Cher petit papa Noël…

This entry is part 4 of 6 in the series SFFF 100 % francophone

Cette année, comme toutes les années, j’ai beaucoup lu : j’ai donc été très sage. Pour me récompenser, tu m’offrirais pas de nouveaux livres, par hasard ? C’est que ma Pile À Lire est bientôt vide… Non, je rigole ! Mais quelle importance, hein ? 😉

Alors, pour Noël, je voudrais recevoir ces quelques petites choses… toutes de la SFFF et toutes francophones, bien entendu !

porcelainePorcelaine, Estelle Faye

Chine, vers l’an 200. Xiao Chen est un comédien errant, jeté sur les routes par un dieu vengeur. Un masque à forme humaine dissimule son faciès de tigre, tandis que son cœur est de porcelaine fêlée. Son voyage va durer plus de mille ans. Au cours de son périple, il rencontrera Li Mei, une jeune tisseuse, la Belle qui verra en lui plus qu’une Bête. Celle qui, sans doute, saura lui rendre son cœur de chair. Cependant Brume de Rivière, fille-fée jalouse et manipulatrice, intrigue dans l’ombre contre leur bonheur. Pendant presque quinze siècles, rivalités et amour s’entrecroisent, tissant une histoire de passion, de tendresse et de sacrifice, sur fond de magie et de théâtre.

Ceux qui l’ont lu le décrivent comme un récit plein de poésie, un roman de cape et d’épée fantastique dans la Chine antique… ALORS JE LE VEUX.

même pas mortMême pas mort, tome 1, Jean-Philippe Jaworski

Je m’appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la Guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. Entre beaux-frères, ce sont des choses qui arrivent. Surtout quand il s’agit de rois de tribus rivales… Ma mère, mon frère et moi, nous avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu’il n’est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés. Là-dessus, le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s’est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous a envoyés guerroyer contre les Ambrones. Il misait sur notre témérité et notre inexpérience, ainsi que sur la vaillance des Ambrones. Il avait raison : dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril. Comme prévu, je suis tombé dans un fourré de lances. Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort. »
Jean-Philippe Jaworski a suivi des études de lettres et enseigne le français en lycée, dans la région de Nancy. Il a collaboré au magazine Casus Belli, créé Tiers Âge, un jeu de rôle gratuit sur la Terre du Milieu, et Te Deum pour un massacre, un jeu de rôle historique sur les guerres de religion. Après
Janua Vera, son premier recueil de fictions, et Gagner la guerre, son premier roman très remarqué, il nous plonge cette fois dans une trilogie celtique.

C’est l’auteur du fabulissime Gagner la guerre et il est de retour avec une fresque de fantasy. Que vous faut-il de plus pour foncer dessus ? Moi, en tout cas, pas besoin d’argument supplémentaire. Lui aussi… JE LE VEUX.

daySept secondes pour devenir un aigle, Thomas Day

Lumière Noire a dit : « J’ai mes croisés, mes anges, et maintenant ma papesse… »
Une île du Pacifique à la fois tombeau de Magellan et unique territoire d’un arbre à papillons endémique…

Un homme au visage arraché par un tigre mais qui continue de protéger « la plus belle créature sur Terre », coûte que coûte…
Un Sioux oglala sur le chemin du terrorisme écologique…
Un trio de jeunes Japonais qui gagne sa vie en pillant la zone d’exclusion totale de Fukushima…
Des Aborigènes désœuvrés cherchant dans la réalité virtuelle un songe aussi puissant que le Temps du Rêve de leur mythologie…
Une Terre future, post-Singularité, inlassablement survolée par les drones de Dieu…

Ceci est un recueil de nouvelles de Thomas Day, et Thomas Day, vous voyez, eh bien, ses nouvelles sont comme des armes légendaires décorées de bijoux voyants : à la fois belles et dangereuses… et réputées pour leur tranchant ! C’est pourquoi JE LE VEUX.

Et voilà pour ma liste de Noël ! Et la vôtre, à quoi ressemble-t-elle ? Quel auteur francophone voudriez-vous voir sous le sapin (bon, pas littéralement parlant, entendons-nous bien ;-)) ?

