Comment réduire son texte sans l’altérer (mise à jour, mai 2016)

Jeune auteure belge, Oriane nous propose ses trucs et astuces pour réduire son texte sans l’altérer. Elle est, entre autres, animatrice d’ateliers d’écriture et d’oralité, organise et coordonne des événements axés sur la poésie et le slam.
Cette compilation a été publiée une première fois sur le blog de feu le forum Le Co-Lecteurs.
(NB : les exemples sont retirés de son propre manuscrit.)

1) Les définitions bien cachées

Plusieurs mots peuvent tout simplement signifier un seul.

Elle cherchait des éléments de réponse qui lui permettraient de faire le tri entre sa quête de compliments, et les pensées réelles de Denis.

Ici, « éléments de réponse » = indices. Donc, cela devient :

Elle cherchait des indices qui lui permettraient de faire le tri entre sa quête de compliments, et les pensées réelles de Denis.

2) Suppression d’actions évidentes

Il y a des choses qu’on note, et puis il faudrait être capable de se dire que le lecteur a un cerveau.

Elle profita de ce moment de répit pour se détendre, avant d’entamer le sujet qui la préoccupait.

D’office, le lecteur va comprendre qu’elle entame le sujet qui la préoccupe, sur les lignes suivantes… Bref, je décris une action qui a déjà bel et bien lieu, dans l’écriture, même si elle n’est pas décrite avec les mots.

3) Tout est relatif…

« c’est… qui… »
Parfois, les phrase débutant avec « c’est » et un « qui » au milieu nous viennent à l’esprit, sans songer qu’ils s’annulent presque. Observez :

C’est cette force dans le regard qui vous donne un air rêveur…

Cette force dans le regard vous donne un air rêveur…

Alors à moins que l’insistance soit de mise, veillez-y. Autre exemple :

Ce n’est pas votre famille qui est sur cette photo, que je sache.

Ce n’est pas votre famille sur cette photo, que je sache.

Autre suppression du « qui » ou « que », avec les verbes. De manière générale, on emploie trop de qui-que-quoi dans un premier temps, il faut les remettre après en question. Souvent, vous avez vu, ils sont superflus. Une seule phrase, avec plusieurs pronoms relatifs, devient vite lourde. À employer avec parcimonie.

4) Les compléments qui ne complètent rien

Temps, forme, lieu… Il est parfois inutile de rappeler que le personnage est dans une cuisine alors qu’il goûte un plat, ou de mettre, comme j’ai eu la bêtise de le faire…

Il se tut un temps, dos tourné à Lena.

« un temps », ça veut dire quoi, « un temps » ? On se doute qu’il ne se tait pas durant une heure… sinon on l’aurait précisé.
Il faut toujours se souvenir qu’une précision n’est nécessaire que si elle sort des archétypes du lecteur. On ne va pas dire qu’un ballon est rond, le lecteur se l’imagine tel quel quand on dit « ballon », mais on va préciser s’il est plat. Les pléonasmes se cachent parfois mieux que le « petit nain ».

5) Être ou ne pas être…

Nous abusons du verbe être. Et d’autre verbes « ternes » aussi : faire, avoir… M’enfin, « être », c’est le plus vicieux. Il est tellement petit, tellement passe-partout. Voyez, je n’avais même pas songé à cela :

Lena était derrière la porte-fenêtre. Elle guettait son arrivée, une tasse à la main…

Derrière la porte-fenêtre, Lena guettait son arrivée, une tasse à la main…

Ce petit « était » avait ralenti mon rythme plus que je ne l’imaginais ! Attention, donc.

6) Vous en reprendrez peut-être une couche ?

Quand on veut faire peur, rendre triste, enfin les émotions bien vives, les superlatifs ne sont pas juste des « très » « un peu » « trop » en trop. Il y a aussi l’art de répéter l’émoi sur plusieurs phrases, instant où le lecteur se dira sans doute « bon ça, j’ai compris, hein ! », mais pas nous…
Voyez, après des dizaines de correction, je me retrouve à isoler cette phrase, perplexe :

…amena sa peur à son maximum : il courut à pleine vitesse hors de cette pièce maudite.

Autant écrire ceci :

…amena sa peur à son maximum : il courut hors de cette pièce maudite.

