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La minute de l’écrivain geek – Sauvegardez vos écrits

This entry is part 2 of 3 in the series La minute de l'écrivain geek

hddC’est bien connu, l’informatique est infaillible et l’ordi est votre meilleur ami. Ce n’est pas du tout le genre à planter votre traitement texte au milieu d’une longue séance d’écriture, à perdre un disque dur avec tous vos manuscrits dessus, ou à court-circuiter la clé USB qui héberge la dernière version de votre chef d’œuvre… Non, ce n’est vraiment pas son style de vous lâcher ainsi au pire moment… pas vrai ?

Et c’est bien pour cela que cet article est inutile… ou pas !

Si comme moi vous avez le MAJ + SUPPR un peu rapide, un chien – ça marche aussi avec les chats, les mômes et les belles-mères – qui a l’appui sur le bouton MARCHE/ARRÊT de votre ordi un peu facile, un magnétisme irrésistible avec les clés USB – mais beaucoup moins avec la gent opposée –, ou encore une scoumoune de tous les diables qui fait que vous êtes capable de changer cinq fois de disque dur en une seule année de garantie : alors, suivez-moi, nous allons voir comment protéger nos précieux écrits de la perte totale.

Erreurs communes qui mènent à la catastrophe

  • «  Je sauvegarde mon ficher dans Word toutes les heures. »
    • T’es gentil… Quand ton disque t’aura lâché, tu pourras pleurer toutes les heures aussi.
  • « Je suis trop un geek : j’ai monté ma machine en RAID1 (RAID5, RAID10…). Mes disques sont redondants en cas de panne, je peux en perdre un, c’est pas grave, toutes mes données restent accessibles sur les autres. »
    • Mais c’est génial ! Comme ça, quand tu auras effacé ton répertoire par inadvertance, ça sera bien « redondé » et effacé instantanément sur tous les disques…
  • « J’ai une sauvegarde complète régulière et automatique de mon système sur un second disque dur dans ma machine. »
    • C’est bien. Quand tu te seras fait voler ton ordi, ça te fera de bons souvenirs…
  • « Chez moi, j’ai des copies sur deux disques externes, et au moins une dizaine de clés USB différentes, je sais, c’est un peu parano, mais on est jamais trop prudent. »
    • Cool… plus de combustible quand ton appart prendra feu.
  • « Depuis que j’ai tout automatisé, je dors tranquille : script de copie automatique, synchro de la copie sur mon disque externe, mon portable, et un espace de stockage sur Internet, archivage compressé des copies, rotation cyclique des sauvegardes… »
    • Je m’incline, je vois que j’ai affaire à un pro… Au fait… t’as vérifié que le dernier passage à l’heure d’été n’avait pas corrompu la copie ? Sinon ça fait six mois que tu compresses, cycle, recycle et synchronise de la merde.

Règles d’or de la sauvegarde

1.       CTRL + S est ton meilleur ami

Enregistrez votre travail souvent, on ne sait jamais quand votre traitement de texte va décider de planter (ou votre chien de s’effondrer à vos pieds en enfonçant le bouton marche/arrêt de votre ordi… histoire vraie !). Vous n’êtes même pas obligés d’empoigner la souris pour aller dans le menu fichier et choisir enregistrer. Restez concentré, écrivez, et tapez un petit CTRL + S de temps en temps.

Conseil de geek : Activez aussi la fonction « enregistrement automatique » de votre traitement de texte, on ne sait jamais, cela lui permet très souvent de récupérer la dernière version lors d’un crash inattendu.

2.       Sauvegarde souvent

Et je veux dire SOUVENT. La loi de Murphy veut que si vous devez perdre votre fichier qui est régulièrement sauvegardé tous les troisièmes dimanches du mois, vous le perdiez par définition la veille. Plus vous sauvegardez, moins vous perdrez de votre travail. Évidemment, pour les fichiers auxquels vous ne touchez plus, un simple archivage de temps en temps suffit, mais pour ceux qui sont actifs : faites-le SOUVENT !

Conseil de geek : voir règle 4

3.       Ne mets pas tous tes œufs dans le même panier

Vous pouvez avoir toutes les sauvegardes du monde, si elles sont toutes au même endroit, vous êtes à risque. Portable, disque externe et clés USB dans la même sacoche sont à bannir (vol, perte…). Les copies sur le second ordi de la maisonnette, idem (incendie, inondation, cambriolage…). Idéalement, au moins une copie devrait être en dehors de chez vous (au boulot, chez vos parents, sous le lit de votre maîtresse…)

Conseil de geek : Il y a une myriade de services qui offrent du stockage sur Internet. Les offres gratuites sont limitées en taille, mais largement suffisantes pour héberger vos manuscrits et documents associés.

