Témoignages

Genres sans frontières: Olivier Gay

This entry is part 3 of 3 in the series Genres sans frontières

[Espaces Comprises]: Bonjour Olivier, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Olivier Gay : J’ai 34 ans, je suis né à Grenoble puis ai migré sur Paris à 17 ans. J’ai toujours aimé écrire, mais ai suivi la voie de la raison (classe préparatoire, école de commerce, travail dans le conseil). Ce n’est qu’il y a deux ans que je me suis demandé si mes textes pouvaient intéresser des éditeurs et que j’ai envoyé ces fameuses enveloppes de papier kraft aux quatre coins de Paris.

J’ai publié pour l’instant trois romans : deux polars aux éditions du Masque et un roman de fantasy aux éditions Midgard.

Aux éditions du Masque :

Aux éditions Midgard :

  • Le Boucher (septembre 2012)
  • La Servante (à venir)

[EC] Pourquoi avoir choisi de tout écrire sous le même nom/pseudonyme ?

Les romans policiers et ceux de fantasy n’attirent généralement pas le même public, mais j’ai tout de même espéré qu’il y ait un recoupement entre les deux. Si même un seul lecteur appréciait assez mes polars pour jeter un œil à ce que je fais en fantasy – ou l’inverse –, j’aurais gagné mon pari.

Accessoirement, mon nom est assez original pour rester en mémoire. Enfin un avantage à s’appeler Gay !

[EC] Comment fais-tu la différence entre les différents genres auprès du public ?

Mes deux éditeurs sont très spécialisés : le Masque a une réputation centenaire dans le polar et Midgard ne fait que de la fantasy. Ça permet donc aux lecteurs de savoir rapidement de quel type de roman il s’agit. Par ailleurs, les couvertures et les 4e de couv sont bien entendu déterminantes. Enfin, dans la plupart des librairies, les rayons polars et fantasy ne sont pas confondus, ce qui permet aux gens de se repérer sans difficulté.

Par contre, c’est plus difficile de cumuler les genres lors de salons ou de dédicaces : j’insiste toujours pour que les libraires proposent tous mes livres, mais la plupart me contactent à l’origine soit pour les policiers, soit pour la fantasy, rarement pour les deux.

Grâce à la gentillesse des organisateurs, j’ai ainsi pu dédicacer mes romans de fantasy à la Fnac la Défense (qui me connaissait surtout pour les polars) ou mes romans policiers à l’Antre-Monde (une librairie spécialisée fantasy).

[EC] Quelle est la réaction du public ?

Malgré ce que j’espérais, les deux domaines restent assez cloisonnés. En dehors des quelques vrais fans (et de l’entourage d’amis !), la plupart de  mes lecteurs ne passent pas de l’un à l’autre. C’est en tout cas ce que je vois sur les différents sites de critiques (Amazon, Babelio, Goodreads, Livraddict…), où je ne retrouve que très rarement les mêmes noms sur deux livres de genres différents.

[EC] Comment compartimenter les différents genres ?

Dans mon cas, c’est assez facile : d’un côté les enquêtes policières contemporaines, de l’autre les aventures épiques moyenâgeuses. Mais c’est vrai que c’est une véritable gymnastique mentale de passer d’une écriture à l’autre. Le fait que les romans policiers soient à la première personne et ceux de fantasy à la troisième facilitent souvent la coupure.

[EC] Est-ce que les différents genres sont complémentaires ?

Beaucoup de romans policiers proposent des scènes épiques (combat, course-poursuite…) et beaucoup de livres de fantasy mettent en scène un mystère. Dans ce sens, oui, ces deux genres sont complémentaires. Pour moi, ça offre également la possibilité d’écrire des livres faits pour rêver et d’en écrire d’autres ancrés fermement dans la réalité.

[EC] Est-ce que les recherches, par exemple, peuvent être utiles dans les différents genres ?

Dans mon cas, pas du tout. Ma compagne m’a ainsi offert deux cadeaux très orientés ces dernières années : un stage de forge pour apprendre la fabrication d’une arme en métal (utile pour la fantasy, donc) et un stage de tir pour comprendre l’utilisation d’armes à feu (utile pour les polars). Le côté transgenre lui permet d’avoir deux fois plus d’idées, c’est déjà ça !

[EC] Est-ce que l’étude des mécanismes d’un genre peut permettre de mieux comprendre ceux d’un autre (par exemple, apprendre à créer du suspens dans le thriller, utile également en fantasy) ?

Oui, clairement. Comme dit plus haut, le souffle épique peut également bercer un roman policier et le suspense est toujours utile dans la fantasy. Dans le cas du Boucher et de sa suite, le mystère de la mort de Deria est un ressort essentiel – et je suis ravi de voir que la plupart des commentateurs sont tombés dans le panneau !

[EC] Quelle est ton actualité ?

J’ai sorti Les mannequins ne sont pas des filles modèles voici trois semaines et je viens d’envoyer La Servante (suite du Boucher) à la maison d’édition Midgard. Vous pourrez me trouver également au salon du livre de Paris, au salon Griffe d’Encres, au festival Trolls et Légendes ou au salon du livre de poche de Saint-Maur.

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4 réponses à Genres sans frontières: Olivier Gay incluant les trackbacks et les pings.

  1. Sophie a dit :

    Merci pour ces quelques mots partagés avec vos lecteurs. Il apparaît dans vos propos sensibles et pertinents bien des talents qui ne demandent qu’à éclore.
    Je vous souhaite de persévérer dans l’écriture pour le plus grand plaisir des lecteurs (et du vôtre bien-sûr !).

  2. Colette a dit :

    Bonsoir,

    j’ai 61 ans, je suis grand-mère, et j’ai lu avec un plaisir indicible vos deux romans jubilatoires relatant les aventures de Fitz et ses amis.

    y aura t-il un 3ème volume ? si oui je l’attends avec impatience, et surtout que ces tribulations ne s’arrêtent pas !

    mais je dois signaler que dans le roman  » les mannequins ne sont pas des filles modèles » il y a une erreur à la page 272
    à la fin du 3ème paragraphe, concernant la phrase suivante  » Au temps pour les renforts » il me semble qu’il aurait fallu écrire  » autant pour les renforts  » non ? Sinon il faut m’expliquer le sens de cette phrase !

    très cordialement

    Colette

  3. Olivier GAY a dit :

    Bonjour et merci pour vos commentaires à toutes deux.

    Je compte bien persévérer dans l’écriture, en effet, et suis ravi que les romans vous aient plu. Ils ont en effet une suite (la suite des Talons Hauts et des Mannequins sort le 3 janvier, la suite du Boucher sort le 24 janvier) !

    Quant à l’expression « au temps », c’est vrai qu’elle est étrange, mais il s’agit bien de l’orthographe correcte. Ce serait en effet un terme dérivé de l’armée (cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Au_temps_pour_moi)

    Cordialement,

    Olivier GAY

  4. Olivier GAY a dit :

    (Trois « en effet » en trois phrases, j’ai honte)

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