La réécriture, c’est comme un sapin de Noël

mvarLa réécriture, c’est comme décorer un sapin de Noël. C’est doublement de saison, avec la fin de NaNoWriMo !
Beaucoup de gens sont contre la réécriture. Ils imaginent que s’il faut réécrire totalement une histoire, autant la mettre à la poubelle. Je pense, au contraire, qu’il ne faut jamais abandonner une idée. Une histoire peut être racontée de 1 000 façons et peut-être bien que les trois premières n’étaient pas les bonnes.

La réécriture complète

Je vais vous parler d’Aujourd’hui ne se termine jamais, à paraître début 2014 (je suis désolée pour l’auto-promo, mais je prends l’exemple que je connais le mieux). Entre le tout premier jet et le texte qui paraîtra, 15 ans se seront passés. Non, mon doigt n’a pas dérapé, ce ne sont pas cinq mais quinze années. Il n’y a pas eu autant de versions (heureusement !), mais ça n’est pas passé très loin.
Voici l’idée en 1998 :

Mike, d’origine juive polonaise, est veuve (c’est bien une femme) d’un militaire et protège une adolescente, Karen, qui a été agressée.

Mais pour le reste…
1) Mike a changé de nationalité (mais elle est toujours d’origine juive polonaise).
2) Mike a changé de travail (mais elle s’installe toujours chez l’adolescente).
L’essence de l’histoire que je voulais raconter n’a pourtant jamais changé. Voici le roman en 2013 (date de la version définitive rendue à l’éditeur) :

Mike, d’origine juive polonaise, est veuve d’un militaire et protège une adolescente, Karine, qui a été agressée.

(Subtil, le changement.)
J’ai pris le fil conducteur et j’ai cherché une nouvelle approche au problème, un autre moyen de raconter cette histoire qui ne me plaisait pas telle quelle.
Quand je pense qu’une histoire vaut le coup, je cherche, j’expérimente jusqu’à trouver le bon ton. La meilleure façon de le faire, pour moi, c’est de faire table rase, créer un nouveau document et recommencer.

L’autre réécriture

Pourtant, la réécriture que je préfère n’a rien à voir avec la refonte d’une ancienne version. C’est juste la façon de rendre un texte vivant.
Reprenons Aujourd’hui ne se termine jamais.
Pol, la jumelle de Mike (oui, c’est vraiment une femme), court le matin. C’est la seule chose que j’ai écrite lors du premier jet de la dernière version.

Avant (sans correction et sans la mise en page)

 Le téléphone sonna. Mike rejeta la fumée de sa cigarette.
— Salut, clone.
De l’autre côté de l’Atlantique, Pol s’assit au bord de son siège et noua les cordons de ses baskets.
— Tu fais quoi ? demanda-t-elle.
— Je prépare ma prochaine mission, répondit Mike. Toi ?
— Je vais courir.
— Il est quelle heure, chez toi ? Six heures du mat’ ?

 Après (sans correction et sans la mise en page)

Pol finit de s’habiller, s’assit au bord de son siège et noua les cordons de ses baskets. Il était à peine 6 heures du matin à New York. Qu’il fît jour ou nuit, beau ou mauvais, Pol sortait toujours à la même heure pour courir ses dix kilomètres. Elle ne prenait jamais le même trajet, sa sœur jumelle lui avait suffisamment sermonnée à ce propos (…). Pol avait beau être athlétique, une attaque par surprise la mettrait KO en quelques secondes. « Prends toujours des sentiers différents, ne laisse jamais personne dans ton dos. Si tu es seule, fais semblant de nouer tes lacets et laisse la personne derrière toi avancer. » Même de l’autre côté de l’Atlantique, Mike continuait de veiller sur elle. Pol prit son portable.
Mike (…) rejeta la fumée de sa deuxième cigarette. (…) Le téléphone sonna.
— Salut, clone, fit Pol. Tu fais quoi ?
— Je prépare ma prochaine mission, répondit Mike. Toi ?
— Je vais courir.

La réécriture n’est pas censée dénaturer un texte, au contraire : elle est supposée le rendre meilleur, plus fort. J’aime cet exercice presque autant qu’écrire un premier jet, je trépigne rien qu’à l’idée. Quand j’aime un texte, ou du moins l’idée d’un texte, je ne le lâche pas tant que je ne suis pas satisfaite. Un manuscrit est comme un sapin de Noël qu’on peut décorer à satiété (j’adore les sapins de Noël). Et quand je ne sais plus comment améliorer mon texte, mon travail individuel et solitaire est fini. Place aux lecteurs-test et/ou aux éditeurs. À eux de me montrer comment avancer.
S’il y a des passages qui alourdissent parce qu’ils sont maladroits ou redondants, on fait des coupes claires. Cela fait partie de la réécriture, là où la correction se contenterait de corriger les fautes. La réécriture n’est sûrement pas la bête à abattre. Si vous l’aimez bien, elle vous le revaudra.

