Entre parenthèses…

This entry is part 5 of 6 in the series Cahier de vacances

Après le tiret, les guillemets et l’usage de l’italique, nous passons aux parenthèses ! Bon, vous me direz, les parenthèses, vous connaissez. Rien de compliqué là-dedans, une fois qu’on a compris que chaque parenthèse ouverte se ferme. Et voilà, le cours est fini, à la semaine prochaine !!!

Bon, ok…

Un peu de typographie :

Alors les parenthèses, en effet, ce n’est pas ce qu’il y a de plus compliqué au niveau typographie. Pas d’espaces à l’intérieur des parenthèses, espace justifiante à l’extérieur.

Le blabla^(pas d’espace autour du blabla que vous voulez mettre entre parenthèses)^et la suite du blabla. Évidemment, dans le cas où votre parenthèse fermante est suivie d’une virgule, d’un point ou de points de suspension, il n’y a pas d’espace : (un truc entre parenthèses), et la suite de votre phrase.

Maintenant, la partie intéressante, à savoir la ponctuation de votre blabla entre parenthèses. Si vous avez une phrase complète entre parenthèses, elle va commencer par une majuscule et se terminer par un signe de ponctuation (point, point d’exclamation, d’interrogation, points de suspension). Si la phrase n’est pas complète, pas de majuscule au début, et pas de ponctuation à la fin.

Ceci est une phrase (vous vous en doutez un peu) qui prouve que je suis toujours aussi nulle pour les exemples (Mais qu’on ne se moque pas, ok ? J’essaie de faire des efforts !).

Le signe de ponctuation est « chassé » à la fin de la parenthèse.

On peut imbriquer des parenthèses (je le fais souvent dans mes emails (j’ai tendance à aimer les parenthèses)), mais évitez quand même de le faire, ce n’est pas ce qu’il y a de plus gracieux dans un texte littéraire.

Utilisation des parenthèses :

L’explication

La parenthèse sert ici à expliquer un propos, ou donner des exemples :

Les héritiers (enfants, frères et sœurs) ont droit à une partie du patrimoine.

L’isolation

Ici, on va introduire une précision, indispensable ou non, que l’on isole pour ne pas briser le rythme de la phrase :

—   Prends une carte en fermant les yeux.
—   Comme ceci (elle ferme les yeux et tend la main vers les cartes) ?

Le commentaire

Assez clairement, les parenthèses sont ici utilisées pour préciser la pensée du narrateur :

Les remarques négatives (et assez injustes) sur sa manière de s’habiller ont causé beaucoup de peine à Alexandra.

Vous pouvez aussi utiliser les parenthèses pour indiquer une alternative, ou la coexistence de deux formes entre lesquelles vous ne choisissez pas vraiment :

Les remarques négatives (ou objectives) sur sa manière de s’habiller ont causé beaucoup de peine à Alexandra (ou alors elle faisait très bien semblant).

Les confidences au lecteur

Le narrateur peut utiliser les parenthèses comme aparté, pour s’adresser à son lecteur :

— Et tu es encore rentré au milieu de la nuit ! Et comme d’habitude, tu as jeté tes vêtements partout dans la pièce sans même les plier et les mettre sur la chaise !
(Décidément, elle ne me laisserait jamais en paix… Elle se prenait vraiment pour ma mère. Ou ma femme. Et cela me déplaisait au plus haut point.)

Parenthèse dans le discours

—   Et là, j’étais persuadée (vous savez à quel point je suis paranoïaque) qu’il me suivait et qu’il allait m’attaquer sauvagement.

Parenthèse dans une pièce de théâtre

Je ne sais plus ce que je fais ! (Il se met à genoux et commence à se balancer d’avant en arrière.) Depuis deux jours, j’ai l’impression que je deviens fou, que je perds la tête. (Il enserre ses tempes de ses mains.)

Il est d’usage de mettre le texte entre parenthèses en italique.

Indication d’une traduction

—   Sie sprechen Deutsch ? (Vous parlez allemand ?) demanda-t-elle.
—   Ja, sicher. Aber wenn es möglich wäre, möchte ich mit Ihnen in Französich sprechen. (Oui, bien sûr. Mais si c’est possible, je préférerais vous parler en français.)

