Les éditions L’ivre-Book par Lilian Ronchaud

This entry is part 8 of 9 in the series Parole aux éditeurs

[Espaces Comprises] Pouvez-vous raconter la naissance de L’ivre-Book ?

ivrebook

Lilian Ronchaud : Il y a un peu plus de deux ans, j’ai souhaité changer de vie professionnelle. Ayant toujours été passionné par les livres, j’ai envisagé de m’installer comme libraire, mais je me suis vite rendu compte que je ne pouvais pas aller bien loin sur ce chemin. M’étant longuement documenté sur l’édition numérique, je me suis rendu compte qu’il pouvait y avoir encore de la place pour moi.

[EC] Quelle est votre politique concernant les DRM ?

 Très simple : aucun DRM, ni tatouage ni je ne sais quoi.

[EC] Quelle est votre ligne éditoriale ?

 Je sais que beaucoup d’auteurs n’aiment pas la réponse que je vais donner : je n’en ai aucune. La seule ligne que je suis est de publier les textes qui me plaisent.

[EC] Quel est votre public ?

 Les genres que je publie étant assez éclectiques, je peux considérer que mon public l’est tout autant.

[EC] Comment se déroule la soumission ?

J’ai, au début, démarché plusieurs auteurs. Certains m’ont envoyé des textes, d’autres non. Depuis, les textes m’arrivent régulièrement et je suis, hélas, obligé de faire comprendre que je ne peux plus en prendre avant au moins 6 mois.

[EC] Comment choisissez-vous un texte ?

Je lis tout d’abord quelques pages afin de juger de la qualité de l’écriture. Si dès le début je m’aperçois de la pauvreté de cette écriture, je préviens rapidement l’auteur que je n’irai pas plus loin.
Sinon, je lis jusqu’au bout et je juge selon l’histoire racontée, l’intérêt qu’elle peut avoir et surtout l’intérêt qu’elle m’a apporté.

[EC] Qu’est-ce qui vous rebute dans un manuscrit ?

 L’écriture en mauvais français, les fautes à chaque coin de page et la platitude dans les dialogues.

[EC] Quels conseils donneriez-vous aux auteurs qui se lancent ?

Ne pas prendre tous les éditeurs pour des ennemis, les respecter si l’auteur souhaite être respecté. Ne surtout pas prendre son propre texte pour un chef d’œuvre que rien ni personne ne peut retoucher, et surtout être patient.

[EC] Comment se déroule la publication ?

Une fois que le texte est accepté, signature du contrat, généralement tutoiement réciproque entre l’auteur et moi-même, inscription de l’auteur sur un groupe Facebook où tous mes écrivains sont réunis.
Je demande à l’auteur s’il considère son texte comme définitif ou s’il souhaite y apporter des corrections. S’il considère qu’il est définitif, je lui suggère quelques modifications à apporter à l’histoire (si modifications il y a) puis je corrige ou je fais appel à un correcteur pour revoir le texte.
J’envoie à l’auteur le texte corrigé pour un Bon à Numériser, ce qui signifie que si l’auteur est d’accord ce sera cette version du texte qui sera éditée.
Ensuite je fabrique le livre numérique (entre-temps j’ai pu faire appel à un illustrateur pour la couverture) et j’envoie un exemplaire à l’auteur pour un Bon à Diffuser ; ce sera ce livre qui sera vendu dans les librairies.

[EC] Acceptez-vous des collaborations avec des éditeurs papier pour la publication de vos auteurs ? Dans quelles conditions ?

rorkalMon contrat d’édition ne prévoit l’exclusivité que sur l’aspect numérique du livre. L’auteur peut donc se faire éditer en papier où il le souhaite. Jusqu’à présent, j’ai édité des romans publiés chez Rivière Blanche (qui ne publient qu’en papier et qui me confient gentiment le texte), je le signale par une mention sur la couverture et à l’intérieur du livre.
Si d’autres éditeurs exclusivement papier veulent prendre contact avec moi pour des versions numériques, ma porte leur est ouverte.
Inversement, si des éditeurs papiers sont intéressés par les textes que je publie, cela ne pose aucun problème.

