Createspace, votre livre papier sur Amazon.fr

CreateSpace est à la fois un imprimeur à la demande et un site internet relié à celui d’Amazon, et qui permet désormais à des auteurs indépendants d’avoir leur livre sur Amazon.fr, tout en évitant de gérer du stock. Les livres sont en effet imprimés au fil de chaque commande et envoyés directement par Amazon. Auparavant, mon roman Le Souffle d’Aoles était déjà sur Amazon.fr, mais pour ce faire, j’utilisais le service payant de Cyber Scribe, Ediweb/Ges Com, qui permet aussi de référencer ses ouvrages dans la base de données libraires Dilicom.

Eh oui, Le Souffle d’Aoles est référencé sur deux pages distinctes du site Amazon.fr, celle de Cyber Scribe, et celle de CreateSpace. Les connaisseurs auront remarqué que le numéro ISBN n’est pas le même pour chaque exemplaire : l’ISBN CreateSpace m’a été fourni gratuitement par CreateSpace au moment de la création du livre.

En ayant recours à ce service, il a fallu deux jours pour que le livre apparaisse comme disponible (en stock) lors de sa publication en septembre 2012. Et contrairement à la page Cyber Scribe du Souffle d’Aoles, celle de CreateSpace affiche des frais de port gratuits.
Sur la page Cyber Scribe d’Amazon.fr, vous pouvez aussi noter l’absence de présentation de l’ouvrage : j’ai dû l’ajouter moi-même en commentaire. Avant 2013, je payais 90 € par an pour que Cyber Scribe me référence mon livre sur Amazon.fr, et il n’y avait pas la description. Cette somme correspond aussi au référencement dans la base de données Dilicom des libraires, mais il faut savoir qu’aucun libraire n’est jamais passé par Dilicom pour me commander un ouvrage.
Je n’ai eu que deux ou trois commandes de libraire, et cela s’est fait d’abord par un coup de téléphone ou un mail. J’ai eu en tout et pour tout 7 commandes Amazon.fr grâce à Cyber Scribe, et à une exception près, c’était à chaque fois pour le deuxième tome du cycle d’Ardalia, Eau Turquoise (qui ne bénéficie pas non plus de description sur sa page Cyber Scribe, sinon celle que j’ai rajoutée en commentaire).
Sur la page Createspace d’Amazon.fr, il y a bien la description.

Vous remarquerez aussi en cliquant sur ces deux liens de début d’article que l’image n’est pas la même : coupée un peu plus près de mon nom et plus sombre pour celle de Createspace. L’image de CreateSpace sur le site d’Amazon.fr (envoyée directement par Createspace d’après le fichier PDF de couverture) est d’ailleurs moins fidèle que celle de Cyberscribe sur le site d’Amazon.fr, comme l’atteste la photo des deux exemplaires prise par votre serviteur.

Couvertures Lightning Source et Createspace

À gauche l’exemplaire imprimé par Lightning Source vendu par Cyber Scribe sur Amazon, à droite l’exemplaire CreateSpace
L’exemplaire CreateSpace est un peu plus sombre, mais aussi un peu plus rouge que celui de Lightning Source (LSI, imprimeur situé en Grande Bretagne). Ce n’est pas la seule différence sur la couverture.

horizontale

rapprochée

Oui, là je crois que vous l’avez repéré : le trait sur la gauche du livre Createspace (livre de droite sur l’image) est bien un trait de pliure et de collage, une technique différente de celle employée par Lightning Source.
D’après moi, la technique employée par Lightning Source est plus avancée et la couverture est d’une qualité légèrement meilleure avec LSI. En tant que lecteur, franchement, ces changements ne me gêneraient pas plus que ça, que ce soit par rapport aux couleurs de couverture ou à la légère pliure. Passons maintenant à l’intérieur du livre.

intérieur 1

intérieur 2

Grosse surprise en voyant le livre arriver : les pages intérieures de la version Createspace (à droite et en haut sur les deux images ci-dessus) sont blanches. Et non crème comme je croyais l’avoir demandé ! La qualité d’impression est optimale pour les deux versions, et les feuilles sont suffisamment épaisses pour ne pas être transparentes.
Je suis donc retourné sur mon projet Createspace, pour constater qu’effectivement, la mention « blanche » était cochée par erreur pour les pages. Sans doute une erreur de ma part. J’ai donc opéré un changement, et j’ai resoumis la nouvelle version à l’équipe du site pour approbation. C’est là qu’il y a eu un défaut de la part du site, puisque le livre, contrairement au précédent, n’a pas été approuvé : on m’a indiqué, ce qui était faux, qu’il y avait plus de deux pages blanches consécutives.
Pour ne pas être victime de ce problème en cas de reprise d’un ancien projet, faites ce que j’ai dû faire : renvoyez le fichier PDF, même si c’est strictement le même que celui conservé dans les données de Createspace. Je sais, c’est idiot mais c’est comme ça. Par la suite, je me suis contenté d’approuver la version 3D du livre.
Eh oui, au moment de la validation finale, il y a un modèle 3D de votre livre qui tourne sur le site, et dont on peut déplier les pages à la manière de ce que propose Issuu ou Calaméo. Ça en jette. Malheureusement, même si vous avez choisi les pages couleurs crème, cela ne se voit pas à l’œil nu sur ce modèle (tout est blanc).