Très bonnes fêtes de fin d’année à tous, et rendez-vous l’année prochaine !

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Où l’on parle de papier…

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Dans mon précédent article, je vous ai parlé un peu des bases de l’impression, du choix de la police et des marges. Maintenant, on va parler de quelque chose d’un peu plus « concret » : le papier. Il existe évidemment de nombreux types de papier, et il n’est pas forcément très facile de s’y retrouver, surtout vu les appellations un peu cryptiques… En effet, le poids du papier s’exprime gramme par mètre carré, c’est ce qu’on appelle le grammage. Un papier sera beaucoup plus résistant si son grammage est élevé, et beaucoup plus souple (et aussi plus transparent) si son grammage est faible.

L’intérieur

Le grammage le plus courant dans l’impression de livres est 80 g/m². Personnellement, c’est celui que j’ai choisi pour mon roman, et il me convient très bien. Notez cependant qu’il est légèrement transparent, donc il est impératif que votre texte soit bien aligné sur la grille (j’y reviendrai dans un article consacré à la mise en page), histoire de minimiser cet effet de transparence. Ne prenez surtout pas un grammage plus faible que 80, vous risqueriez d’avoir quelque chose de vraiment trop transparent. Le 90 g est idéal pour des photographies ou des illustrations, mais à mon avis, il est trop rigide pour des pages de roman.

Maintenant, on a le choix entre un papier « offset » et un papier « offset bouffant ». Si vous avez un roman qui n’est pas trop épais, vous pouvez sans problème vous diriger vers du papier bouffant, ça donne de l’épaisseur au livre et il a un toucher sympathique. Par contre, si votre roman tape déjà aux alentours des 400 pages, je vous déconseille sincèrement le papier bouffant pour une raison toute simple : la poste.

[Petit aparté : en théorie, il est interdit d’envoyer des livres au format lettre. Après quelques recherches sur internet et de longues discussions avec un responsable de la poste, c’est en effet de la théorie, car en pratique, si votre enveloppe ne dépasse pas 2,5 cm d’épaisseur (grosso modo, hein, si ça fait 3 cm, c’est bon aussi), vous pouvez envoyer en lettre. Les employés de la poste n’ont absolument pas le droit de vous demander d’ouvrir le paquet, donc vous pouvez mettre ce que vous voulez à l’intérieur, du moment que c’est rigide et que ça ne risque pas de bloquer les machines de triage. Bref, à vous de voir : un livre en colissimo, c’est 6,90 € en moyenne, un livre en lettre, on peut s’en sortir à moins de 4 € (le mien est juste un peu trop lourd et passe dans la tranche du dessus, mais la différence entre la lettre verte et le colissimo est quand même importante).]

J’en reviens au papier : bouffant ou offset, à vous de voir, les deux ont leurs qualités et leurs défauts. À noter qu’à nombre de pages égal, un livre imprimé sur du papier bouffant sera 50 % plus épais qu’un livre imprimé sur un papier offset. Après, vous pouvez également avoir un papier couleur ivoire, et non blanc pur. Il y a une différence de coût dès lors que vous vous écartez du « standard ».

La couverture

À présent, la couverture. Là encore, il existe plusieurs types de papier, et ce n’est pas très facile au premier abord de comprendre les caractéristiques de chacun. Comme pour le papier utilisé pour l’intérieur de votre livre, il y a différents grammages. On commence à avoir quelque chose de bien autour de 180 g, mais il vaut mieux taper un peu au-dessus. Si votre couverture est imprimée seulement sur le recto (c’est presque toujours le cas), choisissez un papier couché une face. À grammage égal, les papiers couchés deux faces sont plus souples que les couchés une face. Le standard pour les livres est le papier couché une face 260 g. Mais le plus important à ce stade, à mon avis, c’est de parler avec l’imprimeur que vous aurez choisi et de lui demander conseil. C’est son métier, il pourra immédiatement vous donner un avis éclairé. Vous pouvez sans problème imprimer en recto verso sur du couché une face, mais le verso aura un « grain » qui peut être gênant suivant ce que vous avez décidé d’imprimer dessus.