Vous noterez d’ailleurs que les mots étrangers sont en italique.

Il y a évidemment de nombreux autres usages, mais ils ne sont pas pertinents dans le cadre de la rédaction d’un récit, et s’utilisent plus fréquemment dans des ouvrages de référence, des bibliographies, des ouvrages techniques, etc.

Et voilà ! Si vous avez des questions, n’hésitez surtout pas !

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La sélection de Jean-Christophe Heckers

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rainbow warriorsRainbow Warriors d’Ayerdhal, aux Éditions Au Diable Vauvert
Roman encore frais et d’actualité en cette année de virulents débats autour du mariage pour tous. Le point de départ est loufoque : des personnalités influentes (qu’on reconnaît facilement) ont pour projet de renverser une dictature africaine à l’aide d’une armée de mercenaires LGBT. Mais évidemment rien n’est ni simple ni évident dans tout ça. Un roman drôle et grave mené tambour battant et sans temps morts. Se déguste sans modération.

Mis à la retraite sur requête du bureau ovale, le général de division Geoff Tyler se voit proposé par l’ancien secrétaire général des Nations Unies de reprendre du collier à la tête d’une armée privée financée par des célébrités de toutes obédiences. Son objectif : renverser le dictateur d’un État africain, soutenir le gouvernement transitoire le temps de la rédaction d’une constitution démocratique, et permettre la tenue d’élections en bonne et due forme.
Ses moyens : à lui de les définir, l’argent n’est pas un problème. Son effectif : Un encadrement d’une centaine de professionnels et 10 000 soldats dont il faut parfaire la formation.
Jusqu’ici tout va bien. Il y a toutefois un détail. Cette armée est presque exclusivement constituée de LGBT. Lesbian, Gay, Bi, Trans.
Alors que le mariage et l’homoparentalité pour tous font encore débat, Ayerdhal nous pousse au-delà de nos limites et nous plonge avec humour au cœur de thèmes férocement actuels : l’ingérence militaire sous prétexte humanitaire, la solidarité à l’échelle mondiale d’un groupe stigmatisé et persécuté, la défense sans concession des Droits de l’Homme… Cette fiction plus vraie que nature interroge avec une impertinence jubilatoire. Et si l’engagement d’individus non directement concernés, aux côtés de populations persécutées, pouvait modifier le destin du monde ?

devenustupideComment je suis devenu stupide de Martin Page, aux éditions Le Dilettante
Le roman a une dizaine d’années, mais il est impératif de le lire : drôle et amer, ce parcours au fil d’une quête existentielle ne manque pas de piquant, et donne à réfléchir.

Tout est affaire de méthode. Même la course au néant. « Surtout la course au néant », rétorque le narrateur de Martin Page. Birman de souche, sorbonnard de maintien, faible mais obstiné, il a décidé de s’offrir en proie au rien, de s’annihiler avec rigueur. Et dans son cas, néant = sottise. il lui faudra donc « couvrir son cerveau du suaire de la stupidité ». Mais d’où plonger pour ce grand bain de vide, d’où s’autopropulser au cœur de l’absence ? Première procédure envisagée : l’éthylisme. Il y a en effet dans l’alcool des potentialités à l’affaissement cérébral, des richesses en matière de dissolution mentale qu’il serait vain de nier et bête de négliger. L’ingurgitation méthodique de breuvages fatals est donc envisagée, ce sous l’œil d’un spécialiste. Las ! la mousse d’une simple bière n’a pas effleuré la lèvre de notre candidat à l’auto-dissolution que le voilà comateusement jeté à terre. Reste l’acte ultime, qui réclame une volonté de boxeur et une discipline de samouraï : la crétinisation. La tâche s’annonce complexe, l’effort énorme. Il lui faut, pour plier ses bagages mentaux, abolir sa bibliothèque, effacer sa mémoire, dissoudre son q. i. Il s’aide pour la chose d’une substance idoine censée le bêtifier sans faille. La chose prend tournure. Mais c’est sans compter avec de redoutables anges gardiens qui s’en viennent glisser sous son œil vide un choix de la correspondance de Flaubert. Patatras ! Un éclair d’intérêt se remet à brasiller dans cette prunelle promise à l’atonie. Son retour au monde des mammifères cérébrés se fera grâce à une espastroulante séance d’exorcisme. Est con qui peut. N’est pas crétin qui veut (vieux proverbe birman).

