Espaces Comprises

Sébastien Degorce, l’interview (1/2)

Après avoir participé à une anthologie des Éditions Goater en 2013, Sébastien Degorce a publié coup sur coup un premier, puis un deuxième roman dans des styles très différents début 2014. Il a gentiment accepté de répondre à quelques questions et de nous parler de son parcours.

Crédit : Cynthia Vanessa photography

Portrait de Sébastien Degorce. Crédit : Cynthia Vanessa photography

[FC] : Bonjour, Sébastien, peux-tu te présenter ?

Sébastien Degorce : Je viens d’avoir trente-cinq ans (le 13 octobre), et je suis auteur de romans. Je vis actuellement en Angleterre, dans le Yorkshire, d’où je travaille comme éditeur d’ouvrages de sciences humaines. Quoi d’autre ?… Je joue de la guitare. En ce moment, je m’essaie au blues.

[FC] : Peux-tu nous présenter Les Portes noires ?

Sébastien Degorce : Ce roman est mon tout premier ouvrage. Il a subi de multiples transformations avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui. On peut dire que je me suis formé avec lui. Pour résumer, ce travail m’a aidé à me rendre compte que pour qu’une histoire fonctionne, il faut penser aux autres, aux lecteurs, et ne pas se contenter de se distraire soi-même en couchant ses délires sur le papier.
Il s’agit d’un roman très noir, mais toutefois porteur d’espoir. Certains lecteurs comprennent (Dieu merci !) que je n’ai pas écrit un livre de divertissement, d’action ou d’amour, mais plutôt un roman symbolique qui recèle une profondeur politique (et les prétentions qui vont avec), ce qui demande un certain effort de lecture. L’effort est payant, comme ces romans surannés du XIXe siècle ; je tiens à rassurer les flemmards !!!

[FC] : Comment as-tu imaginé l’univers de ce récit ?

Sébastien Degorce : J’ai imaginé l’univers de ce récit en m’appuyant sur deux choses : l’époque néolithique (les conjectures sur les croyances et les modes de vie), et ma fascination pour le Boischaut Sud du Berry, une région rustique et austère (voire ténébreuse) où ma famille maternelle a vécu durant plus de trois cents ans.
J’ai commencé à écrire ce roman en novembre 1997, lorsque j’ai envoyé une nouvelle sur le thème du vampire à une maison d’édition aujourd’hui disparue. J’ai ensuite écrit et réécrit l’histoire pendant des années, jusqu’à ce que je sois satisfait. Les premières moutures (disons entre 2000 et 2007) ont fait l’objet de plusieurs parutions à compte d’auteur, toutes plus illisibles les unes que les autres. C’est après mes études à Paris, en 2010, que j’ai acquis une certaine épaisseur, et surtout le recul nécessaire. J’ai alors tout retravaillé, sacrifiant les trois quarts du travail réalisé pour équilibrer mon histoire et lui donner sa forme actuelle. J’ai fait appel à différents lecteurs durant la phase finale, des amis, des amis d’amis, dont certains qui m’étaient totalement étrangers. Ma compagne m’a aussi beaucoup aidé (et une providentielle période de chômage…). J’ai tenté de faire des compromis, d’affiner, de révéler ce que le manque de temps et d’espace de cerveau disponible ne permet pas toujours de laisser fleurir.

[FC] : La première version des Portes noires a été autopubliée. Pourquoi avoir fait ce choix ? Comment as-tu procédé ?

Sébastien Degorce : J’ai fait ce choix car je voulais que les gens de ma ville, mes amis, ma famille, puissent me lire. Ces versions étaient illisibles, mais disons que c’était fait avec amour et franchise. Il y avait un sentiment d’urgence plutôt infantile.
Comment j’ai procédé ? Je suis allé voir mon banquier et je lui ai dit que la Fnac et Cultura me suivaient. J’ai tout vendu, mais je n’ai pas vraiment eu de retours. Normal. Quand on lit un truc nul, on ne va pas perdre son temps pour aller en parler à l’auteur !

[FC] : Comment s’est passée la recherche d’un éditeur pour ce roman ?

Sébastien Degorce : J’ai envoyé mon roman à presque tous mes contacts. Tous ont refusé, sauf Morey Éditions, une petite boîte de Saint-Étienne depuis disparue. Dès que j’ai recouvré les droits sur l’ouvrage, je l’ai proposé à d’autres éditeurs, dont Voy’el, qui ont accepté tout de suite, quelqu’un de chez eux ayant eu mon livre entre les mains…

Illustration de Fabien Doulut, alias Saï

Couverture des « Portes Noires » chez les Éditions Voy’el. Illustration de Fabien Doulut, alias Saï.

[FC] : En quoi a consisté le travail éditorial sur ton manuscrit ?

Sébastien Degorce : Il a consisté à revoir certains choix orthographiques, et à mener le travail d’illustration. Aucun changement majeur n’a été apporté vis-à-vis du texte.

[FC] : Les Portes Noires est un roman illustré. Comment s’est déroulée la collaboration avec l’illustrateur ?

Sébastien Degorce : La collaboration avec Fabien [Doulut, alias Saï] s’est plutôt bien passée. Nous avons beaucoup appris l’un sur l’autre. Fabien a fait l’effort de lire le roman deux fois, une première fois d’une traite, comme un lecteur normal, et la seconde fois pas à pas, au fur et à mesure de notre travail. Je l’aidais à saisir les moments clés, en lui décrivant ce que le roman ne mettait pas sous les yeux du lecteur. On a bu des bières, on a échangé, et puis les choses ont pris forme. Je suis vraiment heureux que notre amie commune ait eu l’idée de nous confronter !

[FC] : Comment la promotion pour le lancement de ton livre a-t-elle été élaborée ?

Sébastien Degorce : La promotion a été élaborée par moi, avec des envois d’emails et par téléphone. Une vidéo plutôt sympathique disponible ici retrace mon premier périple.

À suivre…

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