Au début, on est pris dans l’émotion à transmettre, mais une fois transmise, nul besoin de grossir tout le temps les traits.

7) Oh, mince ! Vous avez dû oublier !

On aime bien dire un truc que le lecteur a vécu. On ‘sait jamais, en deux chapitres, il a sans doute oublié le contenu de l’un d’eux ! Mais oui ! Bon, c’est un peu exagéré, non ? Mais on ne peut pas s’en empêcher, on veut tellement faire retenir tous les détails de son scénario trop bien ficelé ! Ce qui peut donner des choses telles que :

Lena avait décidé de cuisiner pendant quelques jours, vu que Denis avait géré tous les repas durant sa période de maladie.

Au début, on se dit, c’est bien de donner le pourquoi du comment de tout. Mais en fait, le lecteur, il était là durant le congé maladie, il a tout vu. Au mieux, contentons-nous de donner la période de référence, mais y redire ce qui a été fait, c’est une perte de temps et de place sur sa page.

Lena avait décidé de cuisiner pendant quelques jours, pour rattraper sa période de maladie.

8) Tourne la phrase sur son meilleur profil

Un même passage, avec une tournure à laquelle on pense d’abord, peut être réduit simplement en changeant les dispositions.

…il est difficile de l’approcher de près.

devient :

…l’approcher de près est difficile.

Et hop ! Un « il » et un « de » en moins !

9) Deux phrases pour le prix d’une

On aime tellement mettre des points, faire court, des phrases qui ne font pas une ligne sur Word… mais parfois, cela engendre des verbes inutiles.

Le cercle était sans fin. Il fallait le briser au plus vite pour leur bien.

Il fallait briser au plus vite ce cercle sans fin, pour leur bien.

10) Mais pourquoi pour ?

Parfois les « pour » sont un inutile réflexe.

Lorsqu’il revint pour souper avec les trois sœurs,…

Lorsqu’il revint souper avec les trois sœurs,…

11° Je peux, dites ? Non, tu dois !

Les verbes « pouvoir » et « devoir » se glissent parfois comme une hésitation de l’auteur discipliné, plutôt qu’une nécessité dans le texte. Exemple relevé dans le tome 2 de ma trilogie :

Le collègue doit d’abord mettre des arrivants sur le côté, le temps de sortir avec des gants le contenu du sac.

Le collègue met d’abord des arrivants sur le côté, le temps de sortir avec des gants le contenu du sac.

Comme on peut le voir, pardon !, comme on le voit ici, la phrase s’allège sans perdre du tout l’intention, une fois ce « devoir » viré. Car il est évident qu’en mettant ces personnes de côté, il fait ce qu’il doit.

À vos corrections !

Publié le 21 janvier 2015
Mis à jour le 15 mai 2016

Publié dans Correction | 4 commentaires

Comment choisir ses objectifs pour la nouvelle année ?

This entry is part 2 of 2 in the series Savoir s'organiser

*Avertissement : cela ne fonctionnera pas pour tout le monde, mais on peut toujours piocher une idée ou deux qui nous correspond/ent le mieux.*

Je ne crois pas aux résolutions, c’est un concept trop vague qu’on oublie dès le 2 janvier. Mon « truc » à moi, ce sont les objectifs. Tangibles. Dans la vie, la mienne en tout cas, je ne peux rien contrôler, rien ne dépend de moi et ça me rend un peu (beaucoup) frustrée (et folle). Alors je me concentre sur ce que je peux planifier et dont le résultat ne dépend que de moi : l’écriture.

Il y a quelques années, je partageais l’onglet « Idées » de mon tableau, devenu Le Concierge. J’ai déjà préparé le Concierge de 2016 et avec ça, les objectifs pour l’année, que ce soit en écriture ou en correction (ou encore en soumission).
J’ai commencé avec la liste de romans écrits (qu’ils soient publiés ou encore en état de premier jet). Les différents états : publiés » soumis » finalisés » à corriger/relire » à réécrire » réécrit / archivé.

conciergeromans

De cette façon, je vois en un coup d’œil, les romans que je peux soumettre et quelles sont les priorités ( les « à corriger »). Peut-être que dans l’année, je prendrais un roman à réécrire (comme c’est le cas maintenant, à quelques jours du Nouvel An ; j’ai fait pareil l’année dernière, il y a peut-être une tradition qui se dessine).
Mais l’année n’est pas uniquement faite de corrections (ahem) : il me faut de l’écriture. Même si je laisse toujours de la place pour l’improvisation (une idée qui me tombe dessus, par exemple), j’ai ma liste d’idées / projets avec des idées plus avancées que d’autres (j’ai 38 histoires inscrites…).