SangdepierreSang de Pierre d’Elisabeth Vonarburg, aux éditions Alire
Le dernier recueil en date (à ma connaissance) d’une très grande dame de la SF (Québéquoise d’adoption) est tout sauf facile et gratuit. Lecture exigeante, pour des textes profondément humains au sein d’un avenir plutôt déliquescent. Et quel style…

Le ciel gris moutonnant de nuages, la mer maussade et houleuse, Manuelle étendue inconsciente et pâle sur la petite plage près du quai, dégoulinante, son ventre nu et proéminent bien en évidence, et les trois sirènes auprès d’elle, avec celle qui me fait face, Tiliss, le torse illuminé de signaux verdâtres par le message bioluminescent que j’étais bien incapable alors de déchiffrer, mais ce n’était pas nécessaire. Je me suis agenouillé près de Manuelle, et dès que je l’ai touchée j’ai su ce qu’elle était…
Résultat d’un ancien projet d’hybridation, les sirènes représentaient, pour Arkon Corless, l’avenir de l’humanité, décimée par une terrible pandémie. C’est ce qu’avait toujours cru Manuelle, du moins jusqu’à ce que surgisse Spark…
Ils ont tous quinze, trente ou quarante-cinq cycles. Comme Ouré, diOuré et triOuré. Sauf Hilsh, qui a vingt cycles et aucun clone et l’impression d’être un corps étranger sur ce Vaisseau parti il y a vingt-trois générations.
La capsule de sauvetage de Jacob a abordé une planète où il pourra survivre en attendant les secours. Or, deux jours après son arrivée, des rêves étranges envahissent son esprit, des rêves qui ne sont pas à lui… ou le sont-ils ?
Six nouvelles d’une rare intensité, tant littéraire que thématique, six immersions singulières – à fleur d’émotions – dans l’espace-temps infiniment flexible d’Élisabeth Vonarburg.

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La sélection d’été de Roxane Dambre

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Naturalis de Franck LABAT, aux Éditions Prisma

Pourquoi je l’ai choisi : parce que je n’ai pas réussi à lâcher le bouquin, même à l’heure du dîner (presque impensable, pour qui me connaît un peu). C’est de l’excellente science-fiction, qui fait réfléchir tout en restant très divertissante. Il y avait longtemps que je n’en avais pas lue d’aussi bonne !

Rêves prémonitoires ou imagination d’une lycéenne perturbée ? Notre espèce est-elle vraiment menacée ?
Pandémies, allergies environnementales foudroyantes, dégénérescence cellulaire, stérilité… La nature a trouvé le moyen d’éliminer le parasite qui gangrène la planète depuis trop longtemps : l’homme. Au travers de ses rêves prémonitoires et apocalyptiques, Alexandra Rousseau, lycéenne, est le témoin involontaire et impuissant du sombre futur qui attend l’humanité. Elle sait qu’avant la fin du siècle les hommes feront face à leur extinction. Tous ? Peut-être pas… La découverte du mystérieux marqueur génétique 26 pourrait bien donner à cet effondrement de l’hégémonie sapiens un aspect inattendu.

Tarandes et Sakranim, Tome 1 – La Treizième Concubine de Jo Ann VON HAFF aux Éditions Plume en Herbe

Pourquoi je l’ai choisi : pour la profondeur des personnages et de leurs sentiments. L’univers du roman est réfléchi jusqu’au moindre détail, de la généalogie des rois jusqu’au nom des petites fleurs des montagnes. Cerise sur le gâteau : la plume de l’auteur m’a ensorcelée !

