[EC] Peux-tu raconter la naissance de Rebelle Éditions ?
Astrid Lafleur : J’ai créé la maison d’édition le 1er août 2011 (sous la forme d’une SARL familiale) suite à une mauvaise expérience chez un éditeur. J’ai écrit un roman en 2010, j’ai trouvé plusieurs éditeurs qui étaient d’accord pour m’éditer… à compte d’auteur. Du coup, j’ai évidemment payé. Je n’y connaissais rien. Je ne me suis pas fait avoir à 100% car mon livre ne s’est pas trop mal vendu pour un premier roman, mais je ne suis pas rentrée dans mes frais (logique).
Donc, j’ai créé la maison avec pour but d’être présente pour les auteurs. Rebelle ne fait rien payer, les corrections, les illustrations, tout est à notre charge. À moins qu’un auteur arrive avec sa propre illustration. Nous essayons d’avoir une ambiance familiale, mon mot d’ordre [est] « la transparence » ! Et l’écoute !
[EC] Quelle est votre ligne éditoriale ?
Au commencement, nous n’avions que des romans sur le thème du fantastique (le thème des vampires était le plus présent). Mais depuis, Rebelle a 7 collections différentes :
- Lune de Sang : vampires, loups-garous, démons ;
- Chimères : fantastique (fées, anges…) et fantasy ;
- Galactée : science-fiction et anticipation ;
- Sans Visage : thrillers ;
- Lipstick : chick-lit, comédie sentimentale, romance ;
- Émeraude : romance historique ;
- Blanche : romans contemporains.
[EC] Quels sont les formats ?
Nous sommes une maison d’édition traditionnelle et nous faisons des tirages papier en conséquence, nous réimprimons dès qu’il le faut. Certains titres ont été sortis à plus de 1000 exemplaires depuis leur sortie. [Pour le papier, nous avons choisi le] 13 x 20 cm, entre le grand format et le poche. Cela permet de pouvoir être emmené partout dans nos sacs, mais aussi d’être léger et maniable lorsque le lecteur lit au lit. Très pratique. Mais nous avons aussi le format ePUB, Mobi, Kobo et PDF (dernièrement) pour permettre au plus grand nombre de pouvoir lire nos parutions.
[EC] Comment se déroule la soumission ?
Nous fonctionnons au compte-gouttes. Pour éviter que les auteurs n’attendent, nous ouvrons les soumissions régulièrement pour nous occuper tranquillement des manuscrits envoyés. Tout est sur notre site internet afin de savoir comment faire pour nous envoyer votre manuscrit.
[EC] Comment choisissez-vous un roman ?
Le roman doit être un coup de cœur. Dès les premières pages, il doit nous attirer. S’il plaît au comité de lecture, il est relu par une personne en particulier et nous en parlons.
[EC] Quel a été le dernier grand coup de cœur de Rebelle ?
Erenn d’Emily Musso. Un roman fantastique qui se déroule entre Paris et l’Irlande. La magie des légendes vous entraîne dans cette histoire jusqu’à la dernière page.
[EC] Quel a été le plus grand best-seller ?
Alors, ce ne sont pas des best-sellers puisqu’il faudrait en vendre beaucoup… Mais à l’heure actuelle, il s’agit de la saga Les étoiles de Noss Head de Sophie Jomain. Un Young Adult où se mêlent loups-garous et anges noirs. La plume de Sophie est très addictive.
[EC] Quelles sont vos actualités ?
Depuis janvier, nous avons publié 4 romans :
- Tarots Divins : 2 – Le Voyageur d’Aurélie MENDONÇA
- Kolderick : 1 – La fille du Dashi de Christy SAUBESTY
- Les Arcanes du Temps de Lionel BEHRA
- KEL : 1 – Noir et Blanc d’Andréa SCHWARTZ
Dès le 20 mars, nous aurons :
- Blutsauger, Buveurs de Sang de G. ABRIELLE
- Les étoiles de Noss Head : 4 – Origines de Sophie JOMAIN
- Anges d’Apocalypse : 1 – Le tourment des aurores de Stéphane SOUTOUL
- Angela : 2 – Mortel Baiser de Julia M. TEAN
Grande première, nous serons au Salon du Livre de Paris du 22 au 25 mars prochain. Au stand Y17.