(Il y a des titres qui n’ont pas bougé, depuis la dernière fois…)
Je ne travaille pas avec un synopsis (jamais, d’ailleurs), donc je prends l’idée qui me semble la plus avancée. Je peux écrire 300 K sec (tous mes romans tournent autour de cette taille) sur « Le Petit Chaperon rouge doit aller visiter sa grand-mère ; elle traverse les bois et rencontre un loup ; le loup la devance, dévore la grand-mère et l’attend ». J’aurai plus de mal avec « Le Petit Chaperon rouge doit aller visiter sa grand-mère en traversant les bois ». Pour la dernière, elle restera dans la boîte à idées pendant un moment encore (des années, apparemment).

Ces deux tableaux étudiés (et réorganisés au besoin), j’ai enfin ma liste :
→ écriture de quatre romans ;
→ réécriture de deux romans ;
→ correction de deux romans.

Image8

Voilà donc mes objectifs de l’année, tout en laissant la place pour l’improvisation et mon Concierge est prêt à recevoir d’autres idées. Il y a énormément de place (juste pas le temps de tout écrire !).

Dernier conseil : ne faites pas une liste avec des objectifs que vous ne pouvez pas tenir. Ce n’est pas motivant. Si vous êtes du genre à écrire un roman par an, fixez votre objectif sur ce roman. Si vous en écrivez quinze, alors lâchez-vous. Les objectifs sont là pour vous faire avancer et non pas pour vous miner le moral. 🙂

Pour les intéressés, j’ai des modèles du Concierge que vous pouvez personnaliser (changer les couleurs, ajouter des onglets, en supprimer d’autres). Je change régulièrement de couleurs / formats, donc voici le modèle de décembre et celui pour janvier.

Bonne année ! 🙂

Publié dans Ressources | 3 commentaires

La minute de l’écrivain geek – Sauvegardez vos écrits

This entry is part 2 of 3 in the series La minute de l'écrivain geek

hddC’est bien connu, l’informatique est infaillible et l’ordi est votre meilleur ami. Ce n’est pas du tout le genre à planter votre traitement texte au milieu d’une longue séance d’écriture, à perdre un disque dur avec tous vos manuscrits dessus, ou à court-circuiter la clé USB qui héberge la dernière version de votre chef d’œuvre… Non, ce n’est vraiment pas son style de vous lâcher ainsi au pire moment… pas vrai ?

Et c’est bien pour cela que cet article est inutile… ou pas !

Si comme moi vous avez le MAJ + SUPPR un peu rapide, un chien – ça marche aussi avec les chats, les mômes et les belles-mères – qui a l’appui sur le bouton MARCHE/ARRÊT de votre ordi un peu facile, un magnétisme irrésistible avec les clés USB – mais beaucoup moins avec la gent opposée –, ou encore une scoumoune de tous les diables qui fait que vous êtes capable de changer cinq fois de disque dur en une seule année de garantie : alors, suivez-moi, nous allons voir comment protéger nos précieux écrits de la perte totale.

Erreurs communes qui mènent à la catastrophe

  • «  Je sauvegarde mon ficher dans Word toutes les heures. »
    • T’es gentil… Quand ton disque t’aura lâché, tu pourras pleurer toutes les heures aussi.
  • « Je suis trop un geek : j’ai monté ma machine en RAID1 (RAID5, RAID10…). Mes disques sont redondants en cas de panne, je peux en perdre un, c’est pas grave, toutes mes données restent accessibles sur les autres. »
    • Mais c’est génial ! Comme ça, quand tu auras effacé ton répertoire par inadvertance, ça sera bien « redondé » et effacé instantanément sur tous les disques…
  • « J’ai une sauvegarde complète régulière et automatique de mon système sur un second disque dur dans ma machine. »
    • C’est bien. Quand tu te seras fait voler ton ordi, ça te fera de bons souvenirs…
  • « Chez moi, j’ai des copies sur deux disques externes, et au moins une dizaine de clés USB différentes, je sais, c’est un peu parano, mais on est jamais trop prudent. »
    • Cool… plus de combustible quand ton appart prendra feu.
  • « Depuis que j’ai tout automatisé, je dors tranquille : script de copie automatique, synchro de la copie sur mon disque externe, mon portable, et un espace de stockage sur Internet, archivage compressé des copies, rotation cyclique des sauvegardes… »
    • Je m’incline, je vois que j’ai affaire à un pro… Au fait… t’as vérifié que le dernier passage à l’heure d’été n’avait pas corrompu la copie ? Sinon ça fait six mois que tu compresses, cycle, recycle et synchronise de la merde.