En 001, première année du millénaire-des-étoiles, une guerre fait rage depuis soixante-dix ans entre les royaumes de Laar et Galdan pour la souveraineté de la cordillère des Dangham qui les sépare. Dans ce monde hostile et glacé, Fiha, la jeune guérisseuse du village, tombe amoureuse de Tado, le guerrier aux origines nobles. Mais la guerre et l’ambition de la Princesse Lika de Laar arracheront Fiha au bonheur qui lui tend les bras. Son destin l’attend dans le harem de Mirȫ Ier, roi de Galdan, redouté pour sa cruauté et son art à manier l’épée. Parce qu’elle porte l’enfant de Tado, Fiha n’a plus qu’une obsession : survivre.

A.N.G.E. – Tome1, Antichristus d’Anne ROBILLARD, aux éditions Michel Lafon

Pourquoi je l’ai choisi : parce que voir deux apôtres de Jésus revenir sur Terre au XXIe siècle pour mettre une raclée aux démons, ça vaut son pesant de cacahuètes (pour ne pas dire que c’est carrément jouissif). Ce polar fantastique nous entraîne dans les sociétés secrètes qui œuvrent à la protection du monde, à travers une vision très agréable du Québec. Le plus : au début du livre, on n’a aucune idée de qui sont les deux apôtres. Quand on le découvre… ça devient triste pour les démons !

À l’insu des habitants de la Terre, l’Agence Nationale de Gestion de l’Étrange veille sur l’humanité. Ses agents secrets protègent les hommes des ténébreuses machinations des serviteurs du Mal.
Lors d’une enquête de routine sur les enseignements trompeurs d’un prétendu gourou, les agentes Océane Chevalier et Cindy Bloom découvrent que de sombres événements prédits par certains textes bibliques sont sur le point de se produire.
Leurs collègues, Yannick Jeffrey et Vincent McLeod, viennent leur prêter main-forte mais se heurtent à la mystérieuse puissance du Faux Prophète. Au même moment, les tueurs de l’Alliance, un redoutable groupe maléfique, préparent la venue de l’Antéchrist, et bientôt l’A.N.G.E. plonge dans l’incertitude. Quelle est la véritable mission de ce mystérieux envoyé du Vatican ? Qui est cet homme vêtu de noir qui apparaît lorsque les agents de l’A.N.G.E. sont en péril ? Face à toutes ces menaces, l’Agence saura-t-elle préserver le monde de sa fin annoncée ?
ENTREZ DANS LA LUTTE.

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Petite charade

Mes amis, pour ce premier article de la section édition, nous allons aborder ensemble une profession dont on entend de plus en plus parler – sous couvert d’offres plus ou moins honnêtes – et qui reste pourtant méconnue. Celui qui trouve de quel métier je parle avant d’avoir fini de lire l’article gagne le droit de commenter !