Ensuite, nous serons pour la deuxième fois aux Imaginales à Épinal, fin mai.
Quel bonheur de voir qu’il existe de jeunes maisons d’édition SÉRIEUSES !
Merci de cette découverte. Je m’en vais visiter le site.
Bonne découverte ! 🙂
SÉRIEUSE, qui plus est en gras, est peut-être un peu exagéré quand on parle de Rebelle. En effet, les auteurs participants se souviennent encore avec amertume du fiasco que fut l’appel à textes « Chaperon Rouge ». Premier désagrément, une anthologie prévue d’abord au format papier qui passe au format numérique. Deuxième désagrément, les réponses tardent à venir parce que « le niveau global des textes n’est pas bon et il faut prendre le temps de bien choisir parmi la dizaine de pré-sélectionnés ». Opération qui nécessite un mois de plus. Enfin, une publication finalement prévue pour les élus… avant que n’arrive une rétractation et un « merci et bonne chance » en fin de compte au motif que les « anthologies ne se vendent pas ». Ce qui aurait pu paraître évident à l’éditeur étant donné qu’il en a déjà deux à son catalogue. Mais « tout le monde peut faire des erreurs ». « Sérieuse » ne serait donc pas le mot que j’emploierais.
Comme toute entreprise qui se lance, on a souvent quelques couacs, et une maison d’édition est une entreprise. Je suis certaine qu’Astrid n’a pas annulé de gaîté de cœur.
L’ennui c’est que Rebelle a quelque peu « entaché » sa réputation avec ce genre d’incident que mentionne Tom B mais, surtout, il y a un réel problème de communication très maladroite de leur part. Je ne fais pas partie de ceux qui ont été touchés par l’incident (même si je l’ai suivi de loin étape par étape) et je ne suis pas facilement influençable mais cela m’a tout de même forgé des réserves quant à cette entreprise et, ça, c’est inquiétant pour Rebelle car je ne dois pas être la seule. Il faudra un certain travail pour faire oublier toutes ces mésaventures aux auteurs. C’est mon avis.
Je partage l’avis d’Elodie Zouin. Je n’ai pas participé à cet AT mais j’ai pu également en suivre le déroulement chaotique (et le final grandiose). Bien sûr, des « couacs » sont possibles, et il est toujours préférable de se focaliser sur les avis positifs que sur les notes dissonantes ; mais le problème est qu’ici, le « couac » concerne non pas un mais plusieurs auteurs et, par ricochet, leur entourage et/ou leurs lecteurs. Ce qui ternit l’image de Rebelle pour un certain nombre de personnes…
C’est toujours le souci dans le monde éditorial, qui est un cercle plutôt fermé régi par des règles stricte. L’opinion publique tient une place importante dans la réussite d’un éditeur ou d’un auteur, et la déception/méfiance dans cette situation est compréhensible.
Toutefois, Rebelle a moins de deux ans, ce qui est encore très jeune dans le milieu, et a de belles réussites à son tableau de chasse. Certains ont fait bien pire en mettant en place des arnaques pures et dures, dans cette histoire il n’est question, au final, que d’erreurs de débutants et de maladresses malvenues. Qu’on reste méfiant, pourquoi pas, mais accordons au minimum à Rebelle le bénéfice du doute… Je pense que la leçon a porté pour la maison d’édition, Astrid et son équipe n’ont sans doute aucune envie de réitérer l’expérience!
Comme Tom, j’ai été assez déçu de la prestation de cette maison d’édition. Ayant moi-même participé à l’AT du petit chaperon rouge, le déroulement des sélections m’a beaucoup gêné. Le changement de format en lui-même ne me dérange pas, mais j’ai au final un arrière goût d’amertume. A la vue des commentaires que j’ai reçu, je me suis aussitôt remise en question, me disant que je n’avais pas le niveau, qu’ils cherchaient une littérature pointue ou très romanesque, voir poétique. Je me suis lancée dans un de leur roman dont ils ont fait beaucoup de pub. J’étais curieuse de connaitre la ligne éditoriale de cette maison. Je n’ai finalement pas retrouvé cette image de « prestige » que le comité de lecture semblait vouloir pour cette maison. (Sans comparaison ni jugement aucun avec le livre que j’ai lu et que j’ai apprécié. Mais je suis un peu tombée de haut.)