[EC] Quel a été votre dernier coup de cœur ?

Tout simplement la dernière œuvre que j’ai lue, un recueil de nouvelles de Thierry Bourcy (auteur connu pour ses romans policiers chez Folio) qui devrait paraître dans quelques mois chez L’ivre-Book.
En fait, il faut savoir que chaque œuvre que j’édite est quelque part un coup de cœur.

[EC] Quelle a été votre meilleure vente ?

brumesDeux livres quasiment à égalité : Le Monde au-delà des brumes de Hugues Douriaux et Du chômage d’Andy Vérol.
Deux auteurs et deux œuvres totalement opposées et différentes.

[EC] Quelles sont vos actualités ?

Formidablement nombreuses, je n’en citerai que quelques-unes :
Mettre en œuvre l’édition de plusieurs textes reçus dans le cadre d’un AT sur Lovecraft.
Continuer le développement de ma collection érotique avec notamment la parution d’une anthologie sur la fessée.
Démarrer la réédition de la série du Commandeur de Michel Honaker et celle de la série Le Monde de la Terre Creuse d’Alain Paris.

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Soumission d’un cycle : doit-on tout écrire avant d’envoyer (ou pas) ?

Cette semaine, NB Coste a accepté de nous parler des soumissions de cycles : doit-on tout écrire avant d’envoyer (ou pas) ? Auteur de la tétralogie Les Fedeylins et de la trilogie Les Yeux de l’aigle chez Gründ, ainsi que de la nouvelle série SpaceLeague aux éditions L’Équipe (comme le journal), elle partage son expérience.

Comme beaucoup de jeunes auteurs, vous vous êtes lancé dans une trilogie (ou plus) et vous vous demandez s’il faut écrire l’intégralité du cycle avant de soumettre cette histoire à un éditeur.
Tout d’abord, je dirais : fuyez, pauvres fous ! Hum. Ou, plus simplement : si vous avez le choix : NE COMMENCEZ PAS PAR UNE TRILOGIE (ou plus).
Pourquoi ? Parce que vous allez y passer plusieurs années (en général), que la rédaction est longue, la correction l’est encore plus, et que les phases de découragement ne sont pas toujours faciles à gérer, sans parler de la difficulté à caser l’histoire auprès d’un éditeur (l’effet « 1er roman d’auteur inconnu » joue).
Commencer par un roman « autonome » de taille moyenne (500 000 signes pour un public adulte) est déjà un bel exercice à mener au bout d’un processus éditorial…
Et là, vous me dites « Oui, mais bon, moi, mon idée tient forcément sur plusieurs tomes, d’ailleurs, je suis à la moitié de la rédaction du tome 2 et je me demandais s’il fallait soumettre le 1 maintenant ou attendre (d’ailleurs, c’est pour ça que je lis cet article). »

OK, OK.

Alors, il y a des avantages, comme des inconvénients, dans les deux méthodes.

Vous envoyez le tome 1 avant d’avoir terminé le cycle complet :

Avantages :

  • Vous allez pouvoir tromper l’attente des réponses en avançant dans l’écriture des tomes suivants.
  • Vous aurez peut-être des retours personnalisés qui vous indiqueront ce qui coince, et vous permettront d’ajuster en corrigeant le T1, et si ça remet en question la suite, il serait plus facile d’ajuster si tout n’est pas écrit !
  • Peut-être que ce sera « Oui » tout de suite ! Dans ce cas, à vous gloire, richesse, et… Heu, enfin, Youhou, vous allez publier votre livre, quoi !
  • Ou alors, tous les retours sont négatifs, vous déprimez, cette histoire vous sort par les trous de nez, une autre bien plus fun vous fait de l’œil… vous abandonnez le projet en cours de route. Au moins, vous n’avez pas « perdu » dix ans de votre vie sur quelque chose qui ne sera pas publié [« perdu » entre guillemets, parce qu’on apprend forcément, donc on progresse, hein].