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Publication numérique vs Publication papier (II)

Publication numérique ou publication papier ? Faut-il choisir ? L’un est-il supérieur à l’autre ? Isabelle Wenta, Philippe Devos et Anne Rossi ont déjà répondu à cette question.

Célia Deiana

Je n’ai pas publié grand chose, uniquement des nouvelles, mais à la fois sur papier (chez Hydromel, Céléphaïs et Griffe d’Encre) et en numérique (chez Mots et Légendes et Hydrae).
Au départ, l’édition en numérique me paraissait être un pis-aller, parce qu’avoir un pdf (pour Mots et Légendes, c’était encore en pdf) ce n’était pas la même chose que d’avoir un livre entre les mains. Et puis ma réflexion a changé. J’ai pu découvrir le côté pratique du numérique en tant que lectrice, mais c’est un peu différent en tant qu’auteur.
Quand j’envoie un roman aux éditeurs, je fais toujours d’abord le tour des éditeurs papier. Par contre, je commence à développer des projets exclusivement destinés au numérique. Je suis une fille élevée aux séries télé et leur construction, non seulement me fascine, mais m’a fortement influencée. Le style « à épisode » me convient bien et convient au numérique aussi. L’idée de pouvoir construire une série écrite comme une série télé est extrêmement excitante et, sans le numérique, cela n’aurait peut-être pas été possible.

Marie-Anne Cleden

Mon premier texte accepté a été choisi pour figurer dans une publication numérique du collectif Hydrae sur le thème des Perles diaboliques. Sans doute que ma première sélection en anthologie papier m’a encore plus enchantée, mais très vite, j’ai appris à apprécier les avantages de l’édition numérique.
D’abord pour Les Perles, anthologie de micro-nouvelles, le collectif Hydrae a réalisé des documents interactifs qui permettaient plusieurs modes de lecture. Lorsque de ma participation au Blogzine Fanes de carottes ou aux Microphémérides 2012 et 2013, j’ai aimé que les usagers des sites puissent « liker » ou commenter mes textes. Quant à ma nouvelle dans le numéro Catacombes et fonds marins du webzine Mots et Légendes, elle a été magnifiquement illustrée et mise en page. Tout comme dans le webzine Itinéraire bis, les éditeurs ont mis en valeur ma production aussi bien que ma biographie, avec plus d’espace et de liberté que dans toutes les anthologies papier où figurent mes textes.
Enfin, cette année, une de mes nouvelles de romance est parue chez l’éditeur HQN et j’ai bénéficié d’une couverture individuelle, d’un suivi éditorial très sérieux et d’une bonne promotion. Pourtant, quand une éditrice a proposé de publier mon premier roman en numérique, j’ai hésité.
Je possède une liseuse depuis très longtemps, donc pour moi les livres numériques sont de vrais livres et pas de faux, comme le pense encore une amie avec qui j’ai partagé mon dilemme. Mais allons, qui n’a pas rêvé de voir son nom sur papier glacé ou gaufré, trônant dans la bibliothèque aux côtés de ses auteurs favoris ? Ceci dit, un livre, ça se fane, ça jaunit, ça prend la poussière. Pas un fichier numérique. Et qu’est-ce que je cherchais dans l’édition de mes textes ? Une volée de pages entre deux cartons ? Dédicacer avec un beau stylo ? On peut le faire sur un flyer ou avec un stylet sur une tablette. Non, ce qui m’intéresse dans cette aventure, c’est la mise en valeur de mon texte, travailler comme une “pro” avec un éditeur qui ait envie de défendre ma plume. Or, tout cela, plus une large diffusion et une belle couverture, je savais déjà que le numérique pouvait me l’apporter autant que le papier (ayant même plus de textes publiés sur papier qu’en numérique).
Une conférence de Stéphane Marsan a balayé mes derniers doutes. Bragelonne a en effet lancé sa collection numérique il y a quelques années, et dispose déjà de chiffres très précis de ses ventes. En effet, pas d’angoisse sur les retours de librairie ou les livres boudés, perdus au fond d’une boutique : d’un mois à l’autre, on sait exactement combien de lecteurs se sont laissé tenter par notre histoire. En numérique, une vente est une vente, pas d’impression gâchée, pas de fausse joie, pas d’espoir vain. Et des corrections à la publication, ça va vite, quelques mois pour voir enfin son nom sur son roman. Pour une fille anxieuse et curieuse de mon style, ces arguments pèsent dans la balance. Je peux ainsi savoir rapidement si je suis la bonne piste ou pas question écriture, au-delà des critiques (qui, même positives, ne restent l’avis que d’une personne). Sans compter que je contribue au sauvetage de la planète, une super-héroïne écolo en somme (on en reparlera quand les goodies en plastique sortiront…).