Règles d’or de la sauvegarde

1.       CTRL + S est ton meilleur ami

Enregistrez votre travail souvent, on ne sait jamais quand votre traitement de texte va décider de planter (ou votre chien de s’effondrer à vos pieds en enfonçant le bouton marche/arrêt de votre ordi… histoire vraie !). Vous n’êtes même pas obligés d’empoigner la souris pour aller dans le menu fichier et choisir enregistrer. Restez concentré, écrivez, et tapez un petit CTRL + S de temps en temps.

Conseil de geek : Activez aussi la fonction « enregistrement automatique » de votre traitement de texte, on ne sait jamais, cela lui permet très souvent de récupérer la dernière version lors d’un crash inattendu.

2.       Sauvegarde souvent

Et je veux dire SOUVENT. La loi de Murphy veut que si vous devez perdre votre fichier qui est régulièrement sauvegardé tous les troisièmes dimanches du mois, vous le perdiez par définition la veille. Plus vous sauvegardez, moins vous perdrez de votre travail. Évidemment, pour les fichiers auxquels vous ne touchez plus, un simple archivage de temps en temps suffit, mais pour ceux qui sont actifs : faites-le SOUVENT !

Conseil de geek : voir règle 4

3.       Ne mets pas tous tes œufs dans le même panier

Vous pouvez avoir toutes les sauvegardes du monde, si elles sont toutes au même endroit, vous êtes à risque. Portable, disque externe et clés USB dans la même sacoche sont à bannir (vol, perte…). Les copies sur le second ordi de la maisonnette, idem (incendie, inondation, cambriolage…). Idéalement, au moins une copie devrait être en dehors de chez vous (au boulot, chez vos parents, sous le lit de votre maîtresse…)

Conseil de geek : Il y a une myriade de services qui offrent du stockage sur Internet. Les offres gratuites sont limitées en taille, mais largement suffisantes pour héberger vos manuscrits et documents associés.

4.       Automatise la sauvegarde

Parce que nous autres, les humains, sommes assujettis à Alzheimer et la paresse, ne vous faites pas confiance. Automatisez vos sauvegardes.

Conseil de geek : Un bon million d’utilitaires existent pour ça, y compris les outils qui viennent probablement avec votre clé USB ou votre disque externe. (La combinaison « planificateur de tâches » + SyncToy sous Windows fait des merveilles.)

5.       Vérifie tes sauvegardes

Parce qu’eux, les ordinateurs, sont assujettis aux bogues et autres corruptions de données, faites une petite vérification de temps en temps. Rien de plus rageant que d’ouvrir son répertoire de sauvegarde pour s’apercevoir qu’il est vide, que l’on a oublié d’inclure certains fichiers dans un script de copie, ou que les fichiers copiés sont impossibles à ouvrir.

Conseil de geek : ne faites jamais aveuglément confiance à la règle 4 (votre ami est souvent votre pire ennemi).

Les différents types de protection

Versionning, synchronisation, sauvegarde et archivage sont dans un bateau…

Versionning

C’est la capacité de conserver automatiquement les états antérieurs de votre document. Pas besoin de naviguer à travers x copies du même fichier, les systèmes de versionning sont intelligents. Vous ne voyez que votre fichier actuel, mais vous pouvez « remonter dans le temps » en ouvrant des versions plus anciennes. ATTENTION, ce n’est pas une sauvegarde en soi (il n’y a pas de copie physique des fichiers sur un autre support), mais c’est pratique pour annuler des changements. Voyez cela comme un CTRL+Z (annuler) géant qui fonctionne sur plusieurs sessions de travail. C’est une protection en temps réel (vous récupérez toujours une version à jour).