Pour ceux qui ont eu mon roman entre les mains et qui se posent la question, le papier utilisé pour la couverture est un papier couché une face à 250 g. Il existe des papiers couchés mats ou brillants. Ce n’est pas le pelliculage. La plupart du temps, dans le devis, de toute manière, ce sera juste marqué le grammage de votre papier (aussi appelé « carte » dans le cas du papier de couverture) et s’il s’agit d’un papier une face ou deux faces.

Une fois que vous avez fait le choix de votre papier, vous allez pouvoir décider du pelliculage : mat ou brillant. C’est une question de goût, mais sachez que le pelliculage brillant a tendance à accentuer un peu le magenta, il faut en tenir compte lors du réglage des couleurs de votre couverture, et le pelliculage mat va être plus fragile et sensible aux rayures. Dans tous les cas, le pelliculage assombrit un peu les couleurs. Vous n’êtes pas obligé de mettre un pelliculage, mais c’est très fortement conseillé.

Petit conseil : dans le cas d’un pelliculage mat sur une couverture sombre, il est impératif (et non, ce n’est pas juste une suggestion) de choisir ensuite l’emballage sous film individuel. Malheureusement, les grands aplats de couleur sombre en pelliculage mat n’aiment pas trop les rayures, et sont plus fragiles qu’une couverture sombre en pelliculage brillant. Pour une manipulation « normale », donc la lecture du livre, ou le poser sur une table, il n’y a évidemment aucun problème, mais les livres entassés dans des cartons vont subir pas mal de frottements lors du transport, même s’ils sont emballés par 5 ou 10, et ça risque de vraiment abîmer votre couverture. Donc quitte à prendre la peine de faire quelque chose de joli et de soigné, autant mettre ensuite quelques euros de plus (je ne pourrais pas vous dire la différence de coût exacte avec un emballage sous 10 ou une simple mise en carton, mais ce n’est pas exorbitant) pour que votre livre soit bien protégé.

Il existe aussi la possibilité de mettre un vernis sélectif (personnellement, je ne concevais pas mon roman sans vernis sélectif dessus vu que je suis une très grande fan de ce truc), pour donner un effet vraiment sympa, si vous avez choisi le pelliculage mat. Cette possibilité existe pour de l’impression offset, mais également pour de l’impression numérique (le vernis sélectif s’appelle dans ce cas « encre transparente », mais c’est le même principe). C’est un coût supplémentaire non négligeable, cela dit, mais je trouve que ça apporte beaucoup si vous avez une couverture très sobre et que vous voulez mettre en valeur quelques éléments. Le vernis sélectif demande une étape de plus lors de la création de votre fichier, mais on y reviendra quand je parlerai de la mise en page. Ce n’est pas très compliqué, rassurez-vous.

La reliure

Maintenant, la reliure ! On ne va pas y aller par quatre chemins, c’est une reliure brochée en dos carré collé qu’il vous faut.  Il existe également la reliure dos cousu, mais ça coûte un bras, et c’est surtout réservé à des éditions de luxe ou à des livres qui vont être mis à rude épreuve, ou des formats genre albums d’images, où les pages sont très larges. Certaines personnes vous diront peut-être que dans un livre fini en dos carré collé, on peut avoir des pages qui se détachent, et j’ai moi-même fait la malheureuse expérience un jour sur une plage avec un livre de poche J’ai lu (oui, je balance) dont les dix premières pages se sont éparpillées au vent, mais c’était il y a vingt ans, et depuis, la technologie a évolué, et il faut tirer sacrément fort pour arriver à arracher une page.

Je m’arrête là parce que sinon ce sera vraiment trop dur à digérer, mais vous avez déjà de quoi faire, je pense 🙂

Quelqu’un m’a suggéré d’illustrer cet article avec quelques photos de mon livre, donc voici 🙂 (désolée pour la qualité, mais c’est pris avec un iPhone 4…)

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La fiche de personnage

Quèsaco ?

rpgdiceJo Ann nous rappelait il n’y a pas si longtemps l’importance de la description des personnages. Aujourd’hui, je vous propose un voyage dans le temps. Avant de pouvoir – et devoir – décrire votre personnage, il faut que vous le connaissiez sur le bout des doigts. Car, comme le dit l’adage, « il n’y a pas que le physique qui compte ».