La création du livre sur le site CreateSpace : en dehors du problème précédemment évoqué, cela a été un vrai bonheur étant donné que je disposais déjà des PDF de couverture et de texte. J’ai juste modifié un détail sur le PDF de couverture du livre : en effet, le code-barre avec le numéro ISBN fourni par Amazon figure sur la quatrième de couverture, en bas à droite, et il importe de préserver cet espace libre au moment de la création de la couverture. J’ai aussi modifié le PDF du texte, de manière à indiquer : « imprimé par CreateSpace » (en plus de la mention de dépôt légal). J’ai fait un ou deux petit changement de maquette comme la mention : Retrouvez Pelmen dans le deuxième tome du cycle d’Ardalia : Eau Turquoise pour la version CreateSpace.

Je n’ai pas précisé à dessein la ville où a été imprimé le livre Createspace, car je l’ignorais. Le carton qui m’est arrivé le 12 septembre mentionnait Francfort, je suppose donc que c’est dans cette ville qu’il a été imprimé (ce n’est pas indiqué sur leur site). 

proof

Cette page en photo ci-dessus ne figure bien entendu pas dans les versions vendues sur le site : c’est la page « Proof » correspondant à la version à approuver que m’a envoyée Createspace. Remarquez la mention « made in the USA, Charleston, SC », que je soupçonne ne pas être correcte puisque le carton venait d’Allemagne (Francfort).

Comment je fais si je ne comprends pas l’anglais ?

L’anglais sur Createspace est basique, les différentes étapes, logiques. Je n’ai pas fait l’essai, mais je pense qu’en utilisant le traducteur automatique de Google, même si ce n’est pas la panacée, vous devriez vous en sortir.

Et maintenant… les prix !

Le livre lui-même chez Createspace, hors frais d’expédition, me revient à 5,24 $ contre 4.83 € chez Lightning Source.
En prenant le tarif d’expédition le plus économique, je suis à 10,12 $ chez Createspace contre 10,44 € pour Lightning Source.
Le mode d’expédition que j’ai choisi était un peu plus cher : 13,23 $ pour un livre (11,66 €). Cela a mis 20 jours à arriver, mais je sais d’expérience qu’avec LSI, le mode le plus économique aurait pris un mois. Le tarif suivant que propose LSI, le tarif premium, me revient à 17,56 € le livre. Là, le livre est imprimé et expédié en trois jours.

Cela dit, dès que l’on imprime plus d’un livre à la fois, Lightning Source devient beaucoup, beaucoup plus avantageux. Par exemple, un tirage typique de 250 exemplaires pour Le Souffle d’Aoles me revient à 4,45 € le livre, frais de port compris, avec les 12 cartons correspondant aux 250 livres qui m’arrivent en trois jours ! Alors que chez Createspace, le prix à l’unité ne baisse pas.
C’est pourquoi je compte bien rester avec Lightning Source pour ce type d’impression en petits volumes.
Mais… mais, bien évidemment, je vais aussi travailler avec CreateSpace. Parce que comme on l’a vu plus haut, payer Cyber Scribe 90 € par an pour n’avoir aucune commande libraire de mes livres et les livres sans leur description sur Amazon.fr, c’est de la folie !

Dernière info, avec la distribution sur Amazon/CreateSpace, chaque livre vendu me rapportera 7,60 € net (oui, après la déduction de la marge Amazon). À titre de comparaison, quand j’envoie l’un de mes livres à 4,45 € tiré de mon stock de 250 exemplaires, cela me revient à 8,45 € en passant par la Poste. Mais Amazon ne me verse pas les 21 € que coûte le livre. Amazon me verse 16,82 € très précisément (après déduction de sa marge).

16,82 € – 8,45 € = 8,37 €. Un livre tiré de mon stock de 250 me rapporte donc moins de un euro de plus que ceux imprimés par Createspace et envoyés directement. Et je dois me déplacer à chaque fois à la Poste pour les livres que j’ai en stock. Et je n’imprime pas tous mes exemplaires à 250 (pour les Eau Turquoise, je suis sur des tirages de 150). Et il faut rajouter à cela les 90 € par an de CyberScribe !

Attention aux conversions au moment d’indiquer le prix !