4.       Automatise la sauvegarde

Parce que nous autres, les humains, sommes assujettis à Alzheimer et la paresse, ne vous faites pas confiance. Automatisez vos sauvegardes.

Conseil de geek : Un bon million d’utilitaires existent pour ça, y compris les outils qui viennent probablement avec votre clé USB ou votre disque externe. (La combinaison « planificateur de tâches » + SyncToy sous Windows fait des merveilles.)

5.       Vérifie tes sauvegardes

Parce qu’eux, les ordinateurs, sont assujettis aux bogues et autres corruptions de données, faites une petite vérification de temps en temps. Rien de plus rageant que d’ouvrir son répertoire de sauvegarde pour s’apercevoir qu’il est vide, que l’on a oublié d’inclure certains fichiers dans un script de copie, ou que les fichiers copiés sont impossibles à ouvrir.

Conseil de geek : ne faites jamais aveuglément confiance à la règle 4 (votre ami est souvent votre pire ennemi).

Les différents types de protection

Versionning, synchronisation, sauvegarde et archivage sont dans un bateau…

Versionning

C’est la capacité de conserver automatiquement les états antérieurs de votre document. Pas besoin de naviguer à travers x copies du même fichier, les systèmes de versionning sont intelligents. Vous ne voyez que votre fichier actuel, mais vous pouvez « remonter dans le temps » en ouvrant des versions plus anciennes. ATTENTION, ce n’est pas une sauvegarde en soi (il n’y a pas de copie physique des fichiers sur un autre support), mais c’est pratique pour annuler des changements. Voyez cela comme un CTRL+Z (annuler) géant qui fonctionne sur plusieurs sessions de travail. C’est une protection en temps réel (vous récupérez toujours une version à jour).

Protège Ne protège   pas
De l’effacement accidentel (récupérez la version   précédant l’effacement, qui est donc forcément à jour) De la corruption de données
Des erreurs de manipulation (mauvais   copier/coller suivi d’un enregistrement du fichier) De la panne physique ou logiciel
De la personnalité lunatique de l’auteur, qui ne   sait jamais ce qu’il veut. Des catastrophes environnementales

Synchronisation

C’est l’action de synchroniser en continu vos documents SUR UN AUTRE SUPPORT. (Une synchro locale n’a aucun intérêt). C’est une protection en temps réel (vous récupérez toujours une version à jour).

Protège Ne protège   pas
De la panne physique De la panne logicielle (pas de récupération au   sein d’une même session de travail)
Des catastrophes environnementales (si effectuée   hors site) Des catastrophes environnementales (si effectuée   dans le même site)
Des erreurs de manipulation (mauvais copier/coller   suivi d’un enregistrement du fichier)
De la corruption de données
De l’effacement accidentel

Sauvegarde

C’est l’action de dupliquer vos documents SUR UN AUTRE SUPPORT à intervalles réguliers. (Les copies locales ne peuvent être là que pour des besoins temporaires, ou faire du versionning manuel). C’est une protection différée, dépendante de votre rythme de sauvegarde (vous récupérez une version antérieure avec un delta entre le moment de la dernière copie et de l’incident).

Protège Ne protège   pas
De l’effacement accidentel Des erreurs de manipulation (mauvais   copier/coller suivi d’un enregistrement du fichier)
De la panne physique De la panne logicielle (pas de récupération au   sein d’une même session de travail)
Des catastrophes environnementales (si effectuée   hors site) Des catastrophes environnementales (si effectuée   dans le même site)
De la corruption de données

Archivage

C’est l’action de dupliquer vos sauvegardes DANS UN AUTRE SITE à intervalles réguliers. C’est une protection différée, dépendante de votre rétention (vous récupérez une ancienne version de vos précédentes sauvegardes).

Protège Ne protège   pas
De l’effacement accidentel Des erreurs de manipulation (mauvais   copier/coller suivi d’un enregistrement du fichier)
De la panne physique De la panne logicielle (pas de récupération au   sein d’une même session de travail)
Des catastrophes environnementales
De la corruption de données

Vous l’aurez compris, ces quatre niveaux de protection sont complémentaires en fonction du degré de confort et de sécurité que vous recherchez.