Marie-Catherine Daniel

En tant que lectrice, ce que je demande avant tout à un éditeur c’est un produit fini de qualité : une finition littéraire et une orthotypographie irréprochables, une mise en page et une couverture faites dans les règles de l’art.  Autrement dit, j’aime les livres – papier ou numériques – qui m’offrent un confort visuel facilitant mon immersion dans l’histoire.
Comme je lis plusieurs heures par jour, j’apprécie aussi que le livre soit léger pour mes bras, qu’il n’encombre pas ou très peu mes étagères (déjà remplies de plusieurs milliers de romans), qu’il ne soit pas cher (une centaine de bouquins par an demande une bonne gestion du porte-monnaie). Si vous me suivez vous avez compris que, depuis que c’est possible, je lis essentiellement sur liseuse.
En tant qu’auteur, c’est tout naturellement que je cherche pour mes textes des éditeurs qui produisent des livres du niveau de qualité que j’exige en tant que lectrice. En revanche, comme je sais que beaucoup de lecteurs sont très attachés à l’objet-livre, je ne privilégie pas seulement mes propres goûts au niveau support, formats et coût.
Je publie donc tout aussi bien en papier qu’en numérique, et le broché ou l’epub final n’ont jamais eu à voir avec le fait que si chaque collaboration est différente (et enrichissante), c’est que chaque éditeur a sa propre façon de mettre en œuvre ses compétences.

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Êtes-vous auteur, éditeur ou lecteur ?
Numérique ou papier ?

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Publication numérique vs Publication papier (I)

Nous sommes à une époque où la façon de lire évolue. Du tout papier, nous passons au papier+numérique. Pourtant, certains lecteurs, et même auteurs, sont très catégoriques : pour eux, le numérique ne remplacera pas le papier et l’écrit perd son âme s’il doit être transmis à travers un écran.
Personnellement, en tant que lectrice, ma vie entre deux continents m’a poussée plus rapidement vers le numérique. Avoir ma bibliothèque sur moi en permanence est un atout non-négligeable. En tant qu’auteur, je suis publiée sous les deux supports. Est-ce que l’écran et l’encre électronique sont de moins bons ambassadeurs de nos écrits ? Je ne le pense pas. Nos textes doivent faire rire ou pleurer ou pleurer de rire (cela dépend de votre genre de prédilection !), peu importe le format. Ce sont les mots, les ambassadeurs de vos histoires, pas le papier ni l’écran.
J’ai demandé à quelques auteurs, papier et numérique, leurs avis.

Isabelle Wenta

Sur mes 5 romans publiés, 2 sont publiés à la fois sur papier et en numérique, les 3 autres uniquement en numérique. Les tomes 1 et 2 de La Saga d’Orion ont été publiés avant le « boum » du numérique et des tablettes, la question ne s’est donc pas posée à l’époque, il n’y avait que le papier. Puis les éditions Voy’[el] ont créé leur branche « numérique » et mes 2 romans y ont été inclus, tout naturellement dirais-je. Pour les 3 tomes de GeMs, écrits en collaboration avec Corinne Guitteaud, c’est un peu différent. Nous avons choisis de ne les publier qu’en numérique pour l’instant, car ça revient moins cher.
Personnellement, en tant que lectrice, je préfère le papier. Pour diverses raisons. Je ne suis pas à l’aise quand je lis sur un écran, j’ai de gros soucis de vue et le prix d’une liseuse est actuellement hors de mes moyens. Mais ce n’est pas pour autant que je vais rejeter le numérique en tant qu’auteur, car ce serait littéralement « cracher dans la soupe ». C’est en numérique que je fais le plus de ventes, il faut être lucide.
Je ne vois pas en quoi l’un serait supérieur ou inférieur à l’autre. Je ne pense pas non plus que le « numérique tuera le papier ». Il s’agit d’une nouvelle façon de lire, sans doute plus pratique, différente, mais pas obligatoirement antinomique. Et pour moi, un « auteur numérique » n’est pas meilleur ou moins bon qu’un « auteur papier ». Il n’y a aucune différence.