Protège Ne protège   pas
De l’effacement accidentel (récupérez la version   précédant l’effacement, qui est donc forcément à jour) De la corruption de données
Des erreurs de manipulation (mauvais   copier/coller suivi d’un enregistrement du fichier) De la panne physique ou logiciel
De la personnalité lunatique de l’auteur, qui ne   sait jamais ce qu’il veut. Des catastrophes environnementales

Synchronisation

C’est l’action de synchroniser en continu vos documents SUR UN AUTRE SUPPORT. (Une synchro locale n’a aucun intérêt). C’est une protection en temps réel (vous récupérez toujours une version à jour).

Protège Ne protège   pas
De la panne physique De la panne logicielle (pas de récupération au   sein d’une même session de travail)
Des catastrophes environnementales (si effectuée   hors site) Des catastrophes environnementales (si effectuée   dans le même site)
Des erreurs de manipulation (mauvais copier/coller   suivi d’un enregistrement du fichier)
De la corruption de données
De l’effacement accidentel

Sauvegarde

C’est l’action de dupliquer vos documents SUR UN AUTRE SUPPORT à intervalles réguliers. (Les copies locales ne peuvent être là que pour des besoins temporaires, ou faire du versionning manuel). C’est une protection différée, dépendante de votre rythme de sauvegarde (vous récupérez une version antérieure avec un delta entre le moment de la dernière copie et de l’incident).

Protège Ne protège   pas
De l’effacement accidentel Des erreurs de manipulation (mauvais   copier/coller suivi d’un enregistrement du fichier)
De la panne physique De la panne logicielle (pas de récupération au   sein d’une même session de travail)
Des catastrophes environnementales (si effectuée   hors site) Des catastrophes environnementales (si effectuée   dans le même site)
De la corruption de données

Archivage

C’est l’action de dupliquer vos sauvegardes DANS UN AUTRE SITE à intervalles réguliers. C’est une protection différée, dépendante de votre rétention (vous récupérez une ancienne version de vos précédentes sauvegardes).

Protège Ne protège   pas
De l’effacement accidentel Des erreurs de manipulation (mauvais   copier/coller suivi d’un enregistrement du fichier)
De la panne physique De la panne logicielle (pas de récupération au   sein d’une même session de travail)
Des catastrophes environnementales
De la corruption de données

Vous l’aurez compris, ces quatre niveaux de protection sont complémentaires en fonction du degré de confort et de sécurité que vous recherchez.

  • Versionning + synchro permettent de palier aux petites bévues du quotidien sans aucune perte de données ;
  • Les sauvegardes vous protègent sur le moyen terme (faites-en par exemple une par semaine sur un cycle de quatre semaines) ;
  • L’archivage vous protège au long terme (faites en un par mois sur un cycle d’un an).

L’exemple de votre serviteur

  • J’utilise la sauvegarde automatique de Word (pour les plantages) ;
  • Tous mes documents sont dans un répertoire DropBox (versionning + synchro hors site) ;
  • Je sauvegarde sur un disque réseau toutes les semaines avec une rétention de 5 semaines ;
  • Je fais une archive à chaque changement de machine (je ne supprime jamais rien, donc toutes mes sauvegardes contiennent la totalité de mes documents depuis mon tout premier ordi).

Le trio sauvegardes automatiques + versionning + synchro HORS SITE couvre 95% des cas de perte de données.

Et vous ? Quelles sont vos stratégies ?

17 janvier 2014

Publié dans Ressources | Tagué , , | 35 commentaires

NaNoWriMo en français, parus ou à paraître

This entry is part 8 of 9 in the series NaNoWriMo

Le NaNoWriMo peut être la porte ouverte pour de nouvelles aventures littéraires et éditoriales.
Voici la liste des romans francophones écrits pendant NaNoWriMo au cours des dernières années et publiés, que ce soit en édition classique ou indépendante.