Inconvénients :

  • Si ça plaît à un éditeur, il voudra peut-être lire la suite avant de s’engager. Ou, s’il s’engage, il donnera des délais pour le rendu des tomes suivants (et là, tout d’un coup, la pression n’est pas la même !).
  • En arrivant à la fin du dernier tome, vous vous apercevrez que votre style / le ton employé ont beaucoup évolués depuis le début du premier tome. Vous connaissez mieux vos personnages, vous voyez exactement les détails dont ils ont besoin tout le long, les rencontres qu’ils font, et leur évolution. Bref, pour bien faire, il faudrait réécrire pas mal du tome 1 (celui que vous trouvez maintenant tout naze et que vous avez honte d’avoir envoyé aux éditeurs).

Vous attendez de terminer votre cycle complet avant de soumettre le tome 1 :

Avantages :

  • Vous avez pu ajuster le début en fonction de la fin, vous connaissez ce roman par cœur, et vous ne pouvez pas aller plus loin tout seul : vous êtes mûr pour l’étape suivante.
  • Vous pouvez tromper l’attente des réponses en commençant un autre projet, complètement différent.
  • Si un éditeur demande à lire la suite, hop, vous pouvez l’envoyer ! Idem s’il dit « Oui » et vous donne un planning de publication : pas de pression, vous avez le temps de faire vos corrections éditoriales tranquillement, même s’il y a une part de réécriture sur certains tomes.

Inconvénients :

  • Vous avez tellement mis de vous dans ce cycle que vous avez du mal à penser à autre chose tant que le verdict ne tombe pas.
  • On a beau vous dire qu’un comité de lecture juge votre texte, et ne vous juge pas vous… au bout de tant d’années de travail sur le projet, vous ne faites plus vraiment la différence.
  • Si tous les retours sont négatifs, c’est encore plus douloureux. Certains arrêtent même d’écrire, du coup.
  • Si un éditeur dit « Oui », il sortira d’abord le Tome 1 et attendra peut-être les chiffres de vente avant d’accepter de publier la suite (rares sont ceux qui s’engagent sur le cycle complet dès le départ). Et si la suite ne sort jamais, vous aurez l’impression d’avoir abandonné vos personnages en cours de route…

De mon côté, j’ai vécu pas mal des phases que je vous décris.
fedeylins1J’ai d’abord commencé par envoyer le tome 1 de ma tétralogie (Fedeylins) en continuant d’écrire la suite (les refus types se sont échelonnés entre 3 mois et 3 ans). Puis j’ai arrêté d’envoyer, j’ai écrit l’histoire jusqu’au bout (je comptais le faire de toute façon, pour moi, même si aucun éditeur n’en voulait). Je me suis donc retrouvée confrontée au problème « mon style a changé, et j’ai trouvé plein de trucs bien dans le T4 : il me faut ajuster le T1 ! ».
Plus tard, j’ai eu la chance d’intéresser un éditeur, qui m’a demandé de tout lire avant de se décider (un premier roman d’auteur inconnu est un risque, et, si l’auteur n’est pas capable d’aller au bout de son cycle avec la même qualité d’écriture, l’éditeur ne suivra pas). J’ai donc été bien contente de pouvoir lui envoyer l’ensemble ! Il a été convaincu et nous avons pu sortir les tomes tous les 6 mois (ce qui est très rapide en édition). Notons que, deux ans plus tard, la conjoncture éditoriale était devenue telle qu’il n’aurait pas signé pour les 4 tomes s’il les avait reçus à ce moment-là : il aurait dû attendre les ventes du T1 d’abord. Moi et mon texte, nous étions mûrs ET on a eu sacrément de la chance d’arriver au bon moment.