Philippe Devos

À l’époque de mon premier livre, la littérature numérique était peu répandue, aussi mon choix s’est-il naturellement tourné vers des éditeurs classiques. J’ai assez vite perçu les contraintes du livre papier aujourd’hui pour un petit éditeur : la diffusion et la distribution ont un coût et sont loin de pouvoir être assurées de manière optimale si vous n’avez pas signé chez un grand groupe. Les prix des ouvrages sont souvent assez élevés, et l’essentiel des ventes repose sur les épaules de l’auteur durant les salons.
Ayant commencé à écrire sur internet, et face à la démocratisation des liseuses, j’ai choisi pour mon deuxième ouvrage de tenter l’aventure du numérique. Premier constat : le numérique permet des prix beaucoup plus abordables pour le lecteur. De plus, à partir du moment où l’éditeur est investi dans le milieu, vous avez la garantie d’être recensé sur de nombreuses plate-formes. L’avenir pour les petits éditeurs selon moi, c’est de proposer leurs livres au format numérique, afin de limiter certains coûts, et l’impression à la demande, afin de ne pas se couper d’une partie du lectorat. Les deux supports sont complémentaires.

Anne Rossi

Je suis publiée en papier pour mes romans juniors (Suzy Online chez les Lucioles, Lita et les Corsaires rouges chez les Roses Bleues…) et en numérique pour mes séries de romance (Les Enfants du feu et Passeurs d’ombre chez Numeriklivres, les Enkoutan chez HQN, Les Yeux de tempête et Chronique d’un amour fou chez Láska…).
À la base, il faut savoir que je lis en numérique depuis très longtemps. J’ai possédé l’une des toutes premières liseuses sur le marché, à l’époque. Plusieurs raisons à cela : je lis énormément et je manque de place pour entasser les livres papier, je lisais beaucoup de textes en ligne et la liseuse est beaucoup plus confortable pour la vue qu’un écran d’ordinateur. Enfin, je n’ai jamais sacralisé le livre papier dans la mesure où j’empruntais ou achetais d’occasion mes livres, qui n’ont donc jamais été en très bon état (entre les pages qui manquent, les taches, les odeurs de tabac ou d’humidité…). Donc, au moment de chercher un éditeur, je n’avais aucune prévention contre le numérique, au contraire.
Cependant, la situation n’est pas tout à fait la même pour la jeunesse et la romance. La jeunesse se vend à l’heure actuelle encore très peu en numérique. D’ailleurs, il existe très peu d’éditeurs numériques jeunesse. Au contraire, la romance a bénéficié depuis le départ d’un élan supplémentaire donné par le numérique, c’est l’un des genres qui se vend le mieux dans le secteur.
Au final, j’ai été publiée en papier pour du jeunesse, par de petits éditeurs.

Avantages :

  • Le livre est un objet concret qu’on peut prêter, dédicacer ;
  • Accessible à tout le monde (sous réserve de la distribution) ;
  • On peut organiser des dédicaces en librairie ou en salon, voire des interventions dans les classes (pour le jeunesse) ;
  • Le livre papier jouit encore d’une meilleure image de marque auprès du public.

Inconvénients :

  • Pour les petits éditeurs, les ventes se font principalement sur les salons, il faut donc être très présent de ce côté ;
  • Toujours pour les petits éditeurs, les tirages ne sont pas très importants (donc les ventes non plus) ;
  • La publicité est peu importante.

Pour le numérique, j’ai été édité à la fois par un éditeur généraliste, bien positionné sur le marché (Numeriklivres), un petit éditeur spécialisé romance (Láska) et un gros éditeur spécialisé romance (HQN).

Avantages :

  • La diffusion est bien plus importante ;
  • Souplesse au niveau des prix, de la promotion ;
  • Souplesse au niveau des formats : mon format de travail privilégié, les séries à épisodes, n’aurait pas sa place en édition papier ;
  • Innovation (supports de dédicace, événements…).

Inconvénients :

  • Pas ou peu de présence en salons ;
  • Non accessible aux personnes pas équipées en liseuses, tablette, Smartphone ou ordinateur.