  • Versionning + synchro permettent de palier aux petites bévues du quotidien sans aucune perte de données ;
  • Les sauvegardes vous protègent sur le moyen terme (faites-en par exemple une par semaine sur un cycle de quatre semaines) ;
  • L’archivage vous protège au long terme (faites en un par mois sur un cycle d’un an).

L’exemple de votre serviteur

  • J’utilise la sauvegarde automatique de Word (pour les plantages) ;
  • Tous mes documents sont dans un répertoire DropBox (versionning + synchro hors site) ;
  • Je sauvegarde sur un disque réseau toutes les semaines avec une rétention de 5 semaines ;
  • Je fais une archive à chaque changement de machine (je ne supprime jamais rien, donc toutes mes sauvegardes contiennent la totalité de mes documents depuis mon tout premier ordi).

Le trio sauvegardes automatiques + versionning + synchro HORS SITE couvre 95% des cas de perte de données.

Et vous ? Quelles sont vos stratégies ?

17 janvier 2014

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35 réponses à La minute de l’écrivain geek – Sauvegardez vos écrits incluant les trackbacks et les pings.

  1. L’autre disque dur, situé sur une autre machine dans une autre ville, et les archives de mail sur le serveur.

    • Kanata a dit :

      Oui, très juste, Vanessa me faisait la remarque : utiliser le mail comme sauvegarde hors site accessible depuis n’importe qu’elle connexion Internet (heu, bien sûr, un compte mail qui STOCKE LES MESSAGES EN LIGNE, pas un compte qui rapatrie tout sur votre machine à chaque connexion…)

  2. Pour le moment, j’ai Dropbox et les deux e-mails…

  3. Ah oui, et je bosse sur un NAS, par défaut. Ça ne protège pas des effacements accidentels, mais vu que je n’efface jamais rien…

  4. Ne pas oublier : la sauvegarde, on s’en fout. Je veux dire par là que ce n’est pas une fin en soi. L’objectif, c’est la restauration. Et dans la liste, le point 5 est un point majeur.
    Donc faites souvent des restaurations, partielles ou complètes. Un sauvegarde qui tourne nickel tous les jours mais qu’on ne peut pas restaurer, ça ne sert à rien du tout. La seule chose qui nous intéresse, c’est de récupérer nos données. Donc la capacité de restauration.
    Tous les autres points restent valables et essentiels, mais n’oubliez pas que le point 5 reste l’objectif ultime, la raison de tout !

  5. Il me reste la sauvegarde sur ma clé USB mise à jour après chaque séance d’écriture ^^

  6. Il me reste l’accès à mes 2 boîtes mails où je retrouve le fichier du texte en cours 😀
    Dans la boîte d’envoi de l’une et la boîte de réception de l’autre 😀

    Et prière de pas me parler d’interruption de connexion ! :p

  7. Dropbox, Google Drive et consorts me paraissent les choix les plus malins.

  8. chaque fois que je travaille sur des documents importants, je me les envoie par mail, je mets sur deux clés usb différentes (dont une que j’ai toujours sur moi) et je synchro sur dropbox ^^ (l’année passée j’ai perdu un gros travail pour un cours, j’ai dû recommencer pour la 2e session, donc plus jamais maintenant je deviens parano)

  9. Il reste la sauvergarde, bien sûr.

  10. J’ai plusieurs clés, plusieurs ordis et un discque dur externe… parano, moi ?

  11. Parano aussi Cécile ! deux clés, deux ordis, un disque dur externe, Dropbox + mails ! Je me suis trop fait avoir !

  12. mdr, je lis l’article et je vois que je suis pile dedans… 🙂

  13. Cécile Ama COURTOIS a dit :

    J’ai toujours eu peur de sauvegarder mon tapuscrit et mon travail sur internet… peur des piratages, qu’on me le pique, qu’il puisse être visible… Je ne m’y connais pas assez dans ce domaine pour y être à l’aise. Quels sont les sites ou les moyens vraiment sécurisés pour le stockage de données en ligne ?

    • Kanata a dit :

      Vu ton degré de paranoïa… c’est dur… Mais il y a une solution pour toi : encrypter tout ce que tu mets sur le Net, cela devrait de rassurer, seules tes machines (ou ton code, à bien garder secret, mais je te fais confiance sur ce point…) pourront déchiffrer les fichiers déposés sur l’Internet.
      Moyennant cela, du Dropbox, du Skydrive ou du Google drive feront l’affaire en stockage. Côté chiffrage, tu trouveras GNU Privacy Guard (win, mac, nix), AxCrypt (win), simples et gratuits.