Par la suite, j’ai pu proposer des projets sur la base du tome 1. Là, l’effet « 1er roman d’auteur inconnu » ne rentrait plus en ligne de compte (même si le « inconnu » est toujours d’actualité 🙂  ). J’avais déjà travaillé avec l’éditeur, donc il savait que j’irais au bout. J’ai dû écrire les tomes suivants avec la pression des délais, mais ce n’était plus pareil : j’avais déjà vécu toutes les étapes d’un processus éditorial, je n’étais plus dans les fantasmes des « peut-être » d’avant-publication. J’étais devenue auteur, et je faisais mon métier.

Premier MatchDernièrement, j’ai expérimenté quelque chose de nouveau : la commande. Encore une autre façon d’aborder ce métier, avec des contraintes précises, mais qu’on peut toujours détourner un peu pour ajuster à nos envies. Je me suis donc lancée dans une série de douze tomes, sur la base d’un résumé global de l’histoire et du synopsis détaillé du tome 1 !
Le plus difficile pour moi, dans ce cas, c’est la contrainte de format (je suis à 2 000 signes près !) et le fait de ne pas pouvoir revenir en arrière. Pour le style, ça va (l’expérience aidant, on arrive à conserver le même ton sur l’ensemble de la série, même si ça peut évoluer avec les personnages), mais, pour les détails, c’est un casse-tête ! Plus question de modifier ce qui a été dit dans le tome 1, il faut faire avec…

Bref, il n’y a pas de bonne façon de faire. Ça dépend des projets, de la maturité de l’auteur, et de son avancée dans le monde de l’édition.
Je dis souvent qu’en dessous d’une trilogie, je suis malheureuse, donc je comprends les auteurs qui se lancent dans les cycles longs… mais j’ai expérimenté l’année dernière la rédaction de plusieurs romans autonomes, pour des publics très différents. Eh bien les phases « écriture, corrections, soumissions, retours » sont beaucoup plus courtes. On vit les mêmes émotions, dans un temps rapproché. Beaucoup plus simple pour commencer !

« Oui, mais qu’est-ce que je fais alors, pour mon tome 2 ? ».

Tu fais comme tu veux, l’ami. Mais, un dernier conseil : surtout, corrige les tomes au fur et à mesure. Il n’y a rien de plus décourageant qu’arriver au bout de son cycle, d’avoir écrit plus d’un million de signes (mettons), et de se rendre compte qu’il faut maintenant les corriger ! Même s’il y aura forcément des ajustements sur le début, autant avoir des versions lisibles avant de passer à la suite (pour laisser reposer un premier jet avant de le corriger… rien de tel que corriger le tome précédent !).

Quel que soit votre choix, entre l’envoi avant la fin, ou l’écriture de tout avant l’envoi, je vous souhaite de cultiver l’une des qualités principales de l’écrivain : la patience…

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[Thomas Day] La voie du sabre

This entry is part 5 of 6 in the series SFFF 100 % francophone

Bonjour à tous, et belle et heureuse année 2014 à vous. Je vous la souhaite pleine de belles rencontres, de belles lectures, et de bons moments avec vos proches. Ça, et la santé. L’essentiel, en bref !
Pour bien commencer l’année, je vais vous parler d’une œuvre éditée en deux formats différents : roman et BD. Cool, non ?

voie du sabrePour parfaire l’éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu’ait connu l’Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues années, le maître et l’apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu’à la capitale Edo, où l’Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.
Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l’archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat, et la douceur perverse de la trahison.
Avec La Voie du Sabre, Thomas Day plonge ses lecteurs dans un Japon de fantasy, un Japon du XVIIe siècle qui ne fut jamais, où la magie et les dragons existent, où le métal météoritique des sabres est trempé dans le sang.

