se remettre en question et accepter la critique. Ce n’est pas parce que l’on critique votre travail que l’on critique votre personne.
Ecrire c’est ré-écrire.
Pour les auteurs je dirai également qu’il faut lire énormément et de tout (romans, magazines scientifiques, livres jeunesse…).

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