Au final, l’important, c’est d’avoir le choix…

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NaNoReBel, mode d’emploi

This entry is part 5 of 9 in the series NaNoWriMo

nanowrimorebel

Si vous vivez dans une cave, êtes un extra-terrestre fraîchement débarqué, ou avez été élevé par des loups et récemment réintégré à la civilisation, tout ce que vous avez besoin de savoir sur le NaNoWrimo est résumé dans nos articles de l’an dernier, et de cette année.

Ce nouvel article vous propose d’explorer la face cachée du NaNo, le côté obscur du WriMo, j’ai nommé : la « Rebel Attitude » !

Résumé des épisodes précédents :

Pour comprendre cet autre aspect du NaNo, il est important de revenir sur ce qu’est fondamentalement ce dernier.

Lors de la mise en place des règles du NaNoWriMo en 2000, le challenge consistait à :

« Écrire un nouveau roman de 50 000 mots entre le 01 et le 30 novembre. »

Cette règle est toujours en vigueur et se développe de la sorte : (références = FAQ, règles générales, forum des réglementations du NaNoWrimo, histoire du NaNoWriMo)

  • Un support écrit (pas d’équivalence audio, vidéo ou d’autres médias) ;
  • Un nouveau roman (pas une réécriture ni la continuation d’un projet, mais bien un premier jet qui part du premier mot de votre histoire) ;
  • Un roman (un travail de fiction de taille suffisante, même si la tolérance est tout de même large puisqu’un recueil de nouvelles se qualifie, mais : de la fiction !) ;
  • Être l’unique auteur (pas de travail à plusieurs plumes) ;
  • Ne compte que ce qui a été écrit entre le 01/11 0:00 et le 30/11 23:59 (rien de ce qui a pu être préparé avant ou terminé ensuite) ;
  • 50 000 mots ou plus écrit pour le roman dans le temps imparti, type de travail comptabilisable (c’est assez simple : c’est tout ce qui est dans le manuscrit) :
    • Annexes ;
    • Citations (dans la limite ou le roman n’est pas une collection de citations) ;
    • Dédicaces ;
    • Épigraphes ;
    • Épilogues ;
    • Glossaires ;
    • Introductions ;
    • Notes de bas de page ;
    • Notes de fin d’ouvrage ;
    • Notes de l’auteur ;
    • Préambules ;
    • Préfaces ;
    • Prologues ;
    • Prose du texte lui-même ;
    • Remerciements ;
    • Symboles (écrits, type alphabet non latin) ;
    • Table des matières ;
    • Titres (du roman, des pages, des chapitres).

Mais qui sont donc les rebelles du NaNo ?

C’est simple… Si vous ne respectez pas intégralement toutes les règles susmentionnées : vous êtes un rebelle ! La beauté de la chose c’est que cela ne vous empêche pas de participer !  😉

Prenez mon exemple : pour le NaNo 2013, j’utilise le mois de novembre pour en fait « préparer » mon roman. C’est-à-dire présentation, résumé, synopsis, fiches de personnages, recherches, plan… tout est 100 % orienté vers le roman, mais rien ne figurera tel quel dans le manuscrit => Rebelle !

Certains auteurs – je ne suis pas une balance, je ne citerai pas de nom – en profitent pour finir leur roman en cours => Rebelles !

D’autres écrivent un mémoire, une thèse ou une autobiographie => Rebelles !

Plusieurs se liguent pour écrire à quatre mains et viser les 100 000 mots => Rebelles !

Et finalement, s’il est tentant de refaire sa bio pendant le NaNo => Rebelle ! (On a dit DANS le manuscrit, pas sur la couv’ ou la quatrième de couv’.)

Le distinguo entre rebelle et « tricheur »

Peut-on vraiment tricher au NaNo ? Ce n’est finalement qu’un défi que l’on se lance à soi-même, la récompense est personnelle et c’est plus entre votre conscience et vous que ça se passe…

Par exemple, je ne compterais pas les mots de cet article dans mon décompte, même sous prétexte que c’est la période et que « ça parle du NaNo ». Pour moi, les 50 000 mots DOIVENT être en rapport direct avec le roman. Sinon je pourrais faire un NaNo tous les mois rien qu’avec les ramassis de con*^ ?! que je produis dans mes courriels quotidiens.

La philosophie derrière le NaNoWriMo, ce n’est pas « pondre 50 000 mots à tout prix », mais « débrider votre imagination pour écrire en roman ». S’il se trouve que vous noircissez 50 000 mots au passage : tant mieux pour vous !