Le style est coupant comme un sabre. Les personnages aussi durs que la pierre. L’émotion aussi vive que l’eau d’une rivière. J’ai d’ailleurs adoré ce détail, manifestation discrète de la magie : Musashi est capable de sculpter l’eau. Les descriptions de ce phénomène sont aussi brèves que poignantes.
La magie se trouve d’ailleurs davantage dans l’ambiance du roman que dans son contexte. Certes, le Japon est dirigé par une impératrice dragon, mais ce n’est exploité que vers la fin, et l’ambiance est à ce moment déjà posée.
J’ai également beaucoup aimé le fait que l’auteur reprenne le découpage des romans d’aventure initiatiques japonais, un peu comme La pierre et le sabre puis La parfaite lumière d’Eiji Yoshikawa. On retrouve dans La voie du sabre la même recherche de pureté, de vérité, de noblesse, sur un chemin entaché de souffrance, de sang, de mort et de trahisons. D’ailleurs, on y retrouve aussi l’un des personnages, nul autre que le fameux samurai Miyamoto Musashi ! Une figure nationale du Japon, sur laquelle je vous conseille vivement de vous pencher si vous êtes au nombre des amoureux du pays du soleil levant. 🙂
Et donc ce roman, qui est la (non-)suite fictive d’un diptyque d’Eiji Yoshikawa, a été adapté en BD. Ou du moins le premier tiers l’a été, la suite est en attente.

bdUne BD superbe, et extrêmement fidèle ! On y retrouve des morceaux de la narration, des bouts entiers de dialogue. Très peu de réécritures, une fidélité quasi absolue, à l’exception de certaines scènes coupées (mais qui n’étaient à mon sens pas essentielles, donc je trouve le travail d’adaptation du scénariste vraiment pertinent). Par contre je vous déconseille de lire la BD juste après avoir lu le roman : elle est magnifique, elle rend totalement justice à La Voie du sabre et à l’écriture hyper esthétique de Thomas Day, mais elle colle tellement aux mots qu’on a un peu une impression de répétition. À lire avec le recul, et une fois que le souvenir du roman se fait un peu flou… ou à lire avant le roman, carrément ! 😉

Donc, résumons : un excellent roman, une excellente adaptation… et deux coups de cœur coup sur coup pour ma part !
Thomas Day, c’est bon, c’est fin, ça se mange sans faim. D’ailleurs j’attends la suite de la BD, moi… et vous ?

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Comment ne pas se faire publier

This entry is part 2 of 3 in the series L'édition expliquée aux bébés-auteurs

bbAvertissement : réglez votre deuxième degré. Merci d’avance.

Cher bébé-auteur,
Nous sommes nombreux à donner des conseils, mais il y a bien un conseil que personne ne te donne. Et pour cause. Je vais t’expliquer le secret le plus secret de France et de Navarre : comment ne pas te faire publier.

1. Fais des fautes parce que le plus important, c’est l’histoire

On te le dit souvent, tant que l’histoire est bonne, l’orthographe est secondaire. Tu peux même écrire phonétiquement, ça t’évitera les désaccords et les conjugaisons. Au lieu d’hésiter entre « Untel m’a tuer » et « Untel m’a tué(e) », écris directement « 1tel ma tué » (le « lol » est facultatif).

2. Écris ton roman avec toutes les idées qui te passent par la tête

Il faut montrer que tu es versatile et jamais à court d’idées. Peu importe si le texte devient dense, sans queue ni tête, l’important, c’est l’inspiration (parce que nous, les artistes, nous n’écrivons qu’au gré de l’inspiration).

3. Lance-toi dans une saga de douze tomes, parce que les séries, c’est bien

Ça ne fait rien si tu n’as jamais écrit, ne serait-ce qu’une nouvelle : tu veux ta saga, tu l’auras. Bien sûr, tu risques de peiner vers la moitié du deuxième tome (tu as épuisé toutes tes idées dans le premier, t’en souviens-tu ?). Ce n’est que partie remise. Repose ton manuscrit quelques semaines et reviens travailler sur tes douze travaux. Le monde attend.

4. Soumets un premier jet

Les romans ne se travaillent pas : le premier jet est à l’image de qui tu es en tant qu’auteur. Il n’y a que quelques coquilles, rien de grave. Après tout, 1).