2010

  • Entrechats de Cécile Duquenne, Éditions Voy’[el] (NaNoWriMo 2005)

2011

2012

  • Passeurs d’ombre d’Anne Rossi, Numeriklivres (Camp NaNoWriMo 2012)

2013

  • L’Ouroboros d’argent d’Ophélie Bruneau, Éditions du Chat Noir (NaNoWriMo 2010) ;
  • Une démone chez les anges d’Anne Rossi, Éditions Sortilèges (NaNoWriMo 2011) ;
  • Suzy online  d’Anne Rossi, Éditions Les Lucioles (NaNoWriMo 2011) ;
  • Les Épreuves de l’amour de Deirdre Campbell, Éditions Láska (NaNoWriMo 2011) ;
  • L’Agence de Suzanne Vanweddingen, Rryozz Éditions (NaNoWriMo 2011) ;
  • Naturalis de Franck Labat, Éditions Prisma (NaNoWriMo 2011)

2014

  • Lacrimosa d’Alice Scarling , Milady (NaNoWriMo 2012) ;
  • Les Héritiers de Cindy Van Wilder, Gulfstream 2014 (NaNoWriMo 2008) ;
  • Le Dernier Train de Suzanne Vanweddingen, Rryozz Éditions (NaNoWriMo 2005) ;
  • Aujourd’hui ne se termine jamais de Jo Ann von Haff, Éditions L’ivre-Book (NaNoWriMo 2008)
  • Les Yeux de Léon de Jo Ann von Haff, Éditions Láska (NaNoWriMo 2013)
  • Les Femmes qui ont du chien de Marie Hamel (auto-publication)
  • Zombitions d’Aurélie Mendonça, Rebelle Éditions (NaNoWriMo 2013)

2015

  • La Dernière Fée de Bourbon d’Ophélie Bruneau, Éditions du Chat Noir (NaNoWriMo 2013)
  • Tout revivre de Mélody Gornet, Éditions Thierry Magnier (NaNoWriMo 2013)
  • Une bière, des mangas et un sourire charmant de Hope Tiefenbrunner, HQN (Camp NaNoWriMo 2014)
  • L’Opale de feu 2 d’Anne-Cerise Luzy (auto-publication) (NaNoWriMO 2014)
  • La Corrosion des anges de Nathalie Beaux (auto-publication (NaNoWriMo 2013)
  • Rédemption de Bérengère Rousseau, Éditions du Riez (NaNoWriMo 2013)
  • Annabelle 2, Nouvelle leçon de Sara Agnès L., Éditions Milady Romance (NaNoWriMo 2011)

2016

  • Palimpsestes 1 d’Emmanuelle Nuncq, Éditions du Chat Noir (NaNoWriMo 2013)
  • Souffleur de rêves de Bérengère Rousseau, Éditions Livr’S (NaNoWriMo 2012)
Publié dans Dossiers | Tagué , | Laisser un commentaire

Écrire votre synopsis

Préambule

Ha ! Le fameux synopsis… Ou comment massacrer votre œuvre de huit cents pages bourrée de sous-intrigues, de rebondissements inattendus et de personnages à la psychologie plus fouillée qu’une thèse de Freud,  en une seule malheureuse feuille A4. Moi, j’ai une technique imparable : je n’en fais pas !

Ben oui, c’est définitivement l’outil de prospection que je déteste le plus. Donc à moins qu’il ne me soit explicitement demandé, je ne m’en occupe pas.

Et là vous vous dites : « Il a du culot tout de même, il nous avoue ne jamais faire de synopsis, et en même temps il prétend nous expliquer comment en faire un ! »  Ce en quoi je ne peux pas vous donner tort. Sauf que…

  1. Je n’ai jamais dit jamais. J’ai dit que je n’en faisais que si on me le demandait explicitement.
  2. Autant j’ai pu en faire l’impasse dans la prospection éditoriale de mes romans, autant le synopsis est INCONTOURNABLE dans le monde du scénario que j’ai fréquenté dans une autre vie.
  3. Certes, je n’ai jamais prospecté les éditeurs avec un synopsis, par contre… Une fois édité, on me l’a demandé pour engager d’autres démarches.

Conclusion : je n’en suis (malheureusement) pas à mon premier syno.

Vous l’aurez compris, je n’aime pas les synopsis. Pour moi c’est une corvée, un supplice. D’ailleurs rien qu’à l’idée de faire cet article, j’ai des poussées d’urticaire ! (Faut-il pas que je vous aime…) Du coup, j’ai industrialisé la chose (avec l’aide d’une auteure d’outre-Atlantique dont je ne retrouve plus la source… Susan quelque chose, vers fin 2010 si j’en crois mon fichier doc. Si quelqu’un retrouve la ref, j’ajouterai un lien => référence ici, merci à Crazy!). À défaut de combler mon côté créatif (qu’il faut enterrer pour la rédaction d’un syno), cela satisfait mon côté obsessif compulsif.