Et vous dans tout ça ? Plutôt respectueux jusqu’au bout des ongles ? Ou un peu rebelle sur les bords ? Lâchez-vous et dites-nous tout !

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L’importance de la description des personnages

En tant que lectrice, j’aime quand l’auteur décrit ses personnages. Dans son esprit, il doit bien avoir des résidus du héros qu’il a créé et j’aimerais y avoir accès.

Une fois, je lisais un roman de science-fiction et pendant la moitié du texte, j’avais imaginé l’héroïne d’une certaine façon puisque l’auteur ne donnait aucune description de ses personnages. Au milieu du roman (à environ 300 pages), on a enfin un indice : l’héroïne en question était poilue. Pas du genre poilue-parce-qu’elle-ne-s’est-pas-rasée comme Fiha avant qu’elle ne devienne la treizième concubine et ne subisse le supplice du caramel, mais du genre humanoïde-avec-fourrure. Le choc a été si grand que je suis totalement sortie de ma lecture (et je n’ai pas été la seule). Tout ce que j’avais imaginé pendant 300 pages s’avérait faux et pour reprendre la lecture, il me fallait recalibrer mon imagination. À ce stade, c’est un peu comme sortir le gâteau qui cuit dans le four depuis vingt minutes pour y ajouter de la farine, voyez ?
Sans descriptions, le lecteur impose sa propre vision du monde à l’auteur du roman. Il imagine un monde et si au trois quarts, l’auteur décide de donner enfin un indice, c’est trop tard. La fondation devient branlante. Ce moment où on se dit « tiens, cette fille doit être une grande blonde et distinguée » et soudain on lit « elle coupa ses cheveux bruns ». Hein ? À partir de quel moment l’auteur a-t-il décidé que le personnage en question serait brun ? Pourquoi ne l’a-t-il pas spécifié auparavant ? Quitte à ne rien décrire, que ce soit ainsi jusqu’à la fin du roman, ça éviterait les mauvaises surprises.

L’idéal serait (notez le temps employé) d’éparpiller les infos concernant le personnage pour éviter des blocs indigestes dès le départ. Si tel ou tel détail n’est d’aucune utilité dans ce passage-là, pourquoi se forcer ? On n’a pas besoin de parler de taille-poids-mensuration alors que le personnage vient d’entrer en scène, à moins que sa plastique de rêve ne fasse siffler les gens qui l’entourent (et là, on saura que non seulement que le perso est sexy, mais qu’il/elle évolue dans une zone qui craint).
On n’a pas besoin de faire de longues listes cliniques pour décrire quelqu’un. « Il avait les yeux verts », c’est un peu bof ; « la couleur de sa chemise rehaussait l’éclat de ses yeux verts » c’est un peu mieux. On n’a pas besoin de dire « il avait les cheveux roux », on pourrait parler de « les rayons de soleil faisaient ses cheveux flamboyer » (c’est un cliché, mais nous avons tous nos travers).

Est-ce important de parler de la race d’un personnage ? Pour moi (encore une fois, je rappelle que ce sont des avis personnels et que je connais des gens pour qui c’est un grand NON), ça fait partie de la description. On peut dire qu’un personnage a les cheveux roux, mais on ne peut pas dire qu’il est noir (pitié, pas « black » ou « de couleur », ça ne passe pas toujours très bien auprès des concernés) ? Ce serait ridicule. Ce n’est pas parce qu’un personnage est mongol ou amérindien qu’on ne va pas se l’approprier. Sinon, les femmes ne liraient jamais que des histoires de femmes, les hommes que les histoires d’hommes, et personne ne pourrait jamais écrire sur les extra-terrestres et les mutants. Là encore, tout dépend de comment le lecteur perçoit la chose (je vous conseille fortement l’article de Syven). Et non, on ne peut pas se contenter d’un nom. J’ai bien un nom allemand, mais je suis loin d’être blonde aux yeux bleus (et je n’aime pas la bière).

Le lecteur met ses clichés et ses propres préjugés dans ses lectures, alors si l’auteur ne s’est pas donné la peine de donner quelques indices en cours de route, il ne peut pas se plaindre que son héroïne blonde soit devenue une amazone brune dans l’imaginaire de ses lecteurs. Et s’il a la chance d’être adapté au cinéma et que les acteurs choisis n’ont pas du tout la tête qui se faisaient les lecteurs, alors…
C’est qu’il y a des polémiques qui partent de rien, ces jours-ci…

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