5. Soumets ton roman partout, partout, les lignes éditoriales sont sans importance

Mais ratisse large, surtout. Envoie ton roman noir à une maison qui ne publie que de la romance. Soumets ta saga fantasy à une maison qui ne publie que la littérature blanche. Les éditeurs seront ravis. Peut-être bien que c’est ton tapuscrit qui leur fera ouvrir une collection rien que pour toi.

6. Si les éditeurs germanopratins ne te publient, sois sûr qu’ils sont pourris

Et comme ils sont pourris, n’hésite pas à en parler partout : sur les réseaux sociaux, sur les forums. Ouvre un blog ; donne les noms ; copie-colle les e-mails, si e-mails il y en a ; publie quelques extraits pour montrer à quel point c’est injuste. Bref : crie ton génie incompris. Quand tu auras vendu 50 000 exemplaires, ils viendront vers toi avec de beaux chèques. À toi de faire le bon choix.

Sur ces bonnes paroles, l’équipe te souhaite une très bonne année !

On revient la semaine prochaine avec des billets sérieux.
Enfin… sérieux…

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La sélection de Noël d'[Espaces Comprises]

This entry is part 5 of 5 in the series Noël avec [Espaces Comprises]

[^] 2013 xmasL’année dernière, lorsque nous n’étions encore que quatre en coulisses, nous vous avions proposé nos sélections de Noël. Cet été, nos intervenants et nos invités vous ont proposé leurs sélections de vacances.
Voici alors les livres proposés (disponibles), de quoi vous donner une idée pour Noël (et les prochains anniversaires !) :

  1. Afrique-s (collectif), Éditions Parchemins et Traverses
  2. Animae de Roxane Dambre, Éditions de l’Épée (série)
  3. Antichristus d’Anne Robillard, Michel Lafon
  4. Au sortir de l’ombre de Syven, Éditions du Riez
  5. Bjorn le Morphir de Thomas Lavachery, L’école des loisirs
  6. Clara des tempêtes de Daniel Pagès, Éditions L’Ametlièr
  7. Comment je suis devenu stupide de Martin Page, Le Dilettante
  8. Contes du monde (collectif), Éditions du Riez
  9. Disparaître d’Étienne Ruhaud, Unicité
  10. Elliot du néant de David Calvo, La Volte
  11. Entrechats de Cécile Duquenne, Éditions Voy'[el]
  12. Flibustière ! et Forban de Johan Heliot, Éditions L’Atalante
  13. L’Après-dieux de Maëlig Duval, Griffe d’Encre
  14. La Disparue de Marilou Aznar, Casterman
  15. La Treizième Concubine de Jo Ann von Haff, Éditions Plume en Herbe
  16. Le Souffle de Manon Fargetton, Mango
  17. Les Guerriers du silence de Pierre Bordage, L’Atalante
  18. Naturalis de Franck Labat, Prisma
  19. Noir et blanc d’Andréa Schwarz, Rebelle
  20. Proie idéale de Charlotte Bousquet, Rageot
  21. Rainbow Warrios d’Ayerdhal, Au Diable Vauvert
  22. Sang de pierre d’Élisabeth Vonarburg, Alire
  23. Sur les traces du passé de Mara, Alikeos (BD)
  24. Terrible Awena de Linda Saint-Jalmes, Rebelle
  25. Toxic de Stéphane Desienne, Walrus (série)
  26. Vampire malgré lui (collectif), Éditions du Petit Caveau

Sans oublier les coups de cœur et les envies de Cécile Duquenne :

  1. Cœurs de rouille de Justine Niogret, Le Pré aux Clercs
  2. Fleurs de dragon de Jérôme Noirez, Gulfstream/J’ai lu
  3. La Brigade des loups de Lilian Peschet, Éditions Voy'[el] (série)
  4. Même pas mort de Jean-Philippe Jaworski, Les Moutons électriques
  5. Porcelaine d’Estelle Faye, Les Moutons électriques
  6. Sept secondes pour devenir un aigle de Thomas Day, Le Bélial

Si avec tout ceci, vous ne savez pas encore quoi offrir…

Bonnes Fêtes et à l’année prochaine !

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