En effet, les personnages sont, avec les obstacles et le conflit, la composante majeure d’un bon récit. Ils incarnent votre histoire, la font vivre et en sont le conduit vers le lecteur, l’interface qui lui permet de s’identifier et de s’impliquer dans votre univers. Il est donc capital que vous puissiez écrire vos scènes et dialogues en corrélation avec vos personnages. Pour cela, vous devez les connaître. BIEN les connaître. Vous devez en faire vos amis proches. (Et pour les antagonistes, n’hésitez pas à faire usage de votre double personnalité, faites-vous l’avocat du diable et comprenez pourquoi ils sont si « méchants ».)

Cette phase porte le nom technique de « caractérisation des personnages ». Elle va bien au-delà de la description physique, qui n’en est qu’une petite partie comme nous allons le voir. Il y a sans doute des centaines de façons de se prêter à cet exercice de caractérisation, je vais vous en présenter une, celle qui me suit depuis longtemps et qui est, sous une forme ou une autre, un outil utilisé par beaucoup d’auteurs.

Je l’appelle « la fiche de personnage » (eut égard à un sombre passé dans l’univers des jeux de rôles) et je la modélise sous forme de tableau (eut égard cette fois à ma geek-attitude, ou mes troubles comportementaux, faut voir…). En voici un modèle pour votre usage.

Explications détaillées

Ci-dessous, les explications section par section de tous les champs du tableau.

Physionomie

Les attributs physiques qui vous permettront de gérer non seulement la description de votre personnage, mais aussi ses réactions (ou celles des autres) face à certaines situations.

  • Sexe = Toujours utile à connaître, évidemment selon votre univers, « M/F » peut ne pas être la réponse attendue.
  • Taille/poids = Utile pour la description et l’image générale que vous vous faites du personnage.
  • Cheveux/yeux = Couleur, longueur, coiffure, accessoires… qui peuvent toujours servir à repérer une silhouette ou un indice en plus de contribuer à la description de base.
  • Voix = volume, timbre, portée… toute particularité qui vous permettra de jouer avec le sens de l’audition du lecteur et d’identifier un personnage à coup sûr.
  • Charisme = Sans forcément parler de beauté, votre personnage a-t-il du charme ? Si oui, de quelle nature ? Cela vous guidera sur les réactions possibles d’autres personnages lors de scènes de rencontre.
  • Apparence = Là, nous sommes plus dans la beauté plastique. Nez, menton, pommettes… même si vous n’utiliserez pas tous ces détails à l’écrit, vous devez être capable de « voir » votre personnage dans votre esprit (et même de le dessiner si vous avez des affinités avec les arts graphiques).
  • Marques/cicatrices = Important aussi, même si elles ne sont pas visibles en temps normal, on ne sait jamais quand un personnage sera appelé à se déshabiller ou devoir être identifié à la morgue…
  • Habillement = L’accoutrement extérieur reflète souvent le milieu social et/ou la mentalité du personnage. Parfois, dans la caricature, l’habit fait vraiment le moine.
  • Force physique/endurance = Votre personnage peut-il réellement se hisser à bout de bras de la corniche où vous l’avez fait tomber ? A-t-il des faiblesses particulières ?
  • Agilité/souplesse = Pas tout le monde est capable de jongler ou de se plier en quatre dans un conduit d’aération.
  • Santé = Fragile, robuste, allergique ? Si on trempe votre personnage dix minutes dans l’eau froide, que lui arrive-t-il ? (Détail important pour les mogwai par exemple…)

Sociologie

Cette section permet de situer votre personnage dans la société (celle de l’univers de votre roman, bien sûr). Important pour sa perception des autres, son statut et ce qui lui permet d’accomplir aisément ses objectifs, ou pas.