Au moment où j’écris ces lignes, Createspace propose d’indexer le prix de l’ouvrage en euros et en livres sterling sur le prix de la version américaine en dollars en cochant une case. Si vous ne le faites pas, faites très attention à vos conversions ! Createspace va faire en sorte d’imprimer votre livre en Angleterre si jamais le prix en livres sterling s’avère moins onéreux que le prix en euros. J’avais commis cette erreur d’avoir mon livre moins cher en livres sterling qu’en euros, et du coup, je perdais environ 1,80 € par ouvrage en revenu d’auteur.
En effet, Amazon verse les royalties en fonction du lieu d’impression : peu importe que vous ayez vendu votre livre sur Amazon.fr, votre livre peut se retrouver imprimé en Angleterre, avec des royalties en livres sterling ! La preuve avec cette image correspondant aux ventes du troisième tome du cycle d’Ardalia (les royalties y sont un peu moins élevées que pour Le Souffle d’Aoles, 6,84 €) :

ventes troisième tome

Le problème est que le chiffre de 4,30 £ qui revient le plus souvent ne correspond qu’à 5 € de royalties ! On voit bien ici que Createspace a largement privilégié ce qui m’était le moins favorable en termes de revenus d’auteur, en jouant sur cette histoire de conversions.
Par précaution, je recommande donc de mettre votre ouvrage un ou deux livres sterling plus cher que la conversion normale. Je l’ai fait, et Amazon m’a aussitôt pratiqué un rabais sur le livre vendu en Grande-Bretagne. J’attends maintenant de savoir si ce rabais va nuire à mes revenus d’auteur. Logiquement, ce ne devrait pas être le cas puisque le rabais vient d’Amazon. Pour plus de détails, je vous invite à vous rendre sur cet article de mon blog, et notamment dans la section commentaires.

Un petit mot sur le programme Avantage

Je sais qu’il existe un programme d’Amazon en partenariat avec Cyber Scribe appelé Avantage, mais je soupçonne qu’il s’adresse aux éditeurs vendant davantage que moi. Pour le moment, c’est donc Createspace qui représente une solution incomparable en terme de souplesse (on peut enfin profiter du plus grand atout de l’impression à la demande, l’impression à l’unité), de facilité d’utilisation du site, de visibilité de mon livre sur Amazon.fr et pour une qualité générale tout à fait honorable.

Autres atouts de Createspace et Kindle MatchBook

L’un des avantages de Createspace pour les auteurs indépendants qui diffusent déjà leur ebook sur le Kindle Store d’Amazon est de « relier » les versions papier et ebook sur la même page, de manière à ce que le lecteur puisse constater l’importance différence de prix entre les deux, ce qui peut améliorer les ventes en ebook.

Autre atout, la crédibilité que peut conférer une version papier. Le livre broché conserve en effet une valeur dans l’inconscient collectif que peine à prendre l’ebook. On pourrait parler de poids psychologique du papier.

La dernière fonction qui vient d’arriver est la fonction Kindle MatchBook que vient d’implémenter Amazon. En tant qu’auteur indépendant, vous avez la possibilité de permettre aux acheteurs de la version papier de bénéficier de l’ebook correspondant au livre broché gratuitement, ou à faible prix (entre 0,49 € et 1,99 €). Les lecteurs seront contents que vous leur ayez donné cette possibilité, ce qui les fidélisera (bon, d’accord, cela les fidélisera avant tout à Amazon).

L’avenir dira si des petits malins n’en profiteront pas pour acheter le livre papier, se procurer l’ebook gratuitement ou à petit prix, et renvoyer ensuite le livre papier pour non satisfaction. Ou autre combine de ce genre, mais bon, je pense que le piratage reste plus pratique. Les avantages du Kindle MatchBook, en particulier le gain en popularité, me semblent à première vue largement supérieurs aux inconvénients.

Comment déclarer vos revenus en tant qu’autoédité ?

Cela déborde un peu du cadre de cet article, mais la question est régulièrement posée. Personnellement, j’estime que tant que vous faites moins de 33 000 € par an de bénéfices, vous n’avez aucun intérêt à vous mettre en autoentreprise et à payer un numéro SIRET. Seul un petit éditeur voulant essayer de s’ouvrir les portes de la diffusion papier prendra cette option.
Personnellement, je profite du régime spécial de l’autoédité en remplissant le formulaire 2042C des impôts, et notamment mes bénéfices net de l’année correspondante dans la case 5HQ de type revenus imposables régime déclaratif spécial ou micro BNC.
Mais je tiens à préciser que je ne suis pas un spécialiste, et que je n’ai pas non plus de conseiller fiscal pour me venir en aide sur ce coup-là.
En tout cas, il n’y a pas besoin de n° de SIRET pour pouvoir établir des factures et se les faire payer – en revanche, une bonne dose de persévérance est souvent requise dans le dernier cas.

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Scripture vs Structure

New-EraIl est en philosophie, un thème des plus connus, que même les technologues – pour qui cette matière est tellement anecdotique qu’elle pourrait aussi bien avoir un coefficient négatif aux examens – ont entendu parler : « L’Inné et l’Acquis » (Nature vs Nurture). Nous autres, auteurs, avons un thème et une dualité ancestrale tout aussi primordiale : « l’Instinct vs la Structure ».

L’Instinct, c’est le groupe des auteurs « scripturaux », ceux qui écrivent avec leurs tripes, au feeling, sans plan, guidés par leur seule inspiration.

La Structure, c’est le groupe des auteurs « structuraux », qui planifient leur histoire, préparent leur intrigue et leurs personnages en amont.

Dans les lignes qui suivent, je vais volontairement grossir le trait, user et abuser de la caricature, me faire l’avocat du diable pour les deux camps – le premier qui me traite de schizo gagne une boîte de Zyprexa. Pourquoi ? Parce que c’est la vérité vraie ! Il y a des avis très tranchés sur le sujet, et il est temps de percer l’abcès. Buvez une gorgée, relaxez bien vos muscles, parce que dans cinq minutes, vous serez tendus.