      • « seules tes machines (ou ton code, à bien garder secret, mais je te fais confiance sur ce point…) pourront déchiffrer les fichiers déposés sur l’Internet. »

        Par contre, autant si c’est un chiffrement par mot de passe il n’y a pas de souci (à moins de l’oublier), autant s’il y a besoin d’une clé privée pour décrypter ce que tu as sauvegardé… eh bien il faut aussi prévoir de sauvegarder cette clé quelque part, sinon en cas de perte de la machine il n’y aura pas moyen de décrypter la sauvegarde _o_

      • Cécile Ama Courtois a dit :

        Et en français, ça donne quoi ?…
        Je suis nulle archi nulle en informatique, c’est pour ça que je sauvegarde à outrance. Alors coder des données et les stocker sur le net, oui, super idée, mais je n’ai pas la moindre idée de la manière de procéder. Mais je vais taper dans google les noms que tu as cités ci-dessus et je verrai bien si j’arrive à quelque chose 😉

        • Kanata a dit :

          Lizzie a raison, encrypter revient à enfermer tes documents dans un coffre, encore faut-il ne pas perdre la clé (qui peut-être soit un mot de passe, soit un fichier installé sur ta machine, du coup… tu perds ce fichier, tu perds la clé pour ouvrir tes documents !!)
          Maintenant… je mentionnais le chiffrement pour te rassurer : personne n’ira « voler » tes manuscrits, il y a bien plus rémunérateur à récupérer pour des hackers qui seraient capables d’accéder à de tels stockages… (c’est sans doute bien plus simple d’accéder directement à ta machine via un vers…)
          Je pense que tu as plus à te méfier que Google ne mette son nez dans tes fichiers plutôt qu’un vilain pirates 😉

  14. Je m’envoie toujours mes plans par mail au cas où 🙂 ainsi que mes écrits !

  15. les dropbox ! les disques dur c’est pour les faibles !

  16. Tout dépend de l’outil utiliser pour le faire. Auto-pub lol : scribbook.com (alpha en cours, je recherche encore qq personnes si intéressé). Un genre de scrivener online en- je l’espère- plus simple.

  17. J’écris sur un NAS, donc il est probable qu’un des deux disques ait survécu. Et sinon, je fais des sauvegardes sur un serveur de bureautique (avec envoi par mail pour disposer d’un lieu de sauvegarde supplémentaire).

  18. Google drive est mon ami ! Un dossier, l’essentiel dessus, accessible partout 🙂

  19. OneDrive et consorts sont mes amis 🙂 et Scribbook aussi 🙂 !!

  20. Mon système entier est sauvegardé deux fois par jour sur deux disques durs différents, j’ai une version cloud, deux clés USB dont une qui me suit partout, et je m’envoie mes travaux par mail :p
    C’est toute une logistique, tous ces machins.

  21. Ah oui! … moi je corrige des textes entiers en cliquant sur « enregistrer » ! Et quand je les rouvre … ça n’a pas été enregistré !

  22. Greg Quesne a dit :

    J’avoue que je m’étais posé la question l’autre jour, mais sous un autre point de vue… Je voulais faire de la correction pendant un intercours et ô surprise mon unique sauvegarde est sur mon disk ext… à la maison. Bien joué l’araignée! Tant pis, j’ai fait autre chose, mais voilà…

    Pendant un temps, je faisais des sauvegardes sur gogol drive… mais j’ai arrêté. La paranoïa du piratage de compte me dit de me préserver du réseau… Peut-être à tord, mais rien de mieux que le principe de précaution.
    Alors je reste sur ma mono-sauvegarde… mais je pense qu’il va falloir que je change mes méthodes de sauvegarde. Est-ce que des gens gravent encore?

    Petite parenthèse qui n’a presque rien à voir, peut-on faire du versionning avec libreoffice?

    • Kanata a dit :

      Graver ? Encore faut-il avoir un graveur… je n’ai plus de lecteur optique dans mes machines depuis des années. 😉

      Il y a une option pour gérer les versions, native à Libre Office (si cela n’a pas changé, dans le module WRITER c’est dans le menu FICHIER, option « Versions »).
      Mais le versioning est aussi une fonction prise en charge par la partie stockage, indépendamment du logiciel utilisé. (dropbox, onedrive, google drive… ont tous une implémentation de versioning permettant de revenir sur des versions antérieures, de même certains outils de sauvegarde locaux type WD Smartware qui vient avec les disques Wertern Digital externes).

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