  • Date et lieu de naissance = On ne choisit pas où et quand nous sommes nés, et cela peut avoir un impact important sur le reste de notre vie, quoi qu’on en dise. Heureusement, vous pouvez choisir ce qui vous arrange pour vos personnages. 😉
  • Racines ethniques = Peut influencer beaucoup de choses dans le récit.
  • Croyances religieuses = Conditionne une bonne partie du comportement.
  • Opinions politiques = Un autre aspect qui peut influer sur les actions du personnage et ses prises de décision.
  • Affiliations à des groupes, réseaux = Idées, ambitions, engagement de votre personnage.
  • Orientation sexuelle = Anecdotique ou capitale selon l’univers de votre roman, c’est néanmoins une information importante sur le comportement de votre personnage vis-à-vis du genre opposé.
  • Vie familiale = Un célibataire endurci ne fera pas les mêmes choix qu’un père de famille.
  • Casier judiciaire = Fiché, pas fiché ? C’est un indice sur la moralité de votre personnage.
  • Occupations = Il fait quoi dans la vie en dehors de son boulot ?
  • Hobbies = Il aime faire quoi de son temps libre ? (hors boulot et éventuelles occupations annexes.)
  • Éducation = Pas uniquement au sens scolaire du terme. Quelle éducation parentale a-t-il reçue ? Le bien, le mal… tout ça, c’est bien clair pour lui ou pas ?
  • Profession / Environnement de travail = Plutôt manœuvre ou bureaucrate ? La mine ou l’administration ? Cela conditionne certains aspects physiques, mais aussi comportementaux, dans le choix du vocabulaire par exemple, le dynamisme, etc.
  • CV = Son passé professionnel et scolaire (pas forcément en adéquation avec sa profession et ses occupations actuelles) peut indiquer des choix passés, des lacunes, des faiblesses ou des prédispositions.
  • Statut social / Possessions = Son milieu social et ses biens peuvent influer sur certaines décisions matérielles et/ou morales.
  • Biographie (brève) = Connaître son passé, ses épreuves et éventuels secrets reste le meilleur moyen de comprendre votre personnage et ses actions, même si cette bio ne verra jamais le jour dans la trame de votre roman. Restez succinct, le but n’est pas de rédiger un roman autobiographique pour chaque personnage.

Psychologie

Ha ! La psychologie de vos personnages… Elle peut être très technique et complexe pour ceux qui aiment les personnages torturés, mais faites au moins l’effort qu’elle ne soit pas trop légère. C’est souvent elle qui définit un personnage, sa voie et ses motivations profondes.

  • Peurs/Phobies = À quoi et à quels degrés (pensez Indiana Jones et les serpents… un trait de caractère utilisé dans chaque opus).
  • Superstitions = Peuvent engendrer un comportement en apparence illogique pour les autres.
  • Secrets = Tous les personnages n’en ont pas forcément, mais pensez à Dexter et son « Dark passenger ».
  • Tempérament = C’est ce qui ressort le plus de la psychologie d’un personnage, la première chose que les autres autour de lui peuvent détecter.
  • Troubles de la personnalité = Il y en a de plus ou moins graves et débilitants. On tombe vite dans la psychanalyse, voire la psychologie clinique là, renseignez-vous bien si l’un de vos personnages est atteint d’un ou plusieurs troubles de ce genre.
  • Inhibitions = Peuvent engendrer des traits de personnalité, des habitudes de vie ou des tics intéressants à exploiter.
  • Complexes = d’infériorité, d’Œdipe, de castration… Les complexes psychologiques qui remontent le plus souvent à l’enfance conditionnent beaucoup des habitudes prises à l’âge adulte.
  • Problèmes personnels = Ils peuvent changer l’affect d’un personnage envers les autres.
  • Type d’intelligence = ne me lancez pas sur le sujet… Disons juste qu’il n’y a pas que les maths et le QI dans la vie.
  • Imagination = En tant qu’auteur, vous devriez être le premier à reconnaître son importance pour aider un personnage à se sortir de situations difficiles.
  • Habitudes = Elles peuvent rythmer le quotidien de votre personnage, lui donner une petite patte particulière.
  • Morale = En adéquation avec l’éducation, la morale d’un personnage conditionne ses réactions face à certaines situations. Attention, la morale est dépendante de la société dans laquelle on vit.
  • Valeurs = Outre la morale (liée à la société), votre personnage peut avoir des valeurs personnelles fortes (par exemple un voleur avec un code de l’honneur).
  • Ambitions = N’est-ce point là ce qui nous fait nous lever le matin et tenir le coup toute la journée ? Vos persos aussi !
  • Addictions = Lesquelles et à quels degrés ? Elles peuvent être un trait de caractère important. Un Holmes qui ne serait pas toxicomane perdrait beaucoup de son envergure, par exemple.
  • Préjudices = Les marques du passé et autres fardeaux à porter définissent eux aussi votre personnage dans certains de ses choix.