Mais au fait, un synopsis, qu’est-ce que c’est ?

C’est :

  • Un résumé de l’intrigue principale de votre roman qui dévoile impérativement la fin.
  • Idéalement un texte d’une page, voire une page et demie maximum (3 000 à 4 500 sec) qui suit la chronologie de votre intrigue (note : il existe le synopsis long, quatre à cinq pages, plus souvent demandé pour la prospection de scénario, mais qui ne fait pas l’objet de cet article).
  • Une écriture simple, factuelle et précise, sans fioriture ni tournure de style alambiquées, mais néanmoins soignée (vous êtes auteur et c’est une vitrine, donc variez le vocabulaire, les liaisons et chassez les lourdeurs. Un synopsis est court, chaque mot doit compter).
  • Un outil par lequel le prospect cherche à savoir si vous savez articuler une histoire, et ce qu’elle vaut.

Ce n’est pas :

  • Un résumé de texte.
  • Une quatrième de couverture.
  • Un pitch.
  • L’endroit où essayer d’attirer votre prospect à lire votre livre en entier en laissant planer le suspense.

Règles d’or

  • Vous devez révéler la fin (c’est pour ça que je déteste les synopsis en tant qu’auteur de thriller, révéler la fin m’est viscéralement très difficile, et pourtant il faut briser la magie du suspense et tout dévoiler dans un synopsis).
  • Même si vous avez une pléthore de personnages, contentez-vous d’en nommer TROIS maximum. Normalement :
    • le protagoniste ;
    • l’antagoniste ;
    • un autre personnage clé (genre le compagnon ou l’intérêt romantique).
    • Référez-vous aux autres personnages par leur titre, leur profession ou leur rôle (le Roi, le policier, l’amant…).
  • N’intégrez pas les sous-intrigues, le synopsis court ne doit vous laisser la place que pour traiter l’intrigue principale (d’où le synopsis long…).

Rédigez votre synopsis en répondant à 11 questions

Si vous n’êtes pas familier avec le vocabulaire et la structure dramaturgique, je vous renvoie à ce lexique et l’illustration suivante avec l’emplacement des événements liés aux 11 questions :

               3actes-syno

(Notez bien que grosso modo, ce que le prospect cherche à savoir à travers votre synopsis, c’est justement ça : voir si vous maîtrisez la structure, et ensuite se faire une idée si le thème l’intéresse).

ATTENTION, l’exercice sera illustré avec La Guerre des étoiles, spoiler complet pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu (c’est possible ça ??).

1. Introduction de l’histoire

Quel est le contexte de l’histoire ? Un passage très court pour mettre dans l’ambiance de l’histoire.

« Il y a très longtemps, dans une galaxie éloignée, un gouvernement autoritaire et sans merci prend un à un le contrôle de tous les systèmes planétaires connus. Son nom : l’Empire. Tous ceux qui s’opposent à son régime sont impitoyablement exterminés. »

2. Introduction du protagoniste

Qui est le personnage principal ? Présentez le protagoniste en une ou deux lignes descriptives (sur sa personnalité, son physique tout le monde s’en fout à ce stade à moins que ce ne soit un point capital de votre histoire). Indiquez ses motivations au début de l’histoire.

« Luke Skywalker, un garçon de ferme naïf et plutôt doué en robotique, rêve de devenir pilote pour pouvoir quitter la planète désertique sur laquelle il habite. »

3. Incident déclencheur

Qu’est-ce qui représente l’incident déclencheur ? Décrivez la situation, l’événement, la décision ou le changement qui va déclencher l’action initiale du protagoniste et le sortir de sa routine. (À ce stade, il peut encore faire marche arrière et retrouver sa petite vie tranquille.)

« Alors qu’il part acquérir deux nouveaux robots pour aider à la ferme, il découvre que l’un d’entre eux recèle le message secret d’une princesse. Elle possède des plans pouvant servir à détruire l’Empire et appelle à l’aide quiconque pourra les livrer à la rébellion sur une planète lointaine. Luke décide de rendre visite à son ami et mentor Ben Kenobi, un vieil ermite, pour lui demander son aide. »

4. Passage premier-deuxième acte

Quel est le premier tournant décisif ? Décrivez la décision ou l’action qui fait que le protagoniste (et l’histoire) bascule complètement. (À ce stade, il n’y a plus de retour en arrière possible.)