L’auteur « structural » vu par le « scriptural »

    • C’est un psychorigide incapable d’écrire une ligne sans avoir analysé la moindre facette de son récit. Inspiration, pour lui, ça veut dire respirer par le nez et expirer par la bouche.
      Ce n'est pas parce que toutes les maisons ont des fondations qu'elles doivent pour autant se ressembler...
      Ce n’est pas parce que toutes les maisons ont des fondations qu’elles doivent pour autant se ressembler…
  • Il est incapable d’écouter ses personnages ou de faire évoluer son histoire au-delà de son carcan préétabli. Aucune imagination.
  • Il se prend pour un professionnel sous prétexte de passer des heures à théoriser et articuler ses intrigues. Pourtant, à la voirie, c’est bien celui qui creuse qui fait le taf, pas les dix chefs de chantier qui tapent le bout de gras autour.
  • Le pire c’est qu’il croit dur comme fer que sa structure est un tremplin, une sorte de support qui va l’aider à transcender son texte, alors qu’il s’est bâti une cage qui limite sa créativité à quelques mètres cubes.
  • Ses textes sont uniformisés et conformistes. Tous les structuraux crachent les mêmes types de textes édulcorés.

L’auteur « scriptural » vu par le « structural »

      • C’est un gros fainéant qui pisse de la ligne presque aussi vite qu’il ingurgite sa dose d’alcool quotidienne. Aucune notion du laborieux travail d’un écrivain.

        Qui a décidé que les maisons devaient avoir des fondations ?
        Qui a décidé que les maisons devaient avoir des fondations ?
      • Il est incapable de voir où va son histoire et se laisse complètement emporter par le moment, l’action, ses personnages… bref, zéro vision.
      • Il se prend pour un génie sous prétexte qu’il écrit « avec ses tripes ». Pour preuve : personne ne comprend rien à ce qu’il écrit, et c’est connu : les génies sont toujours des incompris, pas vrai ?
      • Le plus triste, c’est qu’il est aveuglé par le sentiment de liberté qu’engendre sa façon d’écrire : “No limit”. Sauf que la création, c’est justement repousser les limites, gravir les obstacles et briser les barrières. S’il n’y a rien à surmonter, on stagne !
      • Il est persuadé que son œuvre est unique et radicalement différente de tout ce qui a été fait auparavant, voire même… qu’il a inventé un nouveau registre !

Mes deux centimes de réflexion sur le sujet

Il se trouve que j’ai fait partie des deux camps. J’ai écrit pendant des années en mode scriptural pur, et puis un jour, brutalement, j’ai décidé de structurer. Évidemment, ce n’est pas comme un interrupteur. Du coup, je suis un scriptural qui se range, ou un structural qui se laisse aller, faut voir… En tout cas ce n’est pas blanc ou noir, c’est beaucoup plus subtil que ça.

Ce que je vais dire n’engage donc que moi et reflète mon expérience et les partages que j’ai pu avoir avec d’autres auteurs.

      1. Si vous écrivez « pour vous ». Que ce soit pour le plaisir, dans un but thérapeutique et/ou cathartique, vous n’êtes pas vraiment concerné par le débat. C’est comme pour le mois mai : faites ce qu’il vous plaît. De toute façon votre recherche vous est propre et votre seul public est vous-même. Extériorisez vos démons. Si vous êtes le seul à comprendre, non seulement ce n’est pas grave, mais ce serait même plutôt normal.
      2. Si vous êtes dans un autre registre que le roman (essai, bibliographie, poésie, écriture expérimentale…), vos préoccupations sont autres, parce que chacun de ces registres a ses propres « règles » (au sens large du terme).
      3. Par contre, si vous êtes romancier, et plus particulièrement orienté dans un genre grand public (SFFF, polar, thriller…) alors là, là… vous ne pouvez pas faire l’impasse sur une certaine structuration ! Vous vous adressez aux autres et ils ont besoin de comprendre par eux-mêmes. Vous ne serez pas à leur côté pour leur expliquer votre schéma de pensée quand ils vous liront. Votre récit doit donc se suffire à lui-même et comporter suffisamment de repères pour éviter le décrochage du lecteur.
      4. Le temps passé à structurer est inversement proportionnel à votre temps libre pour l’écriture. Il est même des auteurs à plein temps qui peuvent se permettre de tout faire de tête sans notes ou presque (ce qui donne l’illusion qu’ils sont scripturaux, mais ne vous y trompez pas, ils savent parfaitement où ils vont).

Aux détracteurs de la structure (dans le cadre des romans selon les critères sus mentionnés), je ne peux que relater ma propre expérience :

J’ai écrit six romans SFFF en mode scriptural. J’étais le roi, ça coulait à flots, mon record avoisinait les 300 ksec de premier jet en une dizaine de jours. J’aurai ri au nez du premier à me parler de structure. Si je pouvais boucler un bouquin en un mois, pourquoi en aurais-je passé deux en amont à le préparer ? Pire : j’étais persuadé que structurer reviendrait à tuer mon inspiration, déjà que ma vitesse d’écriture était un frein à mes yeux – j’aurais bien branché mon cerveau en direct sur ma plume –, alors m’arrêter pour prendre du recul n’était pas une option.