Notes supplémentaires

Cette section permet de coucher par écrit des particularités qui ne rentrent peut-être pas dans les attributs généraux, ou à en modérer certaines conséquences. Je l’utilise parfois pour brosser le portrait-robot du caractère d’un personnage, ce qu’un autre individu ressentirait à leur première rencontre.

Conclusion

La fiche peut être extrêmement détaillée. Cela ne veut pas dire que vous devez tout fourrer par un moyen ou un autre dans votre récit. Ces informations sont pour vous, pour connaître vos personnages et anticiper leurs actions. En dehors de la pure description physique, tous ces attributs devraient se retrouver dans votre récit par des actes, des réactions et des prises de décisions. Vous verrez que si vous maîtrisez parfaitement vos personnages, ils finiront par vous parler et influencer sur certains aspects de votre histoire. Écoutez-les, après tout ce sont les premiers concernés et ils seront souvent de bon conseil.

Et vous ? Vous avez d’autres attributs intéressants à ajouter ? Comment vous y prenez-vous pour apprendre à connaître vos personnages ?

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La réécriture, c’est comme un sapin de Noël

mvarLa réécriture, c’est comme décorer un sapin de Noël. C’est doublement de saison, avec la fin de NaNoWriMo !
Beaucoup de gens sont contre la réécriture. Ils imaginent que s’il faut réécrire totalement une histoire, autant la mettre à la poubelle. Je pense, au contraire, qu’il ne faut jamais abandonner une idée. Une histoire peut être racontée de 1 000 façons et peut-être bien que les trois premières n’étaient pas les bonnes.

La réécriture complète

Je vais vous parler d’Aujourd’hui ne se termine jamais, à paraître début 2014 (je suis désolée pour l’auto-promo, mais je prends l’exemple que je connais le mieux). Entre le tout premier jet et le texte qui paraîtra, 15 ans se seront passés. Non, mon doigt n’a pas dérapé, ce ne sont pas cinq mais quinze années. Il n’y a pas eu autant de versions (heureusement !), mais ça n’est pas passé très loin.
Voici l’idée en 1998 :

Mike, d’origine juive polonaise, est veuve (c’est bien une femme) d’un militaire et protège une adolescente, Karen, qui a été agressée.

Mais pour le reste…
1) Mike a changé de nationalité (mais elle est toujours d’origine juive polonaise).
2) Mike a changé de travail (mais elle s’installe toujours chez l’adolescente).
L’essence de l’histoire que je voulais raconter n’a pourtant jamais changé. Voici le roman en 2013 (date de la version définitive rendue à l’éditeur) :

Mike, d’origine juive polonaise, est veuve d’un militaire et protège une adolescente, Karine, qui a été agressée.

(Subtil, le changement.)
J’ai pris le fil conducteur et j’ai cherché une nouvelle approche au problème, un autre moyen de raconter cette histoire qui ne me plaisait pas telle quelle.
Quand je pense qu’une histoire vaut le coup, je cherche, j’expérimente jusqu’à trouver le bon ton. La meilleure façon de le faire, pour moi, c’est de faire table rase, créer un nouveau document et recommencer.

L’autre réécriture

Pourtant, la réécriture que je préfère n’a rien à voir avec la refonte d’une ancienne version. C’est juste la façon de rendre un texte vivant.
Reprenons Aujourd’hui ne se termine jamais.
Pol, la jumelle de Mike (oui, c’est vraiment une femme), court le matin. C’est la seule chose que j’ai écrite lors du premier jet de la dernière version.

Avant (sans correction et sans la mise en page)

 Le téléphone sonna. Mike rejeta la fumée de sa cigarette.
— Salut, clone.
De l’autre côté de l’Atlantique, Pol s’assit au bord de son siège et noua les cordons de ses baskets.
— Tu fais quoi ? demanda-t-elle.
— Je prépare ma prochaine mission, répondit Mike. Toi ?
— Je vais courir.
— Il est quelle heure, chez toi ? Six heures du mat’ ?