« Ben révèle à Luke l’existence des rebelles qui combattent l’Empire, aidés par la mystérieuse « Force » et les chevaliers de l’ordre Jedi. Il lui intime de faire face à Dark Vador, l’homme qui a tué le père de Luke et cherche désormais à l’anéantir. Luke refuse, mais lorsqu’il retourne à la ferme, il ne trouve que des ruines en flammes. Il n’a plus d’autres choix que de joindre la cause de Ben. »

5. Conflits et rencontres

Quelle est la première difficulté à surmonter ? Dans la phase de confrontation, le protagoniste doit surmonter ses premières difficultés (normalement liées à l’antagoniste, il est donc temps de le révéler). Le plus souvent, d’autres personnages interviennent également à ce moment-là.

« Pour quitter leur planète désertique, Ben et Luke font appel à un pilote mercenaire et son co-pilote alien. Luke, Ben et les deux robots quittent leur planète pour rejoindre l’Étoile de la Mort, lieu de résidence de Dark Vador et base principale de l’Empire. »

6. Climax médian

Quel est le climax médian ? Décrivez le rebondissement (et le changement irréversible induit sur le protagoniste), qui tout comme le passage premier-deuxième acte, change complètement la donne.

« À bord de l’Étoile de la Mort, Luke découvre que la princesse y est retenue en otage. Avec les robots et ses nouveaux compagnons, il part à son secours tandis que Ben cherche un moyen de leur permettre de s’évader de la base impériale. »

7. Ça s’arrange, ou pas

Qu’est-ce qui laisse à penser que le protagoniste approche du but, mais foire lamentablement ? Décrivez le rebondissement qui pourrait assurer la victoire du protagoniste, mais se retourne contre lui.

« Après avoir secouru la princesse, Luke et son groupe tentent de s’évader. Ils sont dans l’impasse, et Ben se sacrifie pour leur permettre de fuir. Il est tué par Dark Vador en personne tandis que le groupe décolle à bord de leur vaisseau.  »

8. Dépression

Quel est le moment où le protagoniste est au plus bas ? Expliquez le conflit auquel doit faire face le protagoniste pour continuer de l’avant.

« Luke est dévasté par la mort de Ben. Mais sa détermination à combattre Dark Vador et aider les rebelles dans leur combat n’en est que plus grande. Il s’allie à l’armée rebelle et les aide à mettre au point un plan d’attaque contre l’Étoile de la Mort. »

9. Climax

Quelle est la confrontation finale entre le protagoniste et l’antagoniste ? Décrivez le conflit final.

« L’Étoile de la Mort rejoint l’armada rebelle et l’attaque commence. Luke rejoint un escadron d’assaut. Les rebelles doivent faire face à des pertes colossales, et bientôt, Luke reste l’un des rares pilotes avec un vaisseau encore en état de combattre. Il tente sa chance et lance l’assaut final. Guidé par l’esprit et la voix de Ben, il s’ouvre à la Force et parvient à placer le tir critique qui détruit la base impériale. »

10. Résolution

Quel est le dénouement ? Décrivez le retour à la vie « normale » (ou pas) de vos personnages suite au climax.

« Avec l’Étoile de la Mort détruite et l’Empire en déroute, les rebelles tiennent une grande cérémonie en l’honneur de Luke et ses amis. La princesse leur remet des médailles pour leur bravoure. »

11. Conclusion de l’histoire

Quel est l’état d’esprit final ? Quel que soit le résultat de votre histoire, quelle en est l’ambiance/état d’esprit final (si possible du point de vue du protagoniste).

« Bien que Luke soit toujours attristé par la perte de Ben et de sa famille, il a trouvé sa place parmi les rebelles, et avec eux, il est prêt à continuer le combat contre l’Empire. »

Voilà… Vous prenez vos réponses, vous assemblez, peaufinez un peu le vocabulaire, les répétitions, les liaisons et tutti quanti, et hop, presto : vous avez votre synopsis !

Article du 6 septembre 2013

Publié dans Méthodes | Tagué | 58 commentaires