Et puis un jour, j’ai commencé mon septième roman. Je me suis réveillé six ans plus tard avec un torchon inachevé sans queue ni tête. Un petit bilan s’imposait : j’ai relu les six premiers et j’ai vite compris pourquoi aucun n’avait trouvé d’éditeur… Avec le recul nécessaire des années, je les lisais pour la première fois en tant que lecteur et plus comme leur créateur. Si je les avais achetés en librairie, j’aurai crié au remboursement !

Alors j’ai cherché, je me suis renseigné, j’ai lu et appris. Mon huitième projet s’est monté cette fois avec la structure en tête, et j’ai enchaîné… neuf, dix. En cinq ans j’ai terminé trois romans (contre six en dix-neuf ans). Ils sont plus riches, plus denses, et surtout bien plus singuliers que n’importe quel autre de mes projets antérieurs. J’ai appris que la structure n’était pas un carcan, mais un outil. Vous savez se qu’on dit : « un bon ouvrier a de bons outils ». Hé bien les romanciers, c’est pareil ! 😉

Et vous ? Quel est votre camp ? Votre cœur balance-t-il ? Êtes-vous vous aussi passé d’un camp à l’autre ?

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Sara Agnès L. : de la romance à l’érotisme

[Espaces Comprises] Peux-tu te présenter ?

Sara Agnès L. : Je suis mariée et mère de famille, j’écris de la littérature érotique sous pseudonyme depuis 2009 et mon premier essai dans le genre a été Annabelle. Dans une autre vie, j’écris aussi (mais d’autres choses) et j’enseigne.

[EC] Tu écris de la romance contemporaine, et plus récemment, tu t’es mise à la littérature érotique/pornographique. Quel a été le déclic ?

annabelle

Écrire un roman, c’est toujours une série de petites coïncidences qu’on ne voit pas au premier abord. Avant Annabelle, j’ai écrit une scène qui sous-entendait des relations sexuelles très rudes, voire un viol, dans une histoire qui finit par devenir amoureuse. Je me suis dis : « Tiens, dommage que je ne puisse pas en faire un peu plus », car j’ai fait en sorte que tout reste suggéré. Après, je suis tombée sur un blogue qui m’a fait réfléchir sur les liens entre une Soumise et un Maître. J’étais, à cette époque, pleine de préjugés et je n’arrivais pas à comprendre ce type de liens. Après en avoir discuté avec un ami, je me suis dit… tiens, j’ai une idée, je me lance ! J’ai plongé dans la recherche d’informations pour finalement créer un gros pavé de 600 pages.
En réalité, je ne pensais pas que j’y arriverais !

[EC] De nombreuses auteures d’érotisme écrivent sous pseudonyme, mais montrent leur visage. Était-ce vraiment important pour toi d’écrire et de publier « masquée » ?

Oui. Pas parce que je n’assume pas mes écrits, au contraire  !, mais parce que je travaille avec des jeunes et que dans certains métiers, il faut donner l’exemple. Et pour avoir fait lire mon premier roman de cet ordre à deux ou trois personnes de mon entourage, j’ai vite compris qu’on ne pouvait pas aisément dissocier la fiction de la réalité.

[EC] Tu écris « porte ouverte » : tu publies chaque chapitre sur Atramenta. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Parce que ça me donne de la motivation pour poursuivre mes histoires (en général, mais pas toujours). Parce qu’écrire, c’est une activité très solitaire et que j’ai envie de parler de mes textes constamment. De ce côté-là, je ne peux que rarement en parler, alors que les commentaires ou les retours de lecture m’incitent à continuer.
Et peut-être parce que si je gardais tout dans mon ordinateur, je n’en ferais jamais rien.

Annabelle a eu plus de 30 000 lecteurs sur Atramenta. Est-ce pour cette raison que tu as décidé de t’auto-publier plutôt que de soumettre aux éditeurs ?

En fait, non. Quand j’ai écrit Annabelle, je voulais juste que cette histoire existe quelque part, pour des gens qui auraient envie de la lire. J’aimais beaucoup mes personnages principaux et je voulais qu’ils vivent en dehors de mon ordinateur. Je ne pensais pas que l’histoire en elle-même aurait autant de succès. Au début, sur InLibroVeritas, mon histoire a été sélectionnée par le Comité de lecture et mise en avant sur le site. À cette époque, en 2010, je l’ai présentée à des maisons d’éditions, mais comme c’était avant la vague Fifty Shades of Grey, personne n’en voulait à cause de la relation S/M.
Plus tard, sur Atramenta, Thomas [Boitel, directeur de publication sur Atramenta, NDLR] m’a proposé de le mettre gratuitement sur Amazon pendant un mois, puis de le mettre en vente à 1,49 €. Comme il était en lecture libre sur le site (mais pas en téléchargement), j’avoue que je n’ai pas cru que ça fonctionnerait. Après tout, pourquoi les gens paieraient-ils pour lire quelque chose de disponible en ligne ?
Contre toute attente, les retours de lecture ont commencés à tomber, puis les gens se sont mis à me suivre sur Atramenta. Bref, ça m’a donné de la visibilité. Petit à petit, mes statistiques de lecture se sont mises à augmenter. Des gens venaient pour me lire ou me laissaient un petit mot. C’était incroyable !
Au bout de quelques mois, j’ai compris qu’Annabelle avait finalement trouvé ses lecteurs.