La confiance en cette maison est donc ébranlée et je ne suis pas sûre de re-participer à une de leur AT.
Le seul point positif que je retire de cette expérience c’est qu’elle m’a donné la hargne de continuer d’écrire et de m’améliorer.
Tous les AT on été annulés. 🙂
Et c’est en écrivant qu’on devient écrivain, donc ne cessez jamais. 🙂
MISE EN GARDE : Rebelle est une maison d’éditions pas sérieuse qui jette de la poudre aux yeux aux jeunes éditeurs en leur promettant monts et merveilles et à l’arrivée, vous vous retrouvez sans rien. J’ai signé en 2014 un contrat avec eux dont la parution était prévue en juillet 2017. Tout allait bien, la couverture du livre était presque finie lorsque je reçois un mail diffamment de la directrice (je vous passe les termes), m’informant que subitement, mon roman ne vallait plus rien et qu’il fallait le réécrire en entier, à 3 mois de la parution, sans aide ce qui est impossible en soi. L’éditrice ne me propose pas de m’aider dans la réécriture (elle n’a pas le temps et ce serait trop long), ni de reporter la date de parution du livre afin que les directrices littéraires puissent le retravailler en commun accord. Pire ! Mon roman ne peut trouver aucun lectorat, les lecteurs n’aimeraient pas mon roman. Si elle le publie, on y perdra toutes les deux. Mon roman et moi-même n’avons plus notre place chez Rebelle. Enfin, pour se donner bonne conscience, la directrice de Rebelle a contacté 2 de ses amies éditrices afin qu’elles publient mon livre à sa place, d’où incohérence. Bien évidemment, elles ne peuvent publier un tel roman. Après lui avoir demandé des explications par mails, que je n’aie pas eues, sur un tel comportement à mon égard et les raisons d’un tel revirement à 3 mois de la parution, elle me propose de résilier mon contrat alors que c’est elle qui est en tort. Chose que je ne puisse faire. D’après le CPI, l’auteur ne peut résilier son contrat, sauf dans 3 cas de figures bien précis, qui ne concerne encore pas Rebelle. Seul l’éditeur le peut. Lorsque vous rentrez chez Rebelle, il est stipulé dans la charte que l’on aime tous pareils, ses auteurs, de l’ancien au petit dernier. Sur le papier, mais la réalité est tout autre ! Jeunes auteurs veuillez vous abstenir d’entrer chez Rebelle ! J’en déduis que ses affaires ne doivent pas être si brillantes que cela pour adopter un tel comportement vis à vis d’un nouvel auteur qui ne demande rien d’autre, qu’à être édité.
Tu n’as pas forcément envie de te lancer dans une bataille juridique, on peut le comprendre, mais peut-être que tu pourrais montrer ton contrat à un avocat et envoyer à cette éditrice une lettre recommandée avec accusé de réception la sommant d’exécuter sa part du contrat, à savoir publier à la date prévue le roman qu’elle a accepté si j’ai bien compris il y a 3 ans. Vérifie bien sur le contrat quelles sont ses obligations (nombre d’exemplaires, etc) et les tiennes (nombre de caractères, etc). Avec un peu de chance, le fait de hausser le ton et de faire savoir que tu as fait appel à un avocat la convaincra de cesser de prendre les auteurs pour des poires. Courage !
Merci pour tes encouragements Hélène. Je vais voir ce que je peux faire mais j’avoue qu’une bataille juridique ne me tente guère et je sais combien c’est long pour arriver jusqu’au bout et pouvoir gagner ou non la partie. D’un autre côté, si je lui force la main et qu’elle ne fasse rien pour que mon bouquin se vende, elle aura le beau rôle car elle sera obligée de résilier mon contrat et je devrais non seulement racheter les exemplaires invendus et en plus lui verser des dommages et intérêts. Mon contrat ne prendra effet qu’à la date de parution de l’oeuvre.Celui-ci couvre l’année 2017. Donc fin 2017, il sera considéré tout simplement comme nul et non avenu et je serai libre de le proposer dans d’autres maisons d’éditions. Cette fois-ci, je ne me ferai pas avoir car je compte poser toutes les questions nécessaires et détailler le contrat à la loupe avant de signer afin d’être sûre de mon engagement.