 Après (sans correction et sans la mise en page)

Pol finit de s’habiller, s’assit au bord de son siège et noua les cordons de ses baskets. Il était à peine 6 heures du matin à New York. Qu’il fît jour ou nuit, beau ou mauvais, Pol sortait toujours à la même heure pour courir ses dix kilomètres. Elle ne prenait jamais le même trajet, sa sœur jumelle lui avait suffisamment sermonnée à ce propos (…). Pol avait beau être athlétique, une attaque par surprise la mettrait KO en quelques secondes. « Prends toujours des sentiers différents, ne laisse jamais personne dans ton dos. Si tu es seule, fais semblant de nouer tes lacets et laisse la personne derrière toi avancer. » Même de l’autre côté de l’Atlantique, Mike continuait de veiller sur elle. Pol prit son portable.
Mike (…) rejeta la fumée de sa deuxième cigarette. (…) Le téléphone sonna.
— Salut, clone, fit Pol. Tu fais quoi ?
— Je prépare ma prochaine mission, répondit Mike. Toi ?
— Je vais courir.

La réécriture n’est pas censée dénaturer un texte, au contraire : elle est supposée le rendre meilleur, plus fort. J’aime cet exercice presque autant qu’écrire un premier jet, je trépigne rien qu’à l’idée. Quand j’aime un texte, ou du moins l’idée d’un texte, je ne le lâche pas tant que je ne suis pas satisfaite. Un manuscrit est comme un sapin de Noël qu’on peut décorer à satiété (j’adore les sapins de Noël). Et quand je ne sais plus comment améliorer mon texte, mon travail individuel et solitaire est fini. Place aux lecteurs-test et/ou aux éditeurs. À eux de me montrer comment avancer.
S’il y a des passages qui alourdissent parce qu’ils sont maladroits ou redondants, on fait des coupes claires. Cela fait partie de la réécriture, là où la correction se contenterait de corriger les fautes. La réécriture n’est sûrement pas la bête à abattre. Si vous l’aimez bien, elle vous le revaudra.

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Publication numérique vs Publication papier (II)

Publication numérique ou publication papier ? Faut-il choisir ? L’un est-il supérieur à l’autre ? Isabelle Wenta, Philippe Devos et Anne Rossi ont déjà répondu à cette question.

Célia Deiana

Je n’ai pas publié grand chose, uniquement des nouvelles, mais à la fois sur papier (chez Hydromel, Céléphaïs et Griffe d’Encre) et en numérique (chez Mots et Légendes et Hydrae).
Au départ, l’édition en numérique me paraissait être un pis-aller, parce qu’avoir un pdf (pour Mots et Légendes, c’était encore en pdf) ce n’était pas la même chose que d’avoir un livre entre les mains. Et puis ma réflexion a changé. J’ai pu découvrir le côté pratique du numérique en tant que lectrice, mais c’est un peu différent en tant qu’auteur.
Quand j’envoie un roman aux éditeurs, je fais toujours d’abord le tour des éditeurs papier. Par contre, je commence à développer des projets exclusivement destinés au numérique. Je suis une fille élevée aux séries télé et leur construction, non seulement me fascine, mais m’a fortement influencée. Le style « à épisode » me convient bien et convient au numérique aussi. L’idée de pouvoir construire une série écrite comme une série télé est extrêmement excitante et, sans le numérique, cela n’aurait peut-être pas été possible.