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[EC] Tes deux romans, Annabelle et Annabelle 2 sont au top Amazon depuis plusieurs semaines, maintenant. Nombreux sont ceux qui mettent en doute ce classement. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?

annabelle2

En terme de classement, je ne sais pas vraiment comment ça fonctionne, mais pour avoir les deux romans dans le top 10 depuis près d’un mois, je dirais que ça signifie entre 14 et 20 ventes par jour. Les gros noms (comme Sylvia Day, en ce moment) se taillent souvent une place de choix, mais Amazon donne la chance à tout le monde de se faire voir. Après, je crois que le prix et que la qualité de l’œuvre déterminent qui va rester en haut ou descendre petit à petit dans la masse. Si on ne paie pas pour y être, évidemment…
Ceci étant dit, je tiens à relativiser un peu les choses : si je publiais une romance contemporaine sur Amazon, elle n’aurait probablement jamais une aussi belle place qu’Annabelle. L’érotique se lit davantage. Je le vois tous les jours sur Atramenta. Sans parler que mon offre est vraiment avantageuse : plus de 600 pages pour 2,99 €.
Autrement dit, qu’ils aiment ou non, ils en ont pour leur argent. Mais pour l’instant, les commentaires sont positifs, alors je ne me plains pas !

[EC] On pose souvent des questions absurdes aux auteurs de romans érotiques, comme par exemple : « est-ce du vécu ? », alors qu’on ne les poserait pas à des auteurs de science-fiction ou de romans historiques. Quel serait ton bêtisier ?

Aïe ! Parfois, ce sont les messages que je reçois qui me mettent un peu mal à l’aise. Pas parce qu’on me fait des offres bizarres, non, mais parce que des gens se confient à moi d’une façon très intime. Évidemment, vu la nature particulière d’Annabelle, on m’a souvent demandé si c’était une histoire vraie, car plusieurs certifient que l’on « sent le vécu » dans l’écriture. C’est flatteur, même si j’étais un peu gênée d’avouer que ce n’était qu’une fiction.
Côté bêtisier, la voisine de mon père ayant lu Annabelle, lui a sous-entendu que je devais forcément aimer me faire sodomiser sous prétexte que mon personnage aimait cela. Ouais, la honte… Depuis, je sélectionne davantage les gens de mon entourage qui peuvent lire mon roman.

[EC] Quelles différences notoires entre tes deux vies d’écrivain ?

La popularité ? (rires) Non, sans rire, il y a très peu de différences. J’écris ce que j’ai envie d’écrire avec la même passion. J’aime autant mes personnages et mes situations. Bref, je reste moi. Peut-être un peu trop, car une personne que je ne connais pas, qui a lu des œuvres de mes deux côtés, m’a déjà reconnue sous mon écriture. Là, j’avoue que je suis restée sciée, mais ce n’est arrivé qu’une fois ! (Ouf !)

[EC] Où pouvons-nous te lire et quelle est ton actualité ?

Pour ceux qui veulent lire mes textes, tout est en accès libre sur Atramenta. Les courts sont disponibles en téléchargement. Les longs, il faut les lire sur le net. Sinon, Annabelle et Annabelle 2 sont disponibles sur Amazon et toutes les autres plateformes. Côté actualité, il y a de fortes possibilités qu’Annabelle soit traduite en anglais dans les prochains mois. Est-ce que ça va fonctionner du côté américain ? Je l’espère ! En attendant, on va commencer par traduire une nouvelle pour jauger le marché.
Et si le S/M ne vous branche pas, je tiens à ajouter que j’ai plusieurs nouvelles et deux autres romans érotiques (dont une romantica, pour les fleurs bleues comme moi). Autrement, Facebook est toujours un bon moyen de rester en contact avec moi. J’ai une page sur laquelle je laisse lire des textes privés et c’est là que j’annonce mes mises à jour, et un site tout neuf.

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Le compte d’auteur vu de l’intérieur – 2

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Après quelques semaines à ce rythme, je tombe malade. C’est l’été, il fait 35°C à l’ombre en plein Paris, mais allez savoir comment, j’ai attrapé une bronchite. Je suis persuadée, sur le moment, que c’est parce que la climatisation souffle juste au-dessus de moi et que je passe donc d’un souffle très frais à une atmosphère extérieure très chaude. En réalité, c’est parce que je suis asthmatique et que si les chauds/froids n’aident pas, mes bronches n’ont pas du tout aimé que je reste enfermée dans ce bureau poussiéreux et jamais nettoyé. Je m’arrête quelques jours et je tousse beaucoup moins. Mais pas grâce aux antihistaminiques, seulement grâce à l’absence de poussière. Je reprends rapidement le travail.

