Témoignages

Alice Scarling, nanauteur

Lacrimosa est un nanoroman. Pourquoi avoir participé à NaNoWriMo ?

lacrimosaTout simplement, j’adore l’état d’esprit du NaNo ! Cette débauche d’énergie créative à travers le monde entier pendant le mois de novembre me pousse vraiment à me dépasser chaque année et c’est une sensation irremplaçable. Un peu comme un état d’ébriété joyeuse qui durerait tout le mois (mais sans la gueule de bois). La « méthode » et la philosophie de Chris Baty (créateur du NaNo) trouvent une résonance en moi. Un bon nombre des conseils qu’on trouve dans No Plot, No Problem (son livre sur la manière d’aborder l’expérience du NaNo) sont devenus des règles de vie pour moi.
Je trouve que c’est une expérience fantastique, libératrice, constructive, l’ambiance est géniale et puis franchement, au mois de novembre, il n’y a de toute façon rien de mieux à faire !

Participeras-tu encore cette année ?

Oui, absolument ! Comme je le disais, j’adore le NaNo donc je compte y participer aussi souvent que possible.

Quelle est la différence entre le texte écrit pendant NaNo et celui qu’on découvre ?

Il y a eu un gros travail de révision post-NaNo. J’ai relu mon texte, je l’ai révisé, peaufiné pendant plusieurs mois. Puis mon éditrice m’a aidée à faire le reste du chemin. Certaines scènes sont restées les mêmes quasi de bout en bout et d’autres ont complètement disparu (notamment ma scène d’ouverture qui était à l’origine beaucoup plus sombre).

Planifies-tu ton écriture (méthode des flocons ? Synopsis hyper-détaillé) ? Ou avances-tu à l’instinct ?

Oui, je planifie énormément. C’est ce qui me permet d’écrire très vite pendant le NaNo. J’ai testé la méthode des flocons, mais elle ne marche pas très bien sur moi… (En revanche, le livre sur l’écriture de son inventeur, Randy Ingermanson, est bourré de conseils utiles que j’applique quotidiennement et que je cite tout aussi souvent.) J’invente ma propre méthode au fur et à mesure. C’est pas mal de carnets de notes, de tableaux, des fiches bristol, des post-it, des surligneurs… Je me fatigue moi-même rien qu’à penser à la complexité du procédé donc je vous le déconseille (je tâtonne encore beaucoup). Mais au bout de quelques mois pénibles, j’ai un synopsis détaillé chapitre par chapitre et je peux me lancer dans l’écriture.

Qu’est-ce qui t’a inspiré Requiem pour Sascha ?

Une question toute bête : qu’est-ce que ça ferait de changer de sexe pour un temps limité (une journée par exemple) ? J’ai commencé à réfléchir à cette question, à chercher un moyen de l’utiliser… puis Sascha est arrivée. Avec ses Doc Martens et son passé compliqué, elle s’est mise à tout me raconter. Sa vie, ses problèmes, ses peines et ses joies. Et très vite, la question d’origine a été oubliée et la série Requiem pour Sascha est née.

As-tu un chouchou parmi tes personnages ?

Je les aime tous. Chacun à sa manière, et chacun pour des raisons différentes. Ils ont tous leur histoire, leur caractère, leurs petites manies, leurs défauts et leurs qualités. Et chacun pourrait raconter sa propre aventure à sa manière. Mais c’est Sascha qui est venue s’asseoir par terre chez moi, elle a allumé une cigarette et elle s’est mise à me balancer sa vie. C’est donc elle que je connais le plus intimement. Ça ne veut pas dire qu’elle est ma chouchoute mais, sans elle, je ne connaîtrais pas les autres non plus.

Serais-tu prête, à l’instar de GRR Martin, à décimer tes personnages pour tenir tes lecteurs en haleine ?

Je vais essayer de répondre à cette question sans spoiler. Pour moi, la mort d’un personnage n’est pas un ressort stylistique donc non, pas pour tenir mes lecteurs en haleine. Mais dans un univers aussi dangereux que celui de Sascha, tout est une question de vie ou de mort et les erreurs coûtent cher. Par conséquent, il y aura nécessairement des pertes. On ne peut pas combattre les vampires (et les autres choses que Sascha aura à affronter) et s’en sortir sans une égratignure. (Cela dit, je pense que je suis bien moins « sadique » que Martin parce que c’est difficile pour moi de les tuer.)

(Question de fan : qui verrais-tu pour interpréter Raphaël à l’écran ?)

Au moment de répondre à cette question, j’étais avec mon éditrice. Alors on s’est toutes les deux lancées dans un brainstorm. Et au final, on a regardé beaucoup (beaucoup) de photos de beaux mecs, mais on n’en a trouvé aucun qui corresponde idéalement à Raphaël ! (Et puis, je préfère éviter de répondre parce que j’aimerais d’abord recueillir l’avis des lectrices sur la question ! Je suis très curieuse d’avoir leur vision !)

Écris-tu uniquement de la bit-lit ou est-ce qu’on pourra te découvrir dans d’autres genres à l’avenir ?

La bit-lit est un de mes genres préférés. J’en lis énormément et j’adore ça. Mais j’ai toujours été aussi une grande fan de Fantasy, de science-fiction, de tous les genres de l’imaginaire, en fait. Et je sais que j’ai pas mal d’histoires à raconter : j’ai des centaines d’idées tous les jours. Elles ne méritent bien sûr pas toutes d’être écrites mais à 100 idées / jour, je peux bien me permettre d’en jeter 90 % ! Bref, je compte continuer à écrire tant qu’on voudra me lire et je n’ai pas l’intention de me limiter dans mes envies donc, qui sait ce que je ferai pour le prochain NaNo ? 😉

Qu’est-ce qui ne peut pas te manquer pendant une séance d’écriture ?

J’ai besoin de musique ! C’est vital. C’est là que je puise mon énergie, mes émotions, mon besoin d’écrire. Je peux me passer de nombreuses choses quand j’écris (manger est totalement optionnel par exemple) mais pas de musique.

Que lis-tu en ce moment ?

Trois épines de Céline Landressie. C’est un roman que je qualifierais de « bit-lit médiévale ». Je réserve mon avis pour quand j’aurai fini ce tome mais je peux dire que j’ai beaucoup aimé Rose morte (le premier tome de la série).

Quel a été ton dernier coup de cœur littéraire ?

J’ai adoré Lettres écarlates d’Anne Bishop. C’est un roman très différent de ce qui se fait habituellement en bit-lit (quand je dis que j’en lis beaucoup et que j’aime ça) et j’ai été soufflée par ce texte. La justesse du ton, les émotions, l’héroïne… C’est tout ce que j’aime en bit-lit avec en bonus un univers très original. Il vaut vraiment le détour.

Merci [Espaces Comprises] pour cette interview ! 🙂

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2 réponses à Alice Scarling, nanauteur incluant les trackbacks et les pings.

  1. Allison a dit :

    Interview sympa mais je ne peux pas m’en empêcher… Rose Morte n’est ni de la bitlit, ni du médiéval ^^’

  2. Allison commenté sur [ESPACES COMPRISES]:

    Interview sympa mais je ne peux pas m’en empêcher… Rose Morte n’est ni de la bitlit, ni du médiéval ^^’

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