  1. Je ne suis pas payé au forfait. Par contre, je touche en moyenne 10 à 15% de vos droits d’auteurs sur la vente de l’ouvrage pour lequel nous avons travaillé ensemble.
  2. Je ne vous fais pas payer mes diverses prestations séparément ni à l’avance. Parce que ma commission sur vos droits d’auteurs rémunère chaque aspect de mon travail et qu’elle ne peut en aucun cas être fixée à l’avance. C’est d’ailleurs l’une des garanties de mon implication dans la promotion de votre ouvrage.
  3. Si je suis également auteur, je ne suis pas « édité » via une plateforme d’impression. Parce que je compte au nombre de mes points forts mes nombreux contacts dans le monde de l’édition, mes capacités commerciales et ma connaissance sinon exhaustive, du moins relativement complète de la langue française et des normes éditoriales, et que si je n’ai pas su les mettre en pratique pour faire éditer mon propre ouvrage, alors il y a peu de chances que j’y arrive pour le vôtre.
  4. Je ne suis pas un éditeur. Parce que si j’étais juge et partie, je ne serais pas efficace, et pas nécessairement honnête non plus.
  5. Je ne suis pas un nègre. Je peux vous aider à retravailler votre ouvrage en vous suggérant des points à améliorer ou des axes à approfondir, mais je ne peux en aucun cas réécrire votre livre à votre place.
  6. Je ne remplace pas un correcteur professionnel, même si rien n’empêche de cumuler les deux fonctions. La correction grammaticale, orthographique, syntaxique et éditoriale est un métier à part entière, reconnu par un diplôme dédié.
  7. Je ne peux vous promettre aucun résultat. La seule personne qui puisse vous garantir de signer un contrat avec un éditeur, c’est l’éditeur lui-même.
  8. Je me réserve le droit de refuser de travailler avec vous, car mon engagement auprès des éditeurs est de leur proposer des ouvrages qui leur plaisent, aboutis, et ayant un potentiel de vente. Or, tous les ouvrages ne correspondent pas à ces critères.
  9. Je ne peux vous présenter aucun diplôme attestant de ma profession, car en France, celle-ci n’a aucun statut légal. C’est ballot, mais c’est comme ça.
  10. Je ne négocie pas uniquement vos droits littéraires, je peux également m’occuper de la négociation de vos droits d’adaptation audiovisuelle ou sur d’éventuels produits dérivés.
  11. Je ne suis pas indispensable à votre réussite dans le monde de l’édition française. Ma profession est reconnue et indispensable dans le monde anglo-saxon et très répandue partout ailleurs, mais au pays de la langue de Molière, elle reste très marginale et suscite souvent la méfiance (des auteurs comme des éditeurs), à tort ou à raison.
  12. Je suis par contre monnaie courante lorsqu’il s’agit de traduire un texte français dans une langue étrangère (on m’appelle alors scout), ou un texte étranger vers la langue française (Co-agent).

 Je suis… l’agent littéraire.

Point bonus : si jamais je prétends le contraire de l’un des points 1 à 9, je suis un arnaqueur.

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Un peu de théorie entre guillemets

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Après mon petit exposé sur les tirets, voici sa suite logique, à savoir les guillemets. Je ne vais pas m’étendre sur la présentation des dialogues, Jo Ann l’a fait très clairement dans son article, mais je me suis dit qu’un peu de terminologie pourrait être utile à certains.

En effet, on entend souvent parler de guillemets français, guillemets droits, guillemets anglais, guillemets allemands, guillemets simples, guillemets doubles… Au final, tout cela peut paraître un peu confus.

Les guillemets français, ou chevrons :

Ce sont ceux que vous connaissez logiquement tous. On distingue le guillemet ouvrant : « et le guillemet fermant : ».

Le guillemet ouvrant est suivi d’une espace insécable, le guillemet fermant est précédé d’une espace insécable.

«^sla citation ou le mot ou le bout de dialogue^s»

Ils sont utilisés pour les dialogues, mais également pour mettre en avant un mot, une expression, pour marquer un changement de registre, pour l’utilisation d’un mot d’origine étrangère, un écart orthographique, un néologisme, de l’ironie… Ils sont aussi utilisés pour les citations, ou pour le récit dans le récit, ce qui nous amène au point suivant.

Les guillemets anglais, ou guillemets droits, ou doubles apostrophes :

On les voit souvent aussi, sous deux formes différentes. Les guillemets anglais à proprement parler, et , ont un sens. Comme en français, il y a le guillemet ouvrant : “ et le guillemet fermant : ”. Bien souvent, ils sont remplacés par des guillemets droits, qui leur ressemblent beaucoup mais sont interchangeables : «  et « .

L’usage des espaces entre les guillemets anglais est moins fixé qu’avec les guillemets français. Certains conseillent une espace insécable au sein des guillemets, comme pour les guillemets français, d’autres les utilisent sans espace.

^sl’usage préconisé par Grevisse^s

“l’usage plus fréquemment observé”

Les guillemets anglais sont utilisés pour la citation dans la citation (ou citation de deuxième rang). Ou la citation dans le dialogue. Ou les guillemets dans le dialogue. Pour faire simple, si vous avez déjà du texte entre guillemets, tout ce que vous mettriez normalement entre des guillemets français se retrouvera entre des guillemets anglais.