En revenant, je reste encore quelques jours au comité de lecture. Ma toux bronchique revient, mais hors de question que je m’arrête à nouveau. Je m’accroche et je suis heureuse d’apprendre que je vais enfin changer de service pour découvrir l’aspect du métier qui me plaît le plus : le travail de secrétaire d’édition.

Changement de bureau, toujours autant de poussière mais plus de clim trop froide qui me souffle dessus : ça va déjà beaucoup mieux. On me présente le poste : je vais corriger les manuscrits, échanger les épreuves avec les auteurs jusqu’au BAT, et faire la liaison avec le service graphique (qui s’occupe des couvertures) et le service diffusion et promotion qui prendra le relais lors de la publication du livre.

La correction me fait un peu peur : j’ai un bon niveau de français, mais correcteur, c’est un métier ! Je suis vite rassurée : un logiciel, appelons-le « remède », fera le travail à ma place. Tout ce que j’aurai à faire, ce sera accepter ou refuser les corrections proposées. Mais je dois faire attention : le logiciel met des accents aux majuscules, il faudra bien les retirer ! Sur le moment, je n’ose pas dire ce qu’un correcteur de métier m’a justement appris à l’I.U.T. : qu’en français, contrairement à ce que l’on nous apprend à l’école, les majuscules s’accentuent.

Je découvre ensuite la joie du travail avec les auteurs. Si certains sont adorables, d’autres sont très spéciaux ou carrément insupportables. Depuis l’auteur qui a obtenu 10/10 et est monté sur ses grands chevaux (« Je ne paie pas, contrairement aux autres, mon talent est enfin reconnu »), jusqu’à celui qui tient à ce qu’on « respecte son style » et à qui je dois expliquer, avec tact et diplomatie, qu’il y a une différence entre originalité du style et incorrection de la langue, en passant par l’enfant de 12 ans dont le manuscrit a été accepté mais qui, bien sûr, n’en a pas parlé à sa maman… et n’a donc pas les quelques centaines d’euros demandés pour la « publication ». Mes illusions tombent en miettes, je suis de plus en plus blasée, et ce ne sont pas mes échanges avec les autres employés de la maison d’édition qui vont me remotiver. J’ai vu passer des centaines de manuscrits, j’ai accepté de laisser des erreurs grosses comme moi dans des textes parce que l’auteur me menaçait des pires sévices si « je m’entêtais à raconter n’importe quoi », et l’une des éditrices achève mon moral : ça a toujours été comme ça. Et ça le sera toujours. Quant à elle, elle laisse traîner les dossiers, dit « oui-oui » aux auteurs-clients, n’essaie même plus de faire un véritable travail éditorial. Son objectif ? Se faire virer.

L’un des employés du comité de lecture travaille en free-lance depuis chez lui. Lorsqu’il revient, un jour par semaine, nous déjeunons avec lui. Et nous sommes pris de fous rires en relisant son « top de la semaine » : il note les pires absurdités lues dans un manuscrit. Phrases de dix lignes sans la moindre ponctuation, conjugaisons fantaisistes (« il morda dans la pomme »), il en voit passer des vertes et des pas mûres.

En parallèle, Éditetonlivre propose un service d’impression, géré par Monsieur P. Monsieur qui, en dehors de cela, est payé des sommes folles (la comptable a été indiscrète) pour ne pas faire grand-chose de ses journées. Monsieur P. qui prend des rdv, et est systématiquement absent et injoignable lorsque ses hôtes arrivent. Je les accueille et je me fais incendier. Je comprends leur mécontentement, mais je ne peux rien faire pour eux.

Finalement, je commence à me dire que mes 350 € par mois ne sont pas cher payés. De plus, je dois écrire mon rapport de stage : qu’est ce que je vais bien pouvoir raconter ? Que la moitié du travail est effectué par des stagiaires, l’autre par des employés désillusionnés ? Que les auteurs publiés ne savent pas écrire ? Ou encore, comme me l’a avoué la responsable communication, qu’aucune librairie n’accepte les livres d’Éditetonlivre, même en dépôt, car ils savent pertinemment que les ouvrages ne valent rien ?

Après plusieurs heures à me creuser les méninges, j’arrive à rédiger le nombre de pages demandé pour mon rapport. Je le confie à Madame E., avec qui j’avais passé mon entretien et notée comme ma tutrice sur la convention de stage. J’aimerais qu’elle lise ce rapport et m’aide à y apporter les corrections nécessaires. Elle corrige l’organigramme et lit le reste en diagonale. Le tout est expédié en dix minutes. Les dix seules minutes où elle se sera inquiétée du déroulement de mon stage.

Je quitte Éditetonlivre au bout de trois mois et demi, ravie à l’idée des deux petites semaines de vacances qui m’attendent. J’ai le moral dans les chaussettes, aucune envie de retourner en cours, et encore moins de travailler dans l’édition. C’est donc ça, l’Eldorado dont je rêvais ?