Marie-Anne Cleden

Mon premier texte accepté a été choisi pour figurer dans une publication numérique du collectif Hydrae sur le thème des Perles diaboliques. Sans doute que ma première sélection en anthologie papier m’a encore plus enchantée, mais très vite, j’ai appris à apprécier les avantages de l’édition numérique.
D’abord pour Les Perles, anthologie de micro-nouvelles, le collectif Hydrae a réalisé des documents interactifs qui permettaient plusieurs modes de lecture. Lorsque de ma participation au Blogzine Fanes de carottes ou aux Microphémérides 2012 et 2013, j’ai aimé que les usagers des sites puissent « liker » ou commenter mes textes. Quant à ma nouvelle dans le numéro Catacombes et fonds marins du webzine Mots et Légendes, elle a été magnifiquement illustrée et mise en page. Tout comme dans le webzine Itinéraire bis, les éditeurs ont mis en valeur ma production aussi bien que ma biographie, avec plus d’espace et de liberté que dans toutes les anthologies papier où figurent mes textes.
Enfin, cette année, une de mes nouvelles de romance est parue chez l’éditeur HQN et j’ai bénéficié d’une couverture individuelle, d’un suivi éditorial très sérieux et d’une bonne promotion. Pourtant, quand une éditrice a proposé de publier mon premier roman en numérique, j’ai hésité.
Je possède une liseuse depuis très longtemps, donc pour moi les livres numériques sont de vrais livres et pas de faux, comme le pense encore une amie avec qui j’ai partagé mon dilemme. Mais allons, qui n’a pas rêvé de voir son nom sur papier glacé ou gaufré, trônant dans la bibliothèque aux côtés de ses auteurs favoris ? Ceci dit, un livre, ça se fane, ça jaunit, ça prend la poussière. Pas un fichier numérique. Et qu’est-ce que je cherchais dans l’édition de mes textes ? Une volée de pages entre deux cartons ? Dédicacer avec un beau stylo ? On peut le faire sur un flyer ou avec un stylet sur une tablette. Non, ce qui m’intéresse dans cette aventure, c’est la mise en valeur de mon texte, travailler comme une “pro” avec un éditeur qui ait envie de défendre ma plume. Or, tout cela, plus une large diffusion et une belle couverture, je savais déjà que le numérique pouvait me l’apporter autant que le papier (ayant même plus de textes publiés sur papier qu’en numérique).
Une conférence de Stéphane Marsan a balayé mes derniers doutes. Bragelonne a en effet lancé sa collection numérique il y a quelques années, et dispose déjà de chiffres très précis de ses ventes. En effet, pas d’angoisse sur les retours de librairie ou les livres boudés, perdus au fond d’une boutique : d’un mois à l’autre, on sait exactement combien de lecteurs se sont laissé tenter par notre histoire. En numérique, une vente est une vente, pas d’impression gâchée, pas de fausse joie, pas d’espoir vain. Et des corrections à la publication, ça va vite, quelques mois pour voir enfin son nom sur son roman. Pour une fille anxieuse et curieuse de mon style, ces arguments pèsent dans la balance. Je peux ainsi savoir rapidement si je suis la bonne piste ou pas question écriture, au-delà des critiques (qui, même positives, ne restent l’avis que d’une personne). Sans compter que je contribue au sauvetage de la planète, une super-héroïne écolo en somme (on en reparlera quand les goodies en plastique sortiront…).

Marie-Catherine Daniel

En tant que lectrice, ce que je demande avant tout à un éditeur c’est un produit fini de qualité : une finition littéraire et une orthotypographie irréprochables, une mise en page et une couverture faites dans les règles de l’art.  Autrement dit, j’aime les livres – papier ou numériques – qui m’offrent un confort visuel facilitant mon immersion dans l’histoire.
Comme je lis plusieurs heures par jour, j’apprécie aussi que le livre soit léger pour mes bras, qu’il n’encombre pas ou très peu mes étagères (déjà remplies de plusieurs milliers de romans), qu’il ne soit pas cher (une centaine de bouquins par an demande une bonne gestion du porte-monnaie). Si vous me suivez vous avez compris que, depuis que c’est possible, je lis essentiellement sur liseuse.
En tant qu’auteur, c’est tout naturellement que je cherche pour mes textes des éditeurs qui produisent des livres du niveau de qualité que j’exige en tant que lectrice. En revanche, comme je sais que beaucoup de lecteurs sont très attachés à l’objet-livre, je ne privilégie pas seulement mes propres goûts au niveau support, formats et coût.
Je publie donc tout aussi bien en papier qu’en numérique, et le broché ou l’epub final n’ont jamais eu à voir avec le fait que si chaque collaboration est différente (et enrichissante), c’est que chaque éditeur a sa propre façon de mettre en œuvre ses compétences.

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