« Et là, je t’explique, elle a eu le culot de me dire : “ton article n’est pas assez clair”. Non mais j’te jure. »

Et que faire quand il s’agit d’une citation dans une citation dans une citation ? Nous y venons…

Les guillemets allemands, ou guillemets simples, ou simples apostrophes :

On les rencontre plus rarement. Les guillemets allemands ont eux aussi un sens : et . Souvent, on utilise simplement une apostrophe. Là aussi, l’usage des espaces entre les guillemets allemands est plus flottant.

Les guillemets allemands sont utilisés pour les citations de troisième rang. Donc une citation dans une citation dans une citation.

Pour résumer :

Premier rang : « et ».
Deuxième rang : “ et ”.

Troisième rang : ‘ et ’.

Dans une citation : « Et là, elle me dit : “Mêlez-vous de ce qui vous regarde, ou il pourrait vous arriver des ‘bricoles’”. Comme vous pouvez le voir, je suis toujours aussi peu douée pour les exemples. »

Maintenant que vous savez (presque) tout sur les guillemets…

Imaginons que vous ayez un dialogue qui s’étende sur plusieurs pages. Le genre de dialogue-récit, où pour des raisons de lisibilité, vous avez besoin de revenir à la ligne.

Présentation classique :

« Vous ouvrez vos guillemets français, comme d’habitude, mais que se passe-t-il si vous voulez revenir à la ligne sans changer d’interlocuteur ?
» Eh bien il se passe ceci, vous ouvrez votre ligne avec un guillemet fermant. Il se pourrait un jour qu’un maquettiste vienne vous hurler dessus en vous demandant ce que c’est que ces guillemets fermants en début de ligne, mais c’est bel et bien l’usage. Maintenant, certains auteurs utilisent des guillemets ouvrants en début de ligne, ce qui n’est pas forcément plus logique ou moins logique que des guillemets fermants.
» Évidemment, il ne faut pas oublier de refermer ses guillemets à la fin de son bout de dialogue.
— Sauf si bien sûr on change d’interlocuteur, auquel cas les guillemets se referment à la fin du dialogue. »

Présentation moderne :

Et maintenant, qu’en est-il de la présentation moderne ? Eh bien c’est tout simple, c’est pareil, mais sans les guillemets ouvrants et fermants de début et fin de dialogue.

— Donc, vous avez votre bout de dialogue qui commence comme ça, et pour une raison qui vous est propre, vous avez envie de revenir à la ligne en plein milieu. Soit.
» Comme pour la présentation classique, on ouvre par un guillemet fermant.
» Et chaque retour à la ligne se fait avec un guillemet fermant.
— Par contre, le passage au second interlocuteur se fait avec un tiret, MAIS aucun guillemet fermant ne vient clore le dialogue.

Puisque vous les attendiez tous (j’imagine), les codes !!!

Les codes :

Différents types de guillemets

Guillemets français :

« est obtenu, sur PC, par la combinaison de touches alt+0171 (pavé numérique)
« est obtenu, sur mac en clavier français (AZERTY), par ⌥ (touche option ou alt)+7
« est obtenu, sur mac en clavier suisse (QWERTZ), par ⌥+virgule

» est obtenu, sur PC, par la combinaison de touches alt+0187
» est obtenu, sur mac en clavier français, par ⌥+maj+7
» est obtenu, sur mac en clavier suisse, par ⌥+maj+virgule

Guillemets anglais :

“ est obtenu, sur PC, par alt+0147
“ est obtenu, sur mac clavier français, par ⌥+3
“ est obtenu, sur mac clavier suisse, par ⌥+2

” est obtenu, sur PC, par alt+0148
” est obtenu, sur mac clavier français, par ⌥+maj+3
” est obtenu, sur mac clavier suisse, par ⌥+maj+2

Guillemets allemands :

‘ est obtenu, sur PC, par alt+0145
‘ est obtenu, sur mac clavier français, par ⌥+4
‘ est obtenu, sur mac clavier suisse, par ⌥+¨

’ est obtenu, sur PC, par alt+0146
’ est obtenu, sur mac clavier français, par ⌥+maj+4
’ est obtenu, sur mac clavier suisse, par ⌥+maj+¨

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