Je reprends les cours rincée. Je bâcle mon semestre et je tombe malade juste avant Noël : une bronchite dont je n’arrive pas à me défaire malgré des traitements carabinés. La bronchite m’empêche de dormir, j’ai des cernes de la longueur de la route 66 et plus aucune envie de venir à l’I.U.T.

Finalement, j’apprends que je suis asthmatique après trois longues semaines de traitements inefficaces. J’ai des problèmes familiaux, des problèmes de santé, et surtout plus aucune motivation. À six mois du diplôme, j’abandonne mon D.U.T. métiers du livre. Soulagée d’en avoir fini.

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La Brigade des loups de Lilian Peschet

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brigade01Salut à tous !
Pour cette première chronique sur [Espace Comprises], j’ai décidé de vous parler de mon dernier coup de cœur en date :

La Brigade des loups
Lilian Peschet
Editions Voy’[el]
Collection e-courts

Premier épisode gratuit à télécharger.

2020. L’épidémie de lycanthropie sévit en Europe depuis près de trente ans. La Roumanie est l’un des pays les plus en pointe concernant la recherche sur ce rétrovirus, mais aussi l’un des rares où les lupins ont le droit de vivre dans la société.
Sous certaines restrictions.
Pour s’occuper des crimes lupins, des unités de polices spéciales exclusivement composées de malades ont été créées.
On les appelle les Brigades des loups.

Si vous ne trouvez pas votre bonheur entre le style expert de l’auteur, le rythme sur lequel s’enchaînent les chapitres, l’attachement immédiat aux personnages, l’uchronie et la profondeur politique de cette science-fiction hautement engagée, alors je ne sais pas ce qui vous convaincra !

Le style : des phrases brèves, courtes, qui loin de hacher le rythme sont la clé de voûte de sa construction et participent avec efficacité à l’esthétique très « polar » de ce premier épisode. Un train qui file droit vers le mot fin et vous emmène avec lui sans arrêt page après page !

Le rythme et les chapitres : non seulement tout s’enchaîne très vite, mais tout est aussi très fluide et naturel. On est toujours surpris de chapitre en chapitre, mais rien ne va trop vite pour la compréhension. Impeccable.

Les personnages : il faut savoir qu’ici, ce n’est pas narré comme une série littéraire habituelle… les chapitres donnent la parole à chaque personnage de la brigade des loups, une vraie bonne surprise dans ce choix de narration qui permet de plonger dans les pensées et les passés de chacun, ce qui donne d’ores et déjà une excellente profondeur aux personnages ! Tous cabossés par la vie, et pas qu’un peu, ils sauront sûrement faire vibrer la corde de vos émotions.

Pour couronner le tout, dans cette fin de XXe siècle alternative, on appréciera les multiples références à notre Histoire réelle : l’affaire du sang contaminé (ici par des bactéries lupines qui provoquent une épidémie de lycanthropie), par exemple. La chronologie commentée et romancée présente en début de série vous montrera à quel point l’auteur a bien pensé et bien intégré ses lycans à notre Europe de fin de siècle. Pour un vingt-et-unième siècle qui leur appartient ? Mystère.
D’ailleurs, parlons-en, de la lycanthropie dans cette série : foin des habituelles théories, ici, la lycanthropie est une MST. Voilà… je ne vous en dis pas plus mais disons que ça vous montre à quel point c’est différent de ce que l’on peut lire d’ordinaire sur le sujet. 😉

Si vous m’avez lue jusqu’ici, c’est que votre intérêt est titillé, alors voici le résumé de chaque épisode paru (il n’y en a que deux pour l’instant) :

Épisode 1 : Un professeur massacré. Une mère de famille et son enfant dévorés vivants. De jeunes lupins sauvages en liberté. Pourquoi ces crimes ? D’où viennent ces enfants, et quel est leur but ? Les réponses pourraient bien bouleverser l’avenir de la brigade de Bucarest.

Épisode 2 : Un attentat dans un centre commercial de Bucarest. Des revendications d’un groupe indépendantiste moldave. Une autre bombe qui doit exploser. Mais l’ennemi se trouve-t-il vraiment à l’extérieur de Bucarest ? La Brigade risque beaucoup à enquêter sur une affaire où elle n’est pas désirée…

brigade-des-loups_couverture-2-209x300J’ai adoré les deux épisodes parus à ce jour. Je ne sais pas ce que « vaudra » la suite (avec de gros guillemets car je déteste le principe de « valeur littéraire »), mais ce qui est sûr, c’est que l’auteur s’est déjà fait remarquer pour d’autres récits de grande qualité… alors gageons que ce sera du bon aussi !

J’ai hâte de lire la suite, et de savoir de quoi sera fait l’avenir de la Brigade des loups… car même si chaque épisode semble contenir une sous-intrigue indépendante, on devine que quelque chose d’autre se prépare, quelque chose de plus grand, à l’échelle de la série toute entière.

Petit jeu pour la fin : avez-vous remarqué la différence entre la couverture des deux épisodes ? Ouvrez l’œil, et le bon, mes louveteaux !

Rendez-vous le mois prochain pour une autre chronique, papier ou numérique, je sais pas, mais 100% francophone, ça c’est sûr ! ^^

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