Mes amis, pour ce premier article de la section édition, nous allons aborder ensemble une profession dont on entend de plus en plus parler – sous couvert d’offres plus ou moins honnêtes – et qui reste pourtant méconnue. Celui qui trouve de quel métier je parle avant d’avoir fini de lire l’article gagne le droit de commenter !
- Je ne suis pas payé au forfait. Par contre, je touche en moyenne 10 à 15% de vos droits d’auteurs sur la vente de l’ouvrage pour lequel nous avons travaillé ensemble.
- Je ne vous fais pas payer mes diverses prestations séparément ni à l’avance. Parce que ma commission sur vos droits d’auteurs rémunère chaque aspect de mon travail et qu’elle ne peut en aucun cas être fixée à l’avance. C’est d’ailleurs l’une des garanties de mon implication dans la promotion de votre ouvrage.
- Si je suis également auteur, je ne suis pas « édité » via une plateforme d’impression. Parce que je compte au nombre de mes points forts mes nombreux contacts dans le monde de l’édition, mes capacités commerciales et ma connaissance sinon exhaustive, du moins relativement complète de la langue française et des normes éditoriales, et que si je n’ai pas su les mettre en pratique pour faire éditer mon propre ouvrage, alors il y a peu de chances que j’y arrive pour le vôtre.
- Je ne suis pas un éditeur. Parce que si j’étais juge et partie, je ne serais pas efficace, et pas nécessairement honnête non plus.
- Je ne suis pas un nègre. Je peux vous aider à retravailler votre ouvrage en vous suggérant des points à améliorer ou des axes à approfondir, mais je ne peux en aucun cas réécrire votre livre à votre place.
- Je ne remplace pas un correcteur professionnel, même si rien n’empêche de cumuler les deux fonctions. La correction grammaticale, orthographique, syntaxique et éditoriale est un métier à part entière, reconnu par un diplôme dédié.
- Je ne peux vous promettre aucun résultat. La seule personne qui puisse vous garantir de signer un contrat avec un éditeur, c’est l’éditeur lui-même.
- Je me réserve le droit de refuser de travailler avec vous, car mon engagement auprès des éditeurs est de leur proposer des ouvrages qui leur plaisent, aboutis, et ayant un potentiel de vente. Or, tous les ouvrages ne correspondent pas à ces critères.
- Je ne peux vous présenter aucun diplôme attestant de ma profession, car en France, celle-ci n’a aucun statut légal. C’est ballot, mais c’est comme ça.
- Je ne négocie pas uniquement vos droits littéraires, je peux également m’occuper de la négociation de vos droits d’adaptation audiovisuelle ou sur d’éventuels produits dérivés.
- Je ne suis pas indispensable à votre réussite dans le monde de l’édition française. Ma profession est reconnue et indispensable dans le monde anglo-saxon et très répandue partout ailleurs, mais au pays de la langue de Molière, elle reste très marginale et suscite souvent la méfiance (des auteurs comme des éditeurs), à tort ou à raison.
- Je suis par contre monnaie courante lorsqu’il s’agit de traduire un texte français dans une langue étrangère (on m’appelle alors scout), ou un texte étranger vers la langue française (Co-agent).
Je suis… l’agent littéraire.
Point bonus : si jamais je prétends le contraire de l’un des points 1 à 9, je suis un arnaqueur.
J’avais deviné au petit 2. J’exerce donc mon droit à commenter….
…
… PREUM’S !!!!
Tu connais déjà un peu le sujet alors…
Pas tant que ça… j’ai tout de même appris des trucs grâce à ton article. Un agent, j’en ai cherché un pendant un temps, quand je publiais encore des trucs, mais je m’y suis vite perdu.
Je comprends pas cet engouement pour les agents, qui sont, en France, pratiquement inutiles…
Engouement, c’est un grand mot. Je débutais et je voulais mettre le plus de chance de mon côté, voilà tout. Ca fait des années et je ne m’en suis pas préoccupé depuis.
Ce n’est pas plus mal, tu avais une chance sur deux de tomber sur un arnaqueur (et peut-être même plus).
À moins de signer avec Susanna Lea ou Pierre Astier…
J’ai deviné à la première ligne… 😉 Dans le monde anglo, il n’y a pas non plus de diplôme ou de moyen objectif de s’assurer du sérieux d’un agent. Le blog Bad Agent Sydney (http://badagentsydney.blogspot.ca/) est d’ailleurs consacré au charlatanisme qui ronge le métier… Très drôle !
Ça promet d’être savoureux, j’irais y jeter un œil.
C’est vrai que cet article est un peu « mainstream », j’ai tellement dû expliquer en long, en large et en travers des faits qui me semblaient évident, que je préfère dire des choses que les gens bien informés savent déjà (et aider ceux qui le sont moins) plutôt que d’être élitiste et de perdre mon lectorat en cours de route!
J’ai trouvé dès le n°4!
Profession plutôt méconnue dans le milieu francophone… Dommage.
Pas vraiment méconnue. Susanna Lea et Pierre Astier sont les agents de nombreux écrivains français en France. C’est juste que les éditeurs préfèrent avoir une relation directe avec leurs poulains sans avoir